Sénégal : Le cas Karim Wade (Par Cheikh Yérim Seck)


DAKARACTU.COM  C'est de lui que tout le monde parle sans le nommer. Beaucoup parmi ceux qui exigent des audits de la gestion du pays sous l'ère Abdoulaye Wade pensent et disent mezza voce que tout ce qui a été confié à son fils doit être passé au peigne fin. Au lendemain du second tour de la présidentielle, qui s'est tenu le 25 mars, alors que Macky Sall avait gagné mais n'avait pas encore pris les rênes du pouvoir, les autorités policières ont pris des dispositions pour empêcher les collaborateurs de Wade de sortir du pays, en mentionnant qu'une attention particulière devait être portée sur "le ministre d'Etat Karim Wade". Incarnation du pouvoir et de l'influence de 2004 (date du limogeage d'Idrissa Seck, son rival dans l'espace présidentiel) à 2012, Karim Wade, conseiller puis ministre d'Etat multi-cartes de son président de père, est aujourd'hui l'objet de toutes les suspicions, de toutes les haines et de tous les fantasmes.
Si son président de père a déclaré, au lendemain de sa défaite, que son fils n'a jamais rien géré, ce n'est pas l'avis des leaders politiques et respônsables de tout acabit qui se succèdent auprès du nouvel homme fort du pays, Macky Sall. Le cas Karim Wade a été abordé par presque tous les leaders du M23 (Moustapha Niasse, Idrissa Seck, Bara Tall, Youssou Ndour...) avec le nouveau président. Les autorités religieuses auxquelles Wade s'est confié et deux chefs d'Etat ouest-africains au moins ont joint Macky Sall pour lui demander de passer l'éponge et de s'abstenir de toute poursuite contre tous les membres de la famille présidentielle. Le cas Karim Wade est à la fois un casse-tête politique et une équation juridique. Comment l'inquiéter, par exemple, dans le cadre den l'Anoci dont il a été le président du conseil de surveillance ? Une seule certitude: Macky Sall est attendu et sera jugé sur le traitement du cas Karim Wade.   
Mercredi 11 Avril 2012