Dans une émission diffusée aujourd'hui sur Dakaractu, le président du collectif des conducteurs de moto "Tiak Tiak", El Hadji Ousseynou Gaye, et Alioune Niang, membre de la fédération des garages Taxi-clando du Sénégal, ont exposé leurs points de vue sur les réformes récentes du secteur du transport au Sénégal. Invités par le journaliste Abdou Karim Ndiaye, les deux leaders du transport ont partagé leurs avis sur les mesures prises par le gouvernement, mais ont également soulevé des préoccupations concernant l'impact sur les conducteurs.
El Hadji Ousseynou Gaye a d'abord salué l'intention du gouvernement de réformer le secteur, soulignant que ces réformes visent à améliorer le fonctionnement du transport. Cependant, il a également dénoncé des pratiques abusives de la part des forces de l'ordre, notamment des "raquettes policières", qui compliquent la situation des conducteurs de moto. Il a évoqué des délais de régularisation trop courts et des procédures jugées trop complexes, pointant du doigt un manque de soutien concret pour les conducteurs qui se sentent souvent pris entre le marteau et l'enclume.
De son côté, Alioune Niang a exprimé un avis plus positif sur l'engagement du gouvernement, notamment avec les récentes assises du transport, où des propositions ont été présentées au président Macky Sall. Toutefois, Niang a aussi souligné que malgré ces efforts, des tensions subsistent entre les différents acteurs du secteur, notamment entre les conducteurs de moto et les chauffeurs de taxi. Les discussions ont également porté sur l'impact du Bus Rapid Transit (BRT) sur le transport urbain, un projet qui, selon les intervenants, pourrait perturber l'équilibre fragile entre les différents modes de transport à Dakar.
L'émission a permis de comprendre les réalités du terrain, avec des représentants de deux branches essentielles du transport sénégalais qui ont exprimé des préoccupations concernant l'orientation des réformes et l'absence de solutions concrètes aux problèmes quotidiens des conducteurs. L'unité du secteur semble mise à mal, mais les intervenants ont également reconnu les avancées et la volonté du gouvernement d'améliorer la situation, tout en appelant à une meilleure coordination et à une prise en compte des préoccupations des conducteurs.