Au regard des révolutions arabes, des crises politiques libyennes et ivoiriennes, de l’indépendance du Sud-soudan entre autres ainsi que le contexte pré-électoral dans bon nombre de pays en Afrique, il est proposé à tous les observateurs une scène politique africaine en pleine ébullition. Du Nord au Sud, il y a des mutations proposant différents schémas sur la politique et les destins qui s’y profilent.
Ainsi pouvons-nous nous interroger sur la démocratisation entamée en Tunisie et en Egypte ? Pour le cas libyen, cette démocratisation forcée ne fausse-t-il pas le jeu ? Le sud-soudan servira-t –il de modèle à l’avenir pour la gestion de la cité ?
Révolutions Arabes : Tunisie & Egypte
2012 s’annonce dans quelques mois comme une année charnière sur la vie politique de notre continent. Elle sera pour beaucoup l’année de la confirmation d’acquis politiques liés au vent de changement qui souffle sur notre continent depuis le Nord. Pour d’autres (les sceptiques), elle sera l’année du retour vers la confiscation du pouvoir par une certaine classe dirigeante.
Il est vrai qu’on est tenté de nager entre espoir et désespoir au vue des pseudo-changements qui ont marqué notre histoire collective (l’exemple de l’alternance au Sénégal en est un exemple patent !), cependant les contextes ont changé.
Les révolutions en Tunisie et en Egypte en ont surpris plus d’un, tant leurs ex-chefs d’Etat qui semblaient indéboulonnables furent sacrifiés par un peuple excédé, sur l’autel d’aspirations légitimes. Les puissances occidentales ont vite fait de se rattraper par un “ accompagnement de ces révolutions“ et la proposition d’aide pour l’élaboration nouvelles constitutions, et l’organisation des élections indépendantes dans les meilleurs délais et j’en passe.
C’est vrai, on peut se dire que l’UE et les USA sont opportunistes car ils ont longtemps soutenus les régimes dictatoriaux au Maghreb. Cependant, cette lecture serait très simpliste et on en oublierait cette fameuse phrase du général De Gaulle : “Les Etats n’ont pas d’amis mais des intérêts». Fort de cela, nous en conviendrons qu’un Maghreb en pleins troubles et aux portes de l’Europe viendrait ajouter un peu plus de piquant à un contexte international déjà difficile. C’est de ce côté, qu’il faut comprendre le changement de la politique africaine de la part de ces puissances. Il s’y ajoute que toutes les doctrines mis en exergue pendant longtemps par les soi-disant spécialistes des questions africaines tombent à l’eau. Le monde change, l’Afrique aussi…
Cette démocratisation se fait par un mixage hétéroclite de personnalités aux intérêts antagonistes. La réussite de ce nouvel élan dépendra du dosage qui serait fait à l’issue de joutes électorales.
En résumé, on peut retenir de ces révolutions au-delà du changement qu’ils ont apportés dans ce pays, de la prise de conscience des populations ; que le vent à tourner et que l’aspiration légitime à la démocratie des peuples africains a atteint son paroxysme. Toute velléité de confiscation du pouvoir sera condamnée et sanctionnée
Vers une libye démocratique ?
Surpris par les Révolutions Arabes, auréolé par son action déterminante dans la chute de L.Gbagbo (qui était sur les traces d’un certain R.MUGABE…), la France a été la première a soutenir cette fois-ci les rebelles libyens. Cette intervention ne peut laisser indifférent les africains que nous sommes .A la première lecture de la situation, on crie à la néocolonialisation. Néanmoins, il ne faut pas oublier le Ghaddafi a dirigé ce pays pendant 40 ans sans élections…Ce point, à lui seul, est une atteinte grave à la volonté du peuple. En effet, ils n’ont jamais été convoqués pour consultation sur la façon dont ce monsieur dirigeait le pays qui est loin d’être un bien privé.
A l’occasion de leur victoire sur l’Ex-guide, les rebelles (coalition des tribus et de personnages plus ou moins fréquentables) ont installé un conseil qui présidera aux destinées du pays pendant 2ans, le temps de rédiger une nouvelle constitution et d’organiser des élections.
En y regardant plus loin, on se rend compte que cette coalition qui s’est faite à la va-vite est un peu comme en Egypte, un repère de chefs de guerre, de militaires déchus et d’anciens terroristes. En atteste, un ancien chef local d’Al qaeda qui est sdevenu le nouveau chef militaire de la région Tripoli. On se rend compte alors qu’on est entrain de faire du neuf avec du vieux !
