Report de la marche des ressortissants de Fanaye à Dakar


Le Collectif pour la défense des terres de Fanaye (nord) a décidé de reporter sa marche de protestation projetée vendredi après la prière à la Mosquée Omarienne de Dakar, a appris l’APS auprès de l’association.

De son côté, le Premier ministre sénégalais, Souleymane Ndéné Ndiaye, qui est intervenu dans le sens de l’apaisement de la tension, est annoncée à la prière hebdomadaire dans cette mosquée, a appris l’APS de source officielle.

‘’Evoquant les évènements survenus récemment dans la communauté rurale de Fanaye, le président de la République a vivement regretté qu’il y ait eu mort d’homme’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres, jeudi.

Pour leur part, les protestataires réclament le retrait de l’affectation de 20.000 ha à un projet de production de biocarburants à Fanaye, qui est à l’origine du conflit qui a occasionné deux morts et des dizaines de blessés graves, mercredi.

Après la délibération du Conseil rural qui a décidé de cette attribution, des populations de la zones ont protesté contre la mesure estimant qu’elle se traduira par ‘’une spoliation’’ de leurs exploitations familiales.

‘’Nous demandons [à l’Etat] d’installer une délégation spéciale, de faire la lumière sur ces évènements, situer les responsabilités et traduire les coupables en justice et notamment à soigner les blessés’’, a déclaré à la radio privée Sud-FM Kalidou Kane, un porte-parole du collectif.

Pour sa part, le président de la communauté rurale de Fanaye, Karasse Kane, a déclaré au quotidien Focus que ‘’le projet s’intéresse aux terres du Diéry qui n’ont jamais été cultivées depuis nos ancêtres’’. Son coût global est de 18 milliards de francs CFA sur cinq ans.

Mais, deux chefs de village sur 47 s’y opposent. Responsable local du Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir), M. Kane invoque des raisons politiques à l’origine du conflit. Le porte-parole du président sénégalais Abdoulaye Wade a situé les responsabilités au niveau de la collectivité locale.

Ce projet italien propose en échanges de terres, 2.000 emplois journaliers rémunérés pour un montant estimé à 14 millions FCFA par jour, avec un montant de 500 millions pour les taxes municipales, ainsi que 800 autres millions destinés à la lutte contre la pauvreté.

( APS )
Vendredi 28 Octobre 2011