On a beau s'affirmer patriote en portant un maillot des Lions en plein Paris, force est de constater que les sénégalais y sont nombreux autant que les maliens. Telle est la pensée qui vient à l'esprit lorsqu'on emprunte la ligne de métro Porte de Clignancourt - Bagneux - Lucie Aubrac, celle qui dessert le 18e arrondissement.
Et quand on émerge de la station Château Rouge, il faut se frayer un chemin entre vendeurs de cacahuètes pour sortir sur une rue d'intense activité. La sortie est en haut des escaliers, où un groupe de pigeons saute au visage. Ils viennent picorer des restes sur les trottoirs du quartier de Château Rouge, très populaire et métissé.
Sur le passage piéton, se croisent toutes les nationalités africaines. Devant les magasins, de joviaux bonshommes abordent les passants. Ils proposent mille services à la fois : « Bonjour monsieur... coiffure ou vêtements de marque, sinon un portable moins cher… ? » Il n'est qu'à regarder devant, la chaussée abonde de tout.
Des aliments « made in Sénégal » vendus en pleine rue des Poissonniers, Poulet, Panama, Suez…
Ce n’est pas trop aisé de se faufiler dans le joyeux fracas du quartier Château Rouge aux joies éruptives, où les aliments « made in Sénégal » sont vendus dans certaines rues du 18e arrondissement de Paris, élues nouvelles zones piétonnes, dans le cadre de l'opération « Paris respire ».
Pour les badauds, on cherche simplement à s'extirper d’un étouffant marché permanent. Pour les automobilistes, ce n'est guère mieux. Il n'est pas encore 16 heures, mais les embouteillages saturent déjà les artères charnières, en ce début de week-end.
Sous un soleil de plomb, les transactions s’affolent à même les trottoirs. Les marchandages se font à l'écart, mais les mots wolofs s'entendent de loin. Entre vendeurs et acheteurs, les liasses de coupures passent de main en main, sans que la marchandise ne soit dévoilée.
« Tout ce que je peux vous dire, c'est qu’ici, tout se vend et tout s’achète », argue un ressortissant sénégalais. Un smartphone est cinq fois moins cher que dans une boutique de téléphonie. La contrefaçon du dernier sac Prada est vendue à bas prix, sans garantie ni possibilité de retour.
À l’angle de la rue des Panama, le paquet du Marlboro blend est cédé à 5 euros, au vu et au su de tout le monde. Les trottoirs sont transformés en une mosaïque de cartons qui supportent des objets en toc. Le lieu a été érigé en un foisonnant marché de pacotille. Il est conquis par les émigrés indiens et africains.
Des étrangers, parmi lesquels des sénégalais, qui s’activent dans le commerce de produits parfois interdits à la vente dans les rues. « On est chez nous ici », lance l'un d'eux, qui propose des gadgets en fer blanc accrochées au bras. À l'arrivée de la police, certains vendeurs à la sauvette se dispersent aussi vite qu'ils se sont installés.
« Nous n’avons d'autres choix que de recourir au marché noir pour survivre... »
Deal, prostitution, trafic de médicaments, racket… on dit souvent de Château Rouge, ce lieu de fréquentation des ressortissants sénégalais, qu'il est un « millefeuille mafieux ». C’est un haut lieu de revente de marchandises de contrebande.
« Nous n’avons d'autres choix que de recourir au marché noir pour survivre », avoue beaucoup d’émigrés sénégalais. Ils se font remarquer par les salutations : « Nakamou ? Jajëf Diambar... » À Château Rouge, comme ailleurs, des jeunes sénégalaises et sénégalais sont en situation irrégulière.
L’on apprend que les préfectures se font peu d'illusion sur leurs chances de renvoyer ces illégaux dans leur pays d'origine. Partout, la police tente d’appliquer la loi, mais la justice, débordée, ne suit pas, au grand bonheur des sans-papiers sénégalais.
À Château Rouge, c’est sur la rue Poulet que l'on célèbre la tresse africaine dans tous ses états. « Ce sont des badauds ou d'autres africaines vivant en France qu’on tresse et qu’on lisse. C’est une occupation qui dure depuis plus de cinq ans », explique une des coiffeuses, immigrées du Sénégal, dont le nombre ne fait que croître.
Aujourd'hui, c'est par dizaines qu'elles se rassemblent, devant les salons de coiffure. Elles alpaguent les filles venues se faire tresser à Château Rouge, considéré comme le dernier « ghetto » de Paris intra-muros. C’est donc un « point sensible », selon la Brigade de répression du proxénétisme (BRP). Dans la police, on l'appelle même « le mille-feuille ».
Les coiffeuses sénégalaises alpaguent les filles venues se faire tresser à Château Rouge…
C'est une zone de Paris intra-muros où la délinquance semble inextricable. Prostitution, trafic de drogue et de médicaments, vente à la sauvette, on trouve de tout dans le bouillonnant quartier du 18e arrondissement de Paris.
