Les secteurs du tourisme et de l’hôtellerie sont-ils plongés dans un sommeil profond ? Des éléments en tout cas ne soutiennent pas le contraire. Si l’on s’en tient à ces témoignages d’acteurs du secteur qui font le bilan dramatique de leur secteur, il est urgent de faire le diagnostic.
Dans un cadre idyllique, d’un des restaurants à Dakar, la recette du succès semble être compliquée pour un chef étoilé raconté par nos confrères de l’Observateur, dispose d'un lieu incroyable et avait les moyens de réaliser ses rêves. En effet, disent-ils, « les clients ne viennent plus. Si ça continue, je risque de baisser rideaux», explique, d'un air dégoûté, le chef étoilé. Pour l'homme, âgé de 64 ans, qui capitalise une vingtaine d'années dans le domaine, avec le plan de relance mis sur pied par l'ancien gouvernement, concernant la covid-19, les choses allaient s’améliorer. Mais, c'est très difficile de s'en sortir », dit-il. Le constat est amer: « Avant, le restaurant était plein à craquer. Je pouvais avoir une trentaine de clients par jour. Mais, aujourd'hui, je fonctionne en moyenne avec juste une dizaine. C'est à cause de la conjoncture économique qui sévit dans le pays», pense-t-il. L'homme a peur pour son business et pour l'avenir de ces vingt employés. « Les charges sont énormes. Je paye 1 million 500 mille francs pour le loyer, ma masse salariale est de près de trois millions de francs, sans compter les charges administratives, (impôts), factures d'eaux, d'électricité et de téléphone, pour un chiffre d'affaire qui avoisine même pas les six millions de francs », a-t-il ajouté laissant entendre qu’il s’endette pour payer les salaires et que si cela continue ainsi, « il risque bientôt de mettre la clé sous le paillasson, le lendemain est sans espoir.»
Face à cette situation assez compliquée, le chef cuisinier est obligé de se réadapter. « À Dakar, il y a plus de restaurants que de clients. Je ne veux pas renvoyer les employés, je n'ai pas non plus les moyens de revoir ma carte, donc, j'essaie de tout miser sur la communication visuelle. J'ai fait appel à un influenceur pour booster la place sur les réseaux sociaux. J'espère vraiment que la stratégie va payer», indique Tarik Abdallah, propriétaire du restaurant établi à Dakar Plateau.
Tout comme Tarik Abdallah, beaucoup de restaurateurs et de maîtres d'hôtels sont dans l’angoisse. La plupart de ces lieux ludiques sont désertés peu à peu par une clientèle jadis assidue. Une situation très difficile pour les propriétaires qui sont obligés de se réadapter au risque de baisser définitivement les rideaux. Pour Pape Berenger Ngom, la baisse de fréquentation dans les restaurants et hôtels s'explique principalement par la conjoncture économique, mais aussi par l'incertitude liée au nouveau gouvernement. «Il y a un climat de peur et d'inquiétude chez les consommateurs. Les personnes qui disposent de moyens financiers préfèrent rester chez elles par crainte des nouvelles mesures fiscales», indique le président de l'association des Professionnels de l'hôtellerie et de la restauration du Sénégal. « Cette rétention de la dépense de la part des ménages aisés est en train d'entraîner une chute de 70 % de la fréquentation des établissements hôteliers », enchaîne-t-il.
Outre les restaurants, certains hôtels à Dakar traversent aussi des situations assez critiques. Depuis plusieurs années, Harouna Cissé est chef cuisinier dans un grand hôtel de la place. L’Observateur a aussi rencontré un endroit niché sur la corniche Ouest, l'établissement dans lequel Arouna officie est très prisé. Dans une ambiance conviviale, l'hôtel cinq étoiles offre des mets aux notes sénégalaises, des produits de la mer, des grillades de volailles et de viande rouge, mais également des desserts. Mais, depuis quelque temps, les clients viennent au compte-goutte. «La période est assez difficile. Les observateurs de l'Union européenne logeaient ici. Quand Macky Sall avait remporté les élections, ils sont tous rentrés. Certains ont résilié leurs réservations sans hésiter. Entre émeutes et phase de report, il y avait une confusion dans tout le secteur hôtelier», explique le chef cuistot. Aujourd'hui, encore, la situation demeure assez compliquée. «Certains Sénégalais ont toujours peur. Avec le discours des nouvelles autorités, ils préfèrent miser sur la discrétion. Par exemple, l'hôtel où réside le président de la République est devenu complètement désert. Les clients ne veulent plus y aller de peur de tomber dans son viseur ou de celui de ses proches». Pour Pape Bérenger Ngom, « le gouvernement doit mener une politique autrement. Aujourd'hui, le gouvernement doit instaurer un climat de certitude pour aider les entreprises hôtelières à survivre ».
