Santé / Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC) : Une bombe à retardement qui ravage le Sénégal ... 50% des victimes meurent avant un an !


Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont en train de prendre des proportions alarmantes au Sénégal, où ils sont désormais la première cause d’hospitalisation et de décès prématuré. Selon le Dr Salimata Sagna, neurologue au Centre Hospitalier Régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès, environ la moitié des patients victimes d’AVC meurent avant même d’atteindre l’année suivant leur hospitalisation. Ces révélations ont été faites lors d’une journée de sensibilisation et de dépistage des AVC organisée à Thiès par l’association « Combattre l’AVC et l’Anévrisme au Sénégal » (CAAS), un événement qui a mis en lumière l’urgence de la situation.
 
L’ampleur de la crise sanitaire
 
Les AVC représentent une menace croissante, non seulement pour la santé publique, mais aussi pour les systèmes de soins du pays. Le Dr Sagna a précisé que cette pathologie est la première cause de mortalité chez les femmes dans le monde et la première cause de handicap. Au Sénégal, les chiffres sont tout aussi inquiétants : en plus de leur statut de première cause d’hospitalisation, les AVC emportent rapidement de nombreuses vies, principalement en raison du manque de prévention et de prise en charge rapide.
 
Lors de la séance de sensibilisation, il a été souligné que les signes d’un AVC sont souvent négligés, alors qu’ils exigent une réaction rapide pour limiter les dégâts. Parmi ces signes, on retrouve des difficultés à marcher, des troubles de la vision et du langage, ainsi que des vertiges et des maux de tête. Selon Dr Sagna, une prise en charge précoce, dès l’apparition des symptômes, est essentielle pour sauver des vies et limiter les handicaps permanents.


Elle liste également la nécessité d'éviter la sédentarité, avant d'appeler les pouvoirs publics à accompagner l'association dans cette œuvre de sensibilisation et de prise en charge, pour stopper la progression mortelle de cette pathologie.
« Ne donnez ni du miel, ni du Habbatou Sawda à une victime d'AVC. Il faut qu'elle soit couchée, avant l'appel rapide d'un médecin, pour la prise en charge », a conseillé le Dr Salimata Sagna. 
 
Un appel à l’action
 
L’association CAAS, dont l’objectif est de sensibiliser le public aux dangers de cette pathologie et d’accompagner les victimes, a organisé un dépistage gratuit à Thiès, ciblant principalement les personnes âgées, les hypertendus et les diabétiques, qui sont les plus exposées aux AVC. Plus de 200 personnes ont bénéficié de cette opération, qui incluait la mesure de la tension artérielle, de la glycémie et du taux de cholestérol.
 
Ndèye Aïcha Ndiaye, Présidente Fondatrice de l’association, a souligné l’importance d’une meilleure prise en charge des patients et d’un soutien psychologique et financier pour les victimes. Elle a évoqué son propre parcours, ayant elle-même survécu à un anévrisme cérébral, et a partagé son expérience personnelle pour sensibiliser à l’importance d’un diagnostic et d’un traitement rapides. C’est cette prise en charge qu’elle souhaite désormais rendre accessible à tous les Sénégalais, en particulier grâce à une meilleure disponibilité des équipements médicaux, comme les scanners, dont les coûts restent élevés et limitent l’accès aux soins.
 
Des initiatives pour un avenir meilleur
 
Dans le cadre de cette journée de sensibilisation, une remise de dons a été effectuée au Centre Hospitalier Régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès, afin de renforcer les capacités de prise en charge locale. Un moment crucial pour l’avenir de la lutte contre cette épidémie silencieuse, et pour l’accessibilité des soins.
 
L’AS souligne que, face à l’ampleur des AVC, il est crucial que le gouvernement et les bailleurs de fonds mettent en place des infrastructures adéquates pour soutenir la lutte contre cette maladie. Les solutions passent par des actions préventives, telles qu’une alimentation saine, la pratique régulière d’un sport et la réduction de la sédentarité. La bataille contre les AVC est un défi de taille, mais elle reste indispensable pour sauver des vies et prévenir des tragédies futures.
 

Cet appel à l’action fait écho à une nécessité urgente : celle de stopper la progression de cette pathologie qui ravage des vies chaque jour. Comme l’a souligné le Dr Sagna, “la lutte contre cette maladie est plus que jamais une urgence”, et il en va de notre responsabilité collective d’agir pour sauver des vies.
Vendredi 29 Novembre 2024
Dakaractu



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