« Les réseaux sont extrêmement structurés. Les pontes sont sur le sol français, mais ceux qui sont au contact des clients ne sont que de petits trafiquants », renseigne un riverain, qui ne comprend pas que la police ne déloge pas les dizaines de dealers qui squattent le quartier de Château Rouge au vu et au su de tout le monde.
Et quand on émerge de la station Château Rouge, il faut se frayer un chemin entre vendeurs de cacahuètes pour sortir sur une rue d'intense activité. La sortie est en haut des escaliers, où un groupe de pigeons saute au visage. Ils viennent picorer des restes sur les trottoirs du quartier de Château Rouge, très populaire et métissé.
Sur le passage piéton, se croisent toutes les nationalités africaines. Devant les magasins, de joviaux bonshommes abordent les passants. Ils proposent mille services à la fois : « Bonjour monsieur... coiffure ou vêtements de marque, sinon un portable moins cher… ? » Il n'est qu'à regarder devant, la chaussée abonde de tout.
Des aliments « made in Sénégal » vendus en pleine rue des Poissonniers, Poulet, Panama, Suez…
Ce n’est pas trop aisé de se faufiler dans le joyeux fracas du quartier Château Rouge aux joies éruptives, où les aliments « made in Sénégal » sont vendus dans certaines rues du 18e arrondissement de Paris, élues nouvelles zones piétonnes, dans le cadre de l'opération « Paris respire ».
Pour les badauds, on cherche simplement à s'extirper d’un étouffant marché permanent. Pour les automobilistes, ce n'est guère mieux. Il n'est pas encore 16 heures, mais les embouteillages saturent déjà les artères charnières, en ce début de week-end.
Sous un soleil de plomb, les transactions s’affolent à même les trottoirs. Les marchandages se font à l'écart, mais les mots wolofs s'entendent de loin. Entre vendeurs et acheteurs, les liasses de coupures passent de main en main, sans que la marchandise ne soit dévoilée.
« Tout ce que je peux vous dire, c'est qu’ici, tout se vend et tout s’achète », argue un ressortissant sénégalais. Un smartphone est cinq fois moins cher que dans une boutique de téléphonie. La contrefaçon du dernier sac Prada est vendue à bas prix, sans garantie ni possibilité de retour.
À l’angle de la rue des Panama, le paquet du Marlboro blend est cédé à 5 euros, au vu et au su de tout le monde. Les trottoirs sont transformés en une mosaïque de cartons qui supportent des objets en toc. Le lieu a été érigé en un foisonnant marché de pacotille. Il est conquis par les émigrés indiens et africains.
Des étrangers, parmi lesquels des sénégalais, qui s’activent dans le commerce de produits parfois interdits à la vente dans les rues. « On est chez nous ici », lance l'un d'eux, qui propose des gadgets en fer blanc accrochées au bras. À l'arrivée de la police, certains vendeurs à la sauvette se dispersent aussi vite qu'ils se sont installés.
« Nous n’avons d'autres choix que de recourir au marché noir pour survivre... »
Deal, prostitution, trafic de médicaments, racket… on dit souvent de Château Rouge, ce lieu de fréquentation des ressortissants sénégalais, qu'il est un « millefeuille mafieux ». C’est un haut lieu de revente de marchandises de contrebande.
« Nous n’avons d'autres choix que de recourir au marché noir pour survivre », avoue beaucoup d’émigrés sénégalais. Ils se font remarquer par les salutations : « Nakamou ? Jajëf Diambar... » À Château Rouge, comme ailleurs, des jeunes sénégalaises et sénégalais sont en situation irrégulière.
L’on apprend que les préfectures se font peu d'illusion sur leurs chances de renvoyer ces illégaux dans leur pays d'origine. Partout, la police tente d’appliquer la loi, mais la justice, débordée, ne suit pas, au grand bonheur des sans-papiers sénégalais.
À Château Rouge, c’est sur la rue Poulet que l'on célèbre la tresse africaine dans tous ses états. « Ce sont des badauds ou d'autres africaines vivant en France qu’on tresse et qu’on lisse. C’est une occupation qui dure depuis plus de cinq ans », explique une des coiffeuses, immigrées du Sénégal, dont le nombre ne fait que croître.
Aujourd'hui, c'est par dizaines qu'elles se rassemblent, devant les salons de coiffure. Elles alpaguent les filles venues se faire tresser à Château Rouge, considéré comme le dernier « ghetto » de Paris intra-muros. C’est donc un « point sensible », selon la Brigade de répression du proxénétisme (BRP). Dans la police, on l'appelle même « le mille-feuille ».
Les coiffeuses sénégalaises alpaguent les filles venues se faire tresser à Château Rouge…
C'est une zone de Paris intra-muros où la délinquance semble inextricable. Prostitution, trafic de drogue et de médicaments, vente à la sauvette, on trouve de tout dans le bouillonnant quartier du 18e arrondissement de Paris.
« Les réseaux sont extrêmement structurés. Les pontes sont sur le sol français, mais ceux qui sont au contact des clients ne sont que de petits trafiquants », renseigne un riverain, qui ne comprend pas que la police ne déloge pas les dizaines de dealers qui squattent le quartier de Château Rouge au vu et au su de tout le monde.
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