Avocat et conseiller politique français, Robert Bourgi, spécialiste des questions africaines, s’est longuement prononcé dans les colonnes de journal l’Observateur, sur l'actualité politique marquée par le dialogue national initié par le Président Macky Sall. Bourgi qui a déclaré que le chef d’Etat sénégalais a été « contraint » de reporter la date de l’élection présidentielle, a aussi évoqué le cas de Karim Wade et la future saisine du Conseil constitutionnel pour résoudre cette équation politico judiciaire. Voici quelques extraits de son entretien…
Quel commentaire faites-vous des conclusions issues du dialogue: organisation de l'élection le 02 juin, réouverture des listes pour permettre peut-être à Karim Wade et d'autres d'être intégrés, règlement du problème de la transition ?
« Je n'ai rien contre Karim Wade. J'ai dit ce que j'avais à dire dans une autre interview, mais si on ouvre la porte à Karim Wade, je ne vois pas pourquoi on n'ouvrirai pas la porte à d'autres recalés. Je comprendrais que des gens se révoltent. Ce serait une iniquité d'ouvrir la porte à Karim Wade qui reste redevable d'une amende de 138 milliards de FCfa. »
Est-ce que ce n'est pas le Président qui veut l’imposer ?
« On prête cela au Président. Je m'élève contre ça. Je rapproche cela de la signature du décret de report des élections. J'étais en France quand je l'ai appris. Je puis vous dire, que M. le président de la République, a signé ce décret sous la contrainte de certaines pressions. Ce n'est pas Macky Sall lui-même qui a signé le décret.
Quelles pressions ? Venant d'où ?
« Des pressions de l'entourage politique. De certains groupes de pression, même des pressions d'ordre religieux. Il a été soumis à des pressions. Ce n'est pas Macky Sall qui a signé. Il a signé, mais ce n'est pas le Macky Sall entier qui l'a signé. »
Et si le Conseil fixe une date, il (le président) signe le décret ?
« Absolument. C'est au Conseil constitutionnel de dire le Droit. C'est le législateur suprême. Le Président Macky Sall s'inclinera et il attendra la fin de son mandat, le terme constitutionnel et c'est fini. Il s'en ira. »
S'il doit y avoir une période de transition, qui va l'assurer ?
« Normalement, c'est le Président de l'Assemblée nationale. Mais, les trois raisons de l'intérim, c'est la démission, le décès et l'empêchement. Aucun de ces trois éléments n'est réuni. »
Que va-t-il se passer maintenant ?
« C'est au Conseil constitutionnel de décider souverainement. Le Président, le 02 avril, est un citoyen comme vous et moi et il s'en ira. Mais, il ne se passera pas beaucoup de temps avant que les Sénégalais ne regrettent Macky Sall. »
Pourquoi ?
« Quel est le chef d'Etat sénégalais qui a fait autant de réalisations que Macky Sall ? Combien a-t-il créé d'aéroports? Une compagnie d'aviation civile ? Des autoroutes ? Des routes ? Il a raccourci des distances. Les hôpitaux. Les universités. Les ponts. Les chemins de fer. Les centres sportifs avec le stade Abdoulaye Wade. Que demander de plus ? Que peut-il faire de plus ? Il est évident qu'un Sénégal gazier, un Sénégal pétrolier aurait préféré avoir un technicien comme Macky Sall à la tête du pays. Mais on ne peut pas arrêter le temps. »
Mouhamadou Moustapha GAYE
Quel commentaire faites-vous des conclusions issues du dialogue: organisation de l'élection le 02 juin, réouverture des listes pour permettre peut-être à Karim Wade et d'autres d'être intégrés, règlement du problème de la transition ?
« Je n'ai rien contre Karim Wade. J'ai dit ce que j'avais à dire dans une autre interview, mais si on ouvre la porte à Karim Wade, je ne vois pas pourquoi on n'ouvrirai pas la porte à d'autres recalés. Je comprendrais que des gens se révoltent. Ce serait une iniquité d'ouvrir la porte à Karim Wade qui reste redevable d'une amende de 138 milliards de FCfa. »
Est-ce que ce n'est pas le Président qui veut l’imposer ?
« On prête cela au Président. Je m'élève contre ça. Je rapproche cela de la signature du décret de report des élections. J'étais en France quand je l'ai appris. Je puis vous dire, que M. le président de la République, a signé ce décret sous la contrainte de certaines pressions. Ce n'est pas Macky Sall lui-même qui a signé le décret.
Quelles pressions ? Venant d'où ?
« Des pressions de l'entourage politique. De certains groupes de pression, même des pressions d'ordre religieux. Il a été soumis à des pressions. Ce n'est pas Macky Sall qui a signé. Il a signé, mais ce n'est pas le Macky Sall entier qui l'a signé. »
Et si le Conseil fixe une date, il (le président) signe le décret ?
« Absolument. C'est au Conseil constitutionnel de dire le Droit. C'est le législateur suprême. Le Président Macky Sall s'inclinera et il attendra la fin de son mandat, le terme constitutionnel et c'est fini. Il s'en ira. »
S'il doit y avoir une période de transition, qui va l'assurer ?
« Normalement, c'est le Président de l'Assemblée nationale. Mais, les trois raisons de l'intérim, c'est la démission, le décès et l'empêchement. Aucun de ces trois éléments n'est réuni. »
Que va-t-il se passer maintenant ?
« C'est au Conseil constitutionnel de décider souverainement. Le Président, le 02 avril, est un citoyen comme vous et moi et il s'en ira. Mais, il ne se passera pas beaucoup de temps avant que les Sénégalais ne regrettent Macky Sall. »
Pourquoi ?
« Quel est le chef d'Etat sénégalais qui a fait autant de réalisations que Macky Sall ? Combien a-t-il créé d'aéroports? Une compagnie d'aviation civile ? Des autoroutes ? Des routes ? Il a raccourci des distances. Les hôpitaux. Les universités. Les ponts. Les chemins de fer. Les centres sportifs avec le stade Abdoulaye Wade. Que demander de plus ? Que peut-il faire de plus ? Il est évident qu'un Sénégal gazier, un Sénégal pétrolier aurait préféré avoir un technicien comme Macky Sall à la tête du pays. Mais on ne peut pas arrêter le temps. »
Mouhamadou Moustapha GAYE