Cet état de fait trahi dés lors l’espoir qui était mis dans ce changement de régime. Aussi installe-t-il la Libye et toute une partie de l’Afrique subsaharienne dans une longue période de crise, puisse que toute éviction d’un des artisans de cette victoire entrainera son entrée en rébellion.
La démocratie semble s’installer difficilement dans ce pays.
Sud-soudan, un futur modèle de la prise de conscience en Afrique subsaharienne ?
L’année 2011 a vu la naissance d’un nouvel état en Afrique. Loin de nous féliciter de ce nouveau morcellement de notre continent à l’heure où on parle de grands ensembles, permettons de jeter un regard sur les possibilités qui s’y offrent.
La richesse de son sous-sol en fait déjà un territoire qui intéresse multinationales et puissances voisines. Sa naissance à la faveur d’un référendum et dans un contexte régional marqué par un vent de démocratie fait que cette nation vit des moments particuliers. S’inscrira –t- elle dans l’euphorie de la puissance du peuple sur les classes dirigeantes ? Les dirigeants répondront-ils aux sirènes du club des présidents hégémoniques ?
Il se trouve que le sud-soudan sort d’une longue guerre civile qui a opposé sud et nord. Sa position géographique en fait un trait d’union ente le Maghreb et l’Afrique centrale, voire la région des grands lacs. Son basculement vers un régime résolument démocratique peut influencer le centre, berceau de régimes autoritaires et dictatoriaux et où résident d’ex putschistes et rebelles devenus présidents.
La communauté internationale élargie ( “communauté international“+ union africaine) vous en conviendrait avec moi,devrait pouvoir accompagner ce pays dans la voie de l’émergence. Cela lui permettrait de ne pas sombrer dans des crises postindépendances comme en Somalie. Par ailleurs elle s’offrirait en modèle pour cette zone où sévit rébellion, dictature et guerres.
Aux termes de notre analyse, nous pouvons dire que les Révolutions arabes ont annoncé la fin d’un système de gouvernance basé sur la répression et la violence. Elle annonce aussi après plus d’un demi-siècle d’indépendance que les nations africaines sont prés au sacrifice ultime pour la conquête, et la sauvegarde des acquis démocratiques. Les peuples africains ont montré qu’ils n’attendraient plus les puissances occidentales pour entamer des mutations dans la vie de nos cités. Les termes de monsieur Bakary Samb prennent alors tout leur sens .L’heure n’est plus au mimétisme mais plutôt à la proposition d’alternatives dans tous les domaines pour qu’enfin ce continent puisse connaître l’essor tant espéré.
Mohamed Seck
Etudiant à l’ISFAR de Bambey ex ENCR
Ainsi pouvons-nous nous interroger sur la démocratisation entamée en Tunisie et en Egypte ? Pour le cas libyen, cette démocratisation forcée ne fausse-t-il pas le jeu ? Le sud-soudan servira-t –il de modèle à l’avenir pour la gestion de la cité ?
Révolutions Arabes : Tunisie & Egypte
2012 s’annonce dans quelques mois comme une année charnière sur la vie politique de notre continent. Elle sera pour beaucoup l’année de la confirmation d’acquis politiques liés au vent de changement qui souffle sur notre continent depuis le Nord. Pour d’autres (les sceptiques), elle sera l’année du retour vers la confiscation du pouvoir par une certaine classe dirigeante.
Il est vrai qu’on est tenté de nager entre espoir et désespoir au vue des pseudo-changements qui ont marqué notre histoire collective (l’exemple de l’alternance au Sénégal en est un exemple patent !), cependant les contextes ont changé.
Les révolutions en Tunisie et en Egypte en ont surpris plus d’un, tant leurs ex-chefs d’Etat qui semblaient indéboulonnables furent sacrifiés par un peuple excédé, sur l’autel d’aspirations légitimes. Les puissances occidentales ont vite fait de se rattraper par un “ accompagnement de ces révolutions“ et la proposition d’aide pour l’élaboration nouvelles constitutions, et l’organisation des élections indépendantes dans les meilleurs délais et j’en passe.
C’est vrai, on peut se dire que l’UE et les USA sont opportunistes car ils ont longtemps soutenus les régimes dictatoriaux au Maghreb. Cependant, cette lecture serait très simpliste et on en oublierait cette fameuse phrase du général De Gaulle : “Les Etats n’ont pas d’amis mais des intérêts». Fort de cela, nous en conviendrons qu’un Maghreb en pleins troubles et aux portes de l’Europe viendrait ajouter un peu plus de piquant à un contexte international déjà difficile. C’est de ce côté, qu’il faut comprendre le changement de la politique africaine de la part de ces puissances. Il s’y ajoute que toutes les doctrines mis en exergue pendant longtemps par les soi-disant spécialistes des questions africaines tombent à l’eau. Le monde change, l’Afrique aussi…
Cette démocratisation se fait par un mixage hétéroclite de personnalités aux intérêts antagonistes. La réussite de ce nouvel élan dépendra du dosage qui serait fait à l’issue de joutes électorales.
