La déclaration de Fadilou Keïta, directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), sur sa page Facebook, a provoqué un malaise au sein de Pastef. Dans son message, Keïta a exprimé son désaveu de certaines situations et a insisté sur le fait que son engagement pour le projet porté par Ousmane Sonko ne se résumait pas à une position de pouvoir. Il a affirmé que ses responsabilités au sein du parti ne lui avaient pas été « offertes » mais étaient le fruit de son implication. Cependant, cette sortie a été mal perçue par plusieurs membres du mouvement, qui estiment que Keïta a franchi une ligne.
Ansou Sambou, membre de Pastef, a réagi vivement en contestant les propos de Keïta. Il rappelle que ce dernier, arrivé dans le parti en 2019, n’avait aucune fonction et a dû se battre pour accéder à une position dans le cabinet de Sonko en 2022. Sambou souligne que les responsabilités au sein du parti ne sont pas le fruit d’examens ou de concours, mais de l’engagement et de la loyauté. Pour lui, Keïta semble oublier que Pastef fonctionne sur la base d’une solidarité collective et non sur un principe de privilège personnel.
De leur côté, les ex-détenus et membres historiques de Pastef, comme Coumba Ndoffène Diome et Moussa Ba (Arobase), ont exprimé leur mécontentement face à la position de Keïta. Ils insistent sur le fait que Pastef n’est pas une organisation sectaire où certains peuvent se croire au-dessus des autres. Ils rappellent que chaque membre a contribué à la construction du projet avec ses moyens, et que personne ne doit se sentir autorisé à dicter des comportements ou revendiquer une position de leader. La déclaration de Keïta a donc ravivé des tensions internes sur la manière dont Pastef doit fonctionner et sur le respect des principes fondamentaux du mouvement.