L’audace forge la baraka. À moins que la baraka ne légitime toutes les audaces. Culottée ascendant vernie ? Rose Faye élude, espiègle. Elle est en passe d’imposer sa marque dans le monde ultra-verrouillé du luxe. Elle, elle s’amuse à y voir comme une transcendance : « J’ai envoyé un fax au bon Dieu et il l’a reçu… » Dieu doit aimer les téméraires.
Parce que Rose relève un défi insensé pour la Sénégalaise de 32 ans qu’elle est. « Certains disaient : " a-t-elle la légitimité pour se lancer dans le domaine du luxe ? " » Elle n’en est plus là.
Aujourd’hui, avec crèmes de corps et fragrances, elle a pignon sur rue au 42, Avenue Montaigne. En ce haut-lieu du luxe parisien, FayeRose côtoie de prestigieuses enseignes comme Dior, Chanel, Dolce & Gabbana, Valentino… Rien de moins. Rien de mieux.
« Rien n’est impossible »
L’opiniâtreté a payé. Lestée, il est vrai, par des diplômes de grandes écoles : ICN Business school de Nancy, MBA à Paris. Le fax n’explique pas tout… D’autres prix valident sa démarche. Comme celui du Concours Entreprendre engrangé, en 2011 et 2012, dans deux catégories différentes.
« Je savais où j’allais ; je savais ce que je voulais. » Son slogan cingle : « Rien n’est impossible ! » Surtout pour qui ne snobe pas le bleu de chauffe. Rose n’est pas pour rien lauréate du Prix LCL/L’Est Républicain de Femme qui a le plus fait bouger la Lorraine en 2011.
Pourtant, « tout me criait d’arrêter. Cela allait être très difficile. J’allais à l’assaut du luxe. » Une ascension à rebuter le plus intrépide des alpinistes. « C’est une femme remarquable de pugnacité ! Elle est arrivée à conjuguer une utopie à déplacer toutes les montagnes et un pragmatisme assez exceptionnel ! » Le propos est de Michel Dinet, le président du conseil général de Meurthe-et-Moselle.
Et si tout était écrit ? La voix amplifie le sourire. Le visage l’affiche. S’y reflète comme un zeste de destin accompli. Avec un premier jalon posé à Yenguélé, en pays sérère. « Mon oncle qui vivait aux États-Unis est arrivé au village. Il avait un sac estampillé Pierre Cardin. » Sept ans et déjà attirée par le beau, elle le remarque.
Sur son cartable d’écolière, c’est « Rose Faye » qui est inscrit. « Eva Faye », sur celui de sa sœur. Alors, son oncle et ce « Pierre Cardin »… « Je pensais qu’il avait changé de nom… » Elle pleure et s’en émeut auprès de sa mère, puis de son tonton. « Il m’a dit : " Non, je n’ai pas changé de nom. Pierre Cardin, c’est un gars qui vend son nom à l’international et qui fait plein de choses : des vêtements, des sacs, des stylos et il gagne beaucoup d’argent. Je suis allée voir ma mère et je lui ai dit que lorsque je serai grande, je vendrai mon nom et je gagnerai beaucoup d’argent ! » En 2010, quand Rose crée sa société, sa mère lui rappelle ce rêve de petite fille.
À présent, des produits cosmétiques portent bien son nom. Jean-Claude Cathalan, le président du comité Montaigne – les 65 plus grosses enseignes du luxe et de la mode – et figure respectée du luxe parisien, en est persuadé : « Cette fille, elle va réussir ! Suivez-la. Elle a eu l’intelligence de trouver une idée, une bonne niche ; elle a le sens de l’initiative, la volonté de faire. Elle va réussir ! »
« Le luxe, ma passion le social, ma vie »
La réussite sera alors lorraine. « Je suis une Sénégalorraine ! », clame-t-elle. C’est lors d’un stage à Lorraine Cosmétiques, à Lunéville, que son rêve de petite fille a pris les senteurs du possible. Si sa boutique est parisienne, sa base reste lorraine. « Mes cosmétiques sont fabriqués 100 % Lorraine. » Avec de l’emploi à la clé. Elle insiste pour que Flavien, « une entreprise adaptée qui fait travailler du personnel handicapé », assure la mise en bouteille. « Je voulais intégrer une dimension sociétale à mon projet. Parce que si le luxe est ma passion, le social est ma vie ».
En plus du soutien du Grand Nancy, du conseil général de Meurthe-et-Moselle, c’est aussi une banque lorraine qui l’accompagne. Le financement, d’ailleurs, s’est apparenté à la quête du Graal. Deux années à s’échiner ! Et puis, « un autre bon retour de fax », ponctue-t-elle en s’esclaffant. La voilà en Tunisie, en séminaire avec l’ICN. Devant des étudiants, elle décline son projet et son parcours. « Je conclus ma conférence en disant que ce n’est pas parce que vous avez un projet fiable, validé par tous les professionnels, que vous aurez le financement. »
Dans la salle, un banquier français l’écoute. Il croit au projet. Échaudée, Rose ne croit pas à ses promesses. Rentrée en France, elle ne le rappelle pas comme convenu. « Un mois et demi après, c’est lui qui le fait. En deux semaines, mon projet était financé. Voilà ! »
Le numéro du fax ? Un rire emplit la salle.
republicain-lorrain.fr
Parce que Rose relève un défi insensé pour la Sénégalaise de 32 ans qu’elle est. « Certains disaient : " a-t-elle la légitimité pour se lancer dans le domaine du luxe ? " » Elle n’en est plus là.