En résumé, on peut retenir de ces révolutions au-delà du changement qu’ils ont apportés dans ce pays, de la prise de conscience des populations ; que le vent à tourner et que l’aspiration légitime à la démocratie des peuples africains a atteint son paroxysme. Toute velléité de confiscation du pouvoir sera condamnée et sanctionnée
Vers une libye démocratique ?
Surpris par les Révolutions Arabes, auréolé par son action déterminante dans la chute de L.Gbagbo (qui était sur les traces d’un certain R.MUGABE…), la France a été la première a soutenir cette fois-ci les rebelles libyens. Cette intervention ne peut laisser indifférent les africains que nous sommes .A la première lecture de la situation, on crie à la néocolonialisation. Néanmoins, il ne faut pas oublier le Ghaddafi a dirigé ce pays pendant 40 ans sans élections…Ce point, à lui seul, est une atteinte grave à la volonté du peuple. En effet, ils n’ont jamais été convoqués pour consultation sur la façon dont ce monsieur dirigeait le pays qui est loin d’être un bien privé.
A l’occasion de leur victoire sur l’Ex-guide, les rebelles (coalition des tribus et de personnages plus ou moins fréquentables) ont installé un conseil qui présidera aux destinées du pays pendant 2ans, le temps de rédiger une nouvelle constitution et d’organiser des élections.
En y regardant plus loin, on se rend compte que cette coalition qui s’est faite à la va-vite est un peu comme en Egypte, un repère de chefs de guerre, de militaires déchus et d’anciens terroristes. En atteste, un ancien chef local d’Al qaeda qui est sdevenu le nouveau chef militaire de la région Tripoli. On se rend compte alors qu’on est entrain de faire du neuf avec du vieux !
Cet état de fait trahi dés lors l’espoir qui était mis dans ce changement de régime. Aussi installe-t-il la Libye et toute une partie de l’Afrique subsaharienne dans une longue période de crise, puisse que toute éviction d’un des artisans de cette victoire entrainera son entrée en rébellion.
La démocratie semble s’installer difficilement dans ce pays.
Sud-soudan, un futur modèle de la prise de conscience en Afrique subsaharienne ?
L’année 2011 a vu la naissance d’un nouvel état en Afrique. Loin de nous féliciter de ce nouveau morcellement de notre continent à l’heure où on parle de grands ensembles, permettons de jeter un regard sur les possibilités qui s’y offrent.
La richesse de son sous-sol en fait déjà un territoire qui intéresse multinationales et puissances voisines. Sa naissance à la faveur d’un référendum et dans un contexte régional marqué par un vent de démocratie fait que cette nation vit des moments particuliers. S’inscrira –t- elle dans l’euphorie de la puissance du peuple sur les classes dirigeantes ? Les dirigeants répondront-ils aux sirènes du club des présidents hégémoniques ?
Il se trouve que le sud-soudan sort d’une longue guerre civile qui a opposé sud et nord. Sa position géographique en fait un trait d’union ente le Maghreb et l’Afrique centrale, voire la région des grands lacs. Son basculement vers un régime résolument démocratique peut influencer le centre, berceau de régimes autoritaires et dictatoriaux et où résident d’ex putschistes et rebelles devenus présidents.
La communauté internationale élargie ( “communauté international“+ union africaine) vous en conviendrait avec moi,devrait pouvoir accompagner ce pays dans la voie de l’émergence. Cela lui permettrait de ne pas sombrer dans des crises postindépendances comme en Somalie. Par ailleurs elle s’offrirait en modèle pour cette zone où sévit rébellion, dictature et guerres.
Aux termes de notre analyse, nous pouvons dire que les Révolutions arabes ont annoncé la fin d’un système de gouvernance basé sur la répression et la violence. Elle annonce aussi après plus d’un demi-siècle d’indépendance que les nations africaines sont prés au sacrifice ultime pour la conquête, et la sauvegarde des acquis démocratiques. Les peuples africains ont montré qu’ils n’attendraient plus les puissances occidentales pour entamer des mutations dans la vie de nos cités. Les termes de monsieur Bakary Samb prennent alors tout leur sens .L’heure n’est plus au mimétisme mais plutôt à la proposition d’alternatives dans tous les domaines pour qu’enfin ce continent puisse connaître l’essor tant espéré.
Mohamed Seck
Etudiant à l’ISFAR de Bambey ex ENCR