Mbour, une baisse de 80 à 90% des fréquentations notée ces 3 derniers mois
La situation n'est guère reluisante sur la Petite-Côte. Les hôtels et restaurants qui, jadis, accueillait énormément de visiteurs venus d'horizons divers, commencent à voir leurs chiffres d'affaires chuter drastiquement. Les clients se font rares, «Cette crise économique est bien réelle. La phase de transition politique, avec les craintes de crise, a fortement impacté le secteur du tourisme. Et même pour ce qui est du Tourisme intérieur, le taux de remplissage est à 10 ou 15%», renseignait Boly Guèye, président du Syndicat d'initiative du Tourisme à Mbour. Qui ajoute : «Nous avons noté une baisse de 80 à 90% des fréquentations au niveau des restaurants et réceptifs de la Station balnéaire, ces trois derniers mois.» En outre, Boly Guèye explique que même les clients qui venaient passer les week-ends, à Saly Portudal, avec leurs familles, ne viennent plus. Une situation désagréable qui, selon lui, n'a pas manqué d'impacter le chiffre d'affaires des organisateurs des soirées dansantes. , «Ils sont tous contraints de baisser rideaux. Ce qui constitue un manque à gagner énorme. Car, il y avait une très grande fréquentation, notamment avec les soirées Salsa qui attiraient beaucoup de monde. Et cela, il faut le dire, depuis la toute dernière élection présidentielle du Sénégal, il n'y a absolument rien qui bouge du côté du Tourisme», martèle Boly Gueye. Ce dernier, très soucieux des conséquences néfastes de cette crise économique, tente d'expliquer les véritables raisons du fléau. « Je pense que cela est surtout dû au nouveau gouvernement, notamment avec les mutations qui se font et le « Jub Jubbal Jubbanti ».
Principalement les agences notariales, immobilières ainsi que les transactions. Bref, tout est au ralenti», s'offusque Boly Gueye. Par ailleurs, il fait remarquer que les investisseurs ne vont que là où il y a la paix. Et compte tenu de la transversalité du tourisme, cette crise économique va, d'après lui, toucher d'autres secteurs, «Vous savez, quand on évoque des problématiques pour faire peur aux gens, on risque de faire fuir les investisseurs», alerte Boly Gueye qui invite les autorités étatiques à revoir leur communication. Parce que pour lui, «trop de communication tue la communication». S'y ajoute, selon lui, le manque d'espace de promotion touristique, «Il faut surtout souligner que l'agence sénégalaise de la promotion touristique qui était là, ne faisait pas du tout convenablement son travail. Et la promotion intérieure devrait être plus large que la promotion extérieure. Malheureusement, le constat est que l'on n'entend même pas parler de l'Agence sénégalaise de la Promotion touristique (Aspt)», s'indigne-t-il. Pour lui, même en cette période de crise économique, cette agence devrait jouer pleinement son rôle. Ce, en assurant l'animation sur les sites touristiques afin d'attirer davantage les touristes et autres clients. Même pendant la basse saison. «A ce rythme, patrons d'hôtels et propriétaires de restaurants seront obligés de libérer beaucoup de leurs employés.»
