Touba, ville sainte du Sénégal, est actuellement le théâtre d’une vive tension. Devant la sous-préfecture de Ndame et le commissariat spécial de Touba, des centaines de jeunes se massent, impatients et frustrés. Leur objectif ? Obtenir des passeports et des cartes d’identité nationale (CIN). Cependant, leur quête se heurte à des obstacles qui alimentent leur colère et leur désillusion.
Une attente interminable et des promesses non tenues
Les visages des jeunes expriment clairement leur déception et leur fatigue. Beaucoup d’entre eux campent depuis des heures, voire des jours, dans l’espoir de se procurer ces documents essentiels. Deux griefs principaux ressortent de leurs témoignages :
1. Le coût des documents : Bien que les autorités aient annoncé la gratuité des passeports et des CIN, les jeunes dénoncent des frais cachés. Selon eux, les documents ne sont pas totalement gratuits, ce qui contredit les promesses officielles.
2. La capacité limitée des services : Les services de l’État semblent incapables de répondre à la demande massive. Les jeunes déplorent que le nombre de personnes enrôlées chaque jour soit insuffisant, alors que l’offre de l’autorité n’est valable que pour une période limitée de 72 heures. Cette situation crée un sentiment d’injustice et d’exclusion parmi ceux qui ne parviennent pas à obtenir leurs documents dans les délais impartis.
Le sous-préfet de Ndame se justifie
Face à cette grogne populaire, le sous-préfet de Ndame a accepté de s’exprimer pour clarifier la situation. Dans un entretien avec Dakaractu - Touba, il a tenu à rappeler que le discours du ministère de l’Intérieur était clair et sans ambiguïté. Selon lui, les instructions ont été suivies à la lettre, et il a lui-même veillé à être précis dans ses communications avec la population.
Le sous-préfet a également souligné les efforts déployés par les services de l’État pour répondre à la demande. Cependant, il a reconnu que les moyens disponibles étaient limités face à l’afflux massif de demandeurs. Il a appelé à la compréhension des jeunes, tout en promettant que des mesures supplémentaires seraient prises pour améliorer la situation dans les prochains jours.
Une situation qui reste tendue
Malgré les explications du sous-préfet, la colère des jeunes ne semble pas retomber. Pour beaucoup, les promesses des autorités restent lettre morte, et leur frustration est d’autant plus grande qu’ils considèrent ces documents comme un droit fondamental, essentiel pour leur insertion sociale et professionnelle.
La situation à Touba illustre un malaise plus large au sein de la jeunesse sénégalaise, souvent confrontée à des difficultés administratives et à un manque de perspectives. Alors que les autorités tentent de calmer le jeu, il reste à voir si des solutions concrètes et durables seront mises en place pour répondre aux attentes légitimes de ces jeunes en quête de reconnaissance et d’opportunités.
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