Aujourd’hui, avec crèmes de corps et fragrances, elle a pignon sur rue au 42, Avenue Montaigne. En ce haut-lieu du luxe parisien, FayeRose côtoie de prestigieuses enseignes comme Dior, Chanel, Dolce & Gabbana, Valentino… Rien de moins. Rien de mieux.
« Rien n’est impossible »
L’opiniâtreté a payé. Lestée, il est vrai, par des diplômes de grandes écoles : ICN Business school de Nancy, MBA à Paris. Le fax n’explique pas tout… D’autres prix valident sa démarche. Comme celui du Concours Entreprendre engrangé, en 2011 et 2012, dans deux catégories différentes.
« Je savais où j’allais ; je savais ce que je voulais. » Son slogan cingle : « Rien n’est impossible ! » Surtout pour qui ne snobe pas le bleu de chauffe. Rose n’est pas pour rien lauréate du Prix LCL/L’Est Républicain de Femme qui a le plus fait bouger la Lorraine en 2011.
Pourtant, « tout me criait d’arrêter. Cela allait être très difficile. J’allais à l’assaut du luxe. » Une ascension à rebuter le plus intrépide des alpinistes. « C’est une femme remarquable de pugnacité ! Elle est arrivée à conjuguer une utopie à déplacer toutes les montagnes et un pragmatisme assez exceptionnel ! » Le propos est de Michel Dinet, le président du conseil général de Meurthe-et-Moselle.
Et si tout était écrit ? La voix amplifie le sourire. Le visage l’affiche. S’y reflète comme un zeste de destin accompli. Avec un premier jalon posé à Yenguélé, en pays sérère. « Mon oncle qui vivait aux États-Unis est arrivé au village. Il avait un sac estampillé Pierre Cardin. » Sept ans et déjà attirée par le beau, elle le remarque.
Sur son cartable d’écolière, c’est « Rose Faye » qui est inscrit. « Eva Faye », sur celui de sa sœur. Alors, son oncle et ce « Pierre Cardin »… « Je pensais qu’il avait changé de nom… » Elle pleure et s’en émeut auprès de sa mère, puis de son tonton. « Il m’a dit : " Non, je n’ai pas changé de nom. Pierre Cardin, c’est un gars qui vend son nom à l’international et qui fait plein de choses : des vêtements, des sacs, des stylos et il gagne beaucoup d’argent. Je suis allée voir ma mère et je lui ai dit que lorsque je serai grande, je vendrai mon nom et je gagnerai beaucoup d’argent ! » En 2010, quand Rose crée sa société, sa mère lui rappelle ce rêve de petite fille.
À présent, des produits cosmétiques portent bien son nom. Jean-Claude Cathalan, le président du comité Montaigne – les 65 plus grosses enseignes du luxe et de la mode – et figure respectée du luxe parisien, en est persuadé : « Cette fille, elle va réussir ! Suivez-la. Elle a eu l’intelligence de trouver une idée, une bonne niche ; elle a le sens de l’initiative, la volonté de faire. Elle va réussir ! »
« Le luxe, ma passion le social, ma vie »
La réussite sera alors lorraine. « Je suis une Sénégalorraine ! », clame-t-elle. C’est lors d’un stage à Lorraine Cosmétiques, à Lunéville, que son rêve de petite fille a pris les senteurs du possible. Si sa boutique est parisienne, sa base reste lorraine. « Mes cosmétiques sont fabriqués 100 % Lorraine. » Avec de l’emploi à la clé. Elle insiste pour que Flavien, « une entreprise adaptée qui fait travailler du personnel handicapé », assure la mise en bouteille. « Je voulais intégrer une dimension sociétale à mon projet. Parce que si le luxe est ma passion, le social est ma vie ».
En plus du soutien du Grand Nancy, du conseil général de Meurthe-et-Moselle, c’est aussi une banque lorraine qui l’accompagne. Le financement, d’ailleurs, s’est apparenté à la quête du Graal. Deux années à s’échiner ! Et puis, « un autre bon retour de fax », ponctue-t-elle en s’esclaffant. La voilà en Tunisie, en séminaire avec l’ICN. Devant des étudiants, elle décline son projet et son parcours. « Je conclus ma conférence en disant que ce n’est pas parce que vous avez un projet fiable, validé par tous les professionnels, que vous aurez le financement. »
Dans la salle, un banquier français l’écoute. Il croit au projet. Échaudée, Rose ne croit pas à ses promesses. Rentrée en France, elle ne le rappelle pas comme convenu. « Un mois et demi après, c’est lui qui le fait. En deux semaines, mon projet était financé. Voilà ! »
Le numéro du fax ? Un rire emplit la salle.
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