La déroute de notre équipe nationale de Foot-Ball, a soulevé beaucoup de commentaires. Cette défaite bien que relevant d’une contreperformance, au plan technico-tactique, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle, découle d’une vision politique sportive, erronée. Nous pensons que les responsables de notre politique sportive ont misé plutôt sur le professionnalisme, sur l’économisme et sur … la politique politicienne (combien de milliards a-t-on dépensé uniquement au profit du foot-ball, sans CAN ?), plutôt que sur le SPORT, en tant que tel. Quelques années auparavant, on notait un certain dosage dans la composition de l’équipe nationale. Autrement dit, entre locaux et expatriés(SENEF). Cela donnait au moins une présence de 2 à 5% de locaux dans l’équipe. Mais de nos jours, et cela depuis avant 2000, l’équipe nationale est recomposée autrement. C'est à dire à 100% de joueurs expatriés. Pour des considérations politiciennes, s’appuyant sur une politique démagogique de jeunesse, exutoire au chômage des jeunes et de l’appât du gain, ce danger qu’on pourrait nommer ‘’le syndrome du professionnalisme’’ n’a pas retenue l’attention de la Fédération du Foot-ball, encore moins, la CAF et la FIFA. On se demande même si cela les préoccupent tant. Nous ne sommes pas spécialiste du sport, encore moins Pr. de médecine sportive, mais nous avons observé que nos joueurs arrivent, ici, épuisés au moment des regroupements. Ceux qui sont versés dans ce domaine nous diront la part de ce phénomène dans la contre performance de l’équipe nationale de Foot ball, les 21 et 25 janvier, à Bata lors des matchs contre, respectivement les équipes de la Zambie et l’équipe nationale de Foot-ball de la Guinée Equatoriale. Dans beaucoup de commentaires, la fatigue, pour ne pas dire l’épuisement des joueurs, a été mentionnée. Et avec les escapades signalées dans les boites de nuit sitôt après les entrainements et les matchs en Afrique, on a comme l’impression que nos joueurs sont venus ‘’en vacance au pays’’. Cela au regard des cadences d’entraiment et du rythme des matchs qui ont cours en Occident où tout rime avec argent. Tout le monde a constaté la vivacité, la fraicheur des joueurs zambiens et équato-guinéens qui jurent d’avec l’apathie des joueurs de notre équipe. Dans le même ordre d’idées, nous avons aussi observé, que les équipes d’Afrique du nord : l’Egypte, l’Algérie et la Tunisie, ont largement tiré profit (de par leurs présences en CAN), de ce dosage qu’ils ont mis en avant. Et on ne peut pas en dire autant, par exemple, pour ce qui est du Cameroun, ou du Nigéria. Ils ne sont même pas partants, en 2012. Donc pour l’intérêt du sport, des sportifs en général, il importe que ce dosage (50 à 60% de locaux), tenant compte de l’expérience, de la technicité, de la jeunesse etc. soit mis en honneur. Cela au nom de l’émulation entre joueurs locaux qui ne rêvent de porter le maillot national du pays. De ce point de vue, les autorités qui gèrent le sport sont interpellées sur la question. Il est évident que celles du Sénégal, en ce moment, empêtrées dans de multiples problèmes politico-financières, sont disqualifiées, parce que n’étant pas à la hauteur. Les communicateurs qui ne se soucient pas à soigner un audimat encore moins à défendre une faillite sportive, devraient poser réellement les termes du débat. Faire dans des attaques faciles, dirigées contre les joueurs et des techniciens dont leurs responsabilités sont moindres que celles des hautes autorités politiques, c’est mettre de l’eau dans le moulin des vrais coupables de la vénalité de notre politique sportive. Dakar, le 26 janvier 2012 Ababacar Fall-Barros GRILA-Sénégal
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