Le coordonnateur du Forum civil, Mouhamadou Mbodj, a mis en exergue, mercredi sur RFI, les ‘’chances’’ et les ’’handicaps’’ des deux candidats pressentis pour le second tour de la présidentielle sénégalaise.
Me Abdoulaye Wade et Macky Sall ‘’ont quelques chances et des handicaps’’, a déclaré Mouhamadou Mbodj lors d’une interview.
’’Me Wade a presque épuisé sa marche d’alliance au deuxième tour. Si on regarde dans son giron libéral, c’est seulement Idrissa Seck qu’il pouvait entraîner, mais son porte-parole (de Seck) a clairement dit hier (mardi) en cas de deuxième tour, il soutiendrait le candidat de l’opposition le mieux placé’’, a t-il dit.
’’Cela ferme toute possibilité de discussion avec Abdoulaye Wade. (Moustapha) Niasse a rappelé la même chose’’ a-t-il ajouté.
Selon Mouhamadou Mbodj, ‘’la marge de manœuvre de Wade c’est de remobiliser, parce qu’il y a eu 60% de taux de participation. Il reste une marge de 40%, pourquoi ces 40% n’ont pas voté. A mon avis, c’est parce qu’il y a eu toute une campagne pour installer dans la tête des Sénégalais que la procédure électorale n’était pas fiable’’.
Pour le coordonnateur du Forum civil ’’si cet électorat n’a pas voté c’est parce qu’il s’interrogeait sur l’utilité du vote qui risquait d’être détourné. Si ces gens reviennent, il risque de voter pour Macky Sall. C’est un gros problème pour Wade’’.
Concernant Macky Sall, sa difficulté réside dans la manière dont il va s’y prendre pour se rapprocher d’avec les autres coalitions qui étaient ses adversaires, parce que dans leur mission commune à travers le M23, il y a eu des divergences profondes, a expliqué M Mbodj.
’’Son score dépendra de la manière dont il va s’y prendre parce qu’on lui a reproché d’avoir fait cavalier seul, d’être parti en campagne alors qu’il avait fait la déclaration du 2 février. Il a assumé ses choix mais aujourd’hui qu’ils se parlent’’ a-t-il souligné.
Revenant sur le choix des Sénégalais pour le vote de Macky Sall, M. Mbodj a expliqué que ‘’ dés qu’il est sorti du gouvernement, il a créé son parti. Il a commencé à faire le tour du Sénégal’’.
‘’Cela contrairement à Idrissa Seck qui a été victime du système Wade, exclu, persécuté, emprisonné, il est toujours revenu pour négocier avec Wade. Ces va-et-vient ont semé le doute sur sa capacité à rompre d’avec le wadisme, non seulement avec Wade’’, a-t-il dit. Le fait d’avoir préféré Macky Sall ‘’aux vieux routiers de l’opposition’’ montre selon Mamadou Mbodj ‘’une volonté du peuple de rester dans la dynamique des changements ouverts en 2000. Les Sénégalais sont déçus de Wade mais rêvent toujours de changements’’.
M. Mbodj est convaincu que l’élection de dimanche a montré que le peuple sénégalais ’’préfère les voies démocratiques comme modes de résolution des crises politiques et non la rue’’.
APS
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