Riyad se dit prête à la publication d'un rapport secret sur le 11-Septembre

Les Etats-Unis oseront-ils publier le rapport secret de 28 pages sur les attentats du 11 septembre 2001 dans lesquelles l'Arabie saoudite occupe une place centrale ? Récemment, le secrétaire d'Etat américain a pu évoquer à Genève, avec son homologue saoudien, ce sujet particulièrement sensible. De son côté, Riyad se dit prête à laisser Washington publier ce rapport sur l'attentat qui a coûté la vie à près de 3 000 personnes, pour ne plus subir les pressions américaines.


La publication de ce rapport classé « top secret » sans doute en juin 2016 pourrait bien faire l’effet d’une bombe, quinze ans après les attentats du 11 septembre 2001, dont 15 des terroristes étaient saoudiens. « Tous les quatre ou cinq ans, la question ressurgit. C'est comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Sortez le rapport ! », a martelé le ministre saoudien Adel al Jubeir à son homologue américain John Kerry.


Déclaration pour le moins surprenante d’autant qu’il y a un mois, à l’occasion de la visite de Barack Obama à Riyad, les autorités saoudiennes étaient vent debout lorsqu’elles ont appris qu’un projet de loi pourrait en effet établir une responsabilité de l'Arabie saoudite dans cet événement et ainsi permettre aux familles des 3 000 victimes de poursuivre le royaume pour réclamer des dédommagements considérables.

Agacées, les autorités saoudiennes avaient menacé les Etats-Unis de représailles économiques en vendant les bons du trésor américain pour un montant de 750 milliards de dollars. Si comme le précise le ministre saoudien des Affaires étrangères, rien n’accuse l’Arabie saoudite, alors pourquoi ces 28 pages de la commission d’enquête du 11 septembre placées dans un coffre-fort du Congrès depuis 15 ans n’ont jusque-là jamais été publiées ?
Dimanche 15 Mai 2016
Yusufa Niang