Outre les restaurants, certains hôtels à Dakar traversent aussi des situations assez critiques. Depuis plusieurs années, Harouna Cissé est chef cuisinier dans un grand hôtel de la place. L’Observateur a aussi rencontré un endroit niché sur la corniche Ouest, l'établissement dans lequel Arouna officie est très prisé. Dans une ambiance conviviale, l'hôtel cinq étoiles offre des mets aux notes sénégalaises, des produits de la mer, des grillades de volailles et de viande rouge, mais également des desserts. Mais, depuis quelque temps, les clients viennent au compte-goutte. «La période est assez difficile. Les observateurs de l'Union européenne logeaient ici. Quand Macky Sall avait remporté les élections, ils sont tous rentrés. Certains ont résilié leurs réservations sans hésiter. Entre émeutes et phase de report, il y avait une confusion dans tout le secteur hôtelier», explique le chef cuistot. Aujourd'hui, encore, la situation demeure assez compliquée. «Certains Sénégalais ont toujours peur. Avec le discours des nouvelles autorités, ils préfèrent miser sur la discrétion. Par exemple, l'hôtel où réside le président de la République est devenu complètement désert. Les clients ne veulent plus y aller de peur de tomber dans son viseur ou de celui de ses proches». Pour Pape Bérenger Ngom, « le gouvernement doit mener une politique autrement. Aujourd'hui, le gouvernement doit instaurer un climat de certitude pour aider les entreprises hôtelières à survivre ».
Mbour, une baisse de 80 à 90% des fréquentations notée ces 3 derniers mois
La situation n'est guère reluisante sur la Petite-Côte. Les hôtels et restaurants qui, jadis, accueillait énormément de visiteurs venus d'horizons divers, commencent à voir leurs chiffres d'affaires chuter drastiquement. Les clients se font rares, «Cette crise économique est bien réelle. La phase de transition politique, avec les craintes de crise, a fortement impacté le secteur du tourisme. Et même pour ce qui est du Tourisme intérieur, le taux de remplissage est à 10 ou 15%», renseignait Boly Guèye, président du Syndicat d'initiative du Tourisme à Mbour. Qui ajoute : «Nous avons noté une baisse de 80 à 90% des fréquentations au niveau des restaurants et réceptifs de la Station balnéaire, ces trois derniers mois.» En outre, Boly Guèye explique que même les clients qui venaient passer les week-ends, à Saly Portudal, avec leurs familles, ne viennent plus. Une situation désagréable qui, selon lui, n'a pas manqué d'impacter le chiffre d'affaires des organisateurs des soirées dansantes. , «Ils sont tous contraints de baisser rideaux. Ce qui constitue un manque à gagner énorme. Car, il y avait une très grande fréquentation, notamment avec les soirées Salsa qui attiraient beaucoup de monde. Et cela, il faut le dire, depuis la toute dernière élection présidentielle du Sénégal, il n'y a absolument rien qui bouge du côté du Tourisme», martèle Boly Gueye. Ce dernier, très soucieux des conséquences néfastes de cette crise économique, tente d'expliquer les véritables raisons du fléau. « Je pense que cela est surtout dû au nouveau gouvernement, notamment avec les mutations qui se font et le « Jub Jubbal Jubbanti ».
Principalement les agences notariales, immobilières ainsi que les transactions. Bref, tout est au ralenti», s'offusque Boly Gueye. Par ailleurs, il fait remarquer que les investisseurs ne vont que là où il y a la paix. Et compte tenu de la transversalité du tourisme, cette crise économique va, d'après lui, toucher d'autres secteurs, «Vous savez, quand on évoque des problématiques pour faire peur aux gens, on risque de faire fuir les investisseurs», alerte Boly Gueye qui invite les autorités étatiques à revoir leur communication. Parce que pour lui, «trop de communication tue la communication». S'y ajoute, selon lui, le manque d'espace de promotion touristique, «Il faut surtout souligner que l'agence sénégalaise de la promotion touristique qui était là, ne faisait pas du tout convenablement son travail. Et la promotion intérieure devrait être plus large que la promotion extérieure. Malheureusement, le constat est que l'on n'entend même pas parler de l'Agence sénégalaise de la Promotion touristique (Aspt)», s'indigne-t-il. Pour lui, même en cette période de crise économique, cette agence devrait jouer pleinement son rôle. Ce, en assurant l'animation sur les sites touristiques afin d'attirer davantage les touristes et autres clients. Même pendant la basse saison. «A ce rythme, patrons d'hôtels et propriétaires de restaurants seront obligés de libérer beaucoup de leurs employés.»