Relations institutionnelles : Le Représentant résident du FMI à Dakar rend visite à l’IAM


Le vendredi 20 mai dernier, s’est tenue dans la salle MBA de l’IAM, une séance de travail entre la direction de l’IAM et des étudiants d’un part, et le représentant résident du FMI au Sénégal, M. Boileau Loko, d’autre part, qui conduisait une délégation de trois membres de son institution.
Nommé représentant du FMI à Dakar depuis 2013, le Béninois M. Loko venait pour la première fois à l’IAM, où il a présenté les activités du FMI au Sénégal, en présence de M. Moustapha Guirassy, PDG de l’IAM, qui a dit le mot de bienvenue. La séance de travail était modérée par M. Babacar Sène, professeur de finance à l’IAM. Les étudiants étaient représentés, notamment ceux des classes de masters.  M. Boileau Loko a notamment présenté le rapport « perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne, un changement de cap s’impose » de la revue du Fond Monétaire international dénommée Etudes économiques et financières, parue en avril 2016. Il a rappelé que malgré les nombreux préjugés qui laissaient à penser que le FMI imposait des politiques aux Etats, le Fonds n’a qu’un rôle de conseil. Ainsi, le FMI est présent au Sénégal dans le cadre de l’ISPE, instrument de suivi de la politique économique, pour lequel il accompagne l’Etat. Cela fait longtemps que le FMI n’a plus prêté au Sénégal. A l’inverse, dans d’autres pays, le FMI prête aux Etats pour leur permettre de soutenir leur dette. Dans son rôle de conseil, M. Boileau Loko a indiqué que le FMI désapprouvait certains financements de l’Etat du Sénégal, à l’instar de la subvention de 120 milliards accordée à la Senelec (société nationale d’électricité) dont elle pense qu’elle serait mieux employée dans les secteurs de la santé ou de l’agriculture. Le FMI incite aussi les Etats à prendre des mesures anticipatoires des crises, en constituant une épargne nationale. Au Tchad par exemple, l’épargne nationale mobilisée a pu être utilisée pour répondre à des crises d’insécurité alimentaire. 
Le Professeur Mounirou Ndiaye, présent à cette séance de travail a interpellé le représentant du FMI pour savoir si celui-ci voulait aider l’Etat du Sénégal à valider son taux de croissance de 6,4%. Il a également insisté sur le déséquilibre des échanges entre l’Afrique et la Chine, dont 70% des importations en provenance d’Afrique sont constituées de matières premières, notamment des énergies fossiles. Ce qui rend la balance commerciale entre le Sénégal et la Chine déficitaire. M. Ndiaye a rappelé que le rôle du FMI à sa création était d’aider les Etats à asseoir des politiques expansionnistes, c’est-à-dire de relance de la consommation, et il a jugé ce crédo en porte-à-faux avec les préconisations du FMI de réduire les salaires dans les pays. Les étudiants ont également posé des questions intéressantes, auxquelles le représentant résident du FMI a répondu, levant les nombreux préjugés sur son institution. Au final, il a rappelé que les Etats avaient des obligations de respect de certains ratios. A titre d’exemple, pour le Sénégal, le ratio charges salariales /recettes fiscales est de 42%, alors que le FMI préconise de ne pas dépasser 35%. Mais une fois encore, a –t-il tenu à rappeler, le FMI ne joue qu’un rôle de conseil auprès des Etats. 
Mercredi 1 Juin 2016




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