Ce fut ensuite au tour de la Communauté musulmane casamançaise, hébergée chez l’Imam Fadera de jamra, de recevoir avec enthousiasme la délégation, qui devait faire une autre escale chez la présidente de la cellule féminine de Jamra de Tivaouane, Mame Fama Diao, avant d’être reçue par la famille de la défunte Sokhna Assiétou Sy, fille de Serigne Mansour Sy Boom Daara-Ji. Rappelée à Dieu l’année dernière, la famille et le staff de la regrettée présidente de la «Fondation Mame Fawade Wélé», une organisation forte de 15.000 membres, n’en ont pas moins accueilli la délégation de Jamra et de Mbañ Gacce avec le même faste, comme le faisait de son vivant leur défunte présidente à son domicile, débordant comme d’habitude, en cette veille de Maouloud, de talibés et de responsables de dahiras.
C’est dans une atmosphère empreinte d’émotion que se sont déroulés les échanges d’allocutions entre le Président exécutif de Jamra et les membres de la famille de la défunte, à travers les voix de son mari El Haj Cheikh Fall et de sa fille Sohkna Oumou Sy. Ces derniers ont rappelé la qualité des rapports que la disparue a toujours entretenus avec jamra. Avant que l’Imam Massamba Diop ne leur renouvelle l’engagement de Jamra et de Mbañ Gacce de continuer à privilégier les mêmes rapports avec sa famille, en tant que descendante de Seydil Haj Malick Sy.
Après avoir sacrifié aux prières de "timis" et de "gué", chez Sokhna Fatou Sy, sœur cadette de Serigne Mbaye Sy "Ndiol Fouta" ibn Abdoul Aziz Sy Dabakh, la délégation de Jamra et de Mbañ Gacce n’a pu accéder à la résidence de Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine, refusant du monde, que vers 21 heures. Après les salutations d’usage, avec les visiteurs de marques trouvés sur place (Djibo Ka, Me Ousmane Ngom, Oustaz Dame Ndiaye, entre autres), le chef de la délégation, Imam Massamba Diop, fut invité à décliner publiquement au porte-parole du Khalife général des Tijanes le plaidoyer de jamra contre la légalisation de l’avortement. Il rappela au porte-parole de la Tijania les manœuvres entreprises depuis 2009 par d’obscures lobbies pour la dépénalisation des unions contre-natures ; et l’informa qu’après que ces manœuvres eurent à nouveau achoppé, le 27 juin dernier, sur la posture de refus du chef de l’Etat sénégalais, M. Macky Sall, face au président américain Barack Obama, que de nouvelles démarches similaires étaient présentement entreprises par des associations féministes sénégalaises pour amener notre parlement à dépénaliser l’avortement au Sénégal. Avant de remettre en main propre à Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine le texte du plaidoyer de jamra contre l’avortement.
Al Amine répondit sans fioriture à l’interpellation de Jamra et de Mbañ Gacce, devant une auditoire compacte, écoutant religieusement son speech d’une quarante minutes. Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine de "se rappeler avec bonheur les grandes étapes du combat sociétal de jamra, depuis le mandat du regretté Latif Guéye". Il fit remarquer, pour le déplorer à nouveau, qu’il existe toujours de par le monde des tenants d’une islamophobie primaire qui n’ont qu’une seule occupation : salir et affaiblir notre sublime religion. Et de féliciter les responsables de Jamra et de Mbañ Gacce pour la constance de leur combat et leur rôle de sentinelles. Non sans leur conseiller de toujours privilégier la concertation dans leur démarche, et de bannir toute passion. Avant d’asséner sans ambiguïté : «L’Islam rejette l’avortement. La Charia le condamne. C’est une agression contre l’islam et la Sunnah du Prophète. Nous partageons ce combat". Avant de formuler des prières pour la délégation de Jamra et de Mbañ Gacce, qui a regagné Dakar vers une heure du matin.