La semaine passée, mardi 27 septembre, elle avait, sur le plateau du Grand journal de Canal+, sûre d'elle, devancé l'envol de M. Borloo. "Oui, il est candidat", avait-elle affirmé. "Il me l'a dit à moi et à d'autres." Las ! Quatre jours plus tard, elle a dû déchanter. A l'inverse d'autres, elle a eu droit, samedi, à un coup de téléphone de sa part, pour l'avertir de sa décision. En revanche, elle n'a appris que quelques minutes avant 20 heures, dimanche, qu'il allait l'annoncer dans le JT de Claire Chazal.
L'ancienne secrétaire d'Etat aux droits de l'homme et aux sports, en apprenant la décision de M. Borloo, est tombé des nues. Comme d'autres, elle estimait que la période lui était au contraire favorable : Dominique Strauss-Kahn, qui mordait sur l'électorat centriste, était hors jeu ; Nicolas Hulot, qui pouvait aspirer les électeurs de droite sensibles à l'environnement, n'était plus sur la ligne de départ ; la défaite de l'UMP au Sénat démontrait selon elle la faillite d'une droite ignorante de son centre. Mais, patatras, M. Borloo en a décidé autrement.
"Je suis triste mais compréhensive", a-t-elle déclaré dimanche soir à l'AFP. En privé, elle se demande ce qui a pu faire changer d'avis M. Borloo, alors que les raisons de son renoncement étaient déjà valables il y a six mois.
TIR DE BARRAGE
Mme Yade avait rejoint le Parti radical présidé par M. Borloo lorsqu'ils ont, au même moment, quitté le gouvernement, lors du remaniement ministériel de l'automne 2010, où Nicolas Sarkozy avait préféré maintenir François Fillon à Matignon, plutôt que de donner les clés à M. Borloo, qui vantait les mérites d'un "virage social".
En décembre 2010, Mme Yade avait été nommée ambassadrice de la France auprès de l'Unesco par Nicolas Sarkozy. Mais, à peine six mois plus tard, elle avait quitté son poste, en devançant son éviction programmée. Le président de la République considérait que ses prises de position pour M. Borloo étaient incompatibles avec son devoir de réserve. Entre temps, en avril, elle avait annoncé, au lendemain de M. Borloo, qu'elle quittait l'UMP.
Il y a à peine quatre jours, elle a lâché le groupe de la majorité présidentielle au conseil régional d'Ile de France, pour rejoindre celui du Nouveau Centre. L'idée était alors, autour de M. Borloo, de créer des groupes d'élus, notamment au Sénat et à l'Assemblée nationale, qui ressemblent à l'Alliance républicaine écologiste et sociale (ARES), le parti porté sur les fonts baptismaux au printemps pour réunir les partis politiques du centre-droit (Parti radical, Nouveau Centre, Gauche moderne, Convention démocrate).
SON OBJECTIF : LES LÉGISLATIVES
Rama Yade regrette-t-elle, aujourd'hui, d'avoir quitté l'UMP ? "Absolument pas. Je l'ai fait sur la base d'un constat : l'UMP toute seule ne peut pas gagner toute seule les élections. Ça n'a pas changé", assure-t-elle au Monde. Et de réaffirmer son objectif : "J'ai toujours le même : les législatives 2012".
Les rumeurs la donnant tentée par la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine, à cheval sur Asnières et Colombes, où elle réside, entraînent, depuis plusieurs mois, un tir de barrage de Manuel Aeschlimann, l'actuel député UMP. "Rama Yade ? Elle peut avoir l'investiture du Parti radical et encore, c'est pas sûr", raille-t-on au siège de l'UMP, rue de la Boétie, à Paris. La partie s'annonce rude.
Pierre Jaxel-Truer
( Le Monde )
L'ancienne secrétaire d'Etat aux droits de l'homme et aux sports, en apprenant la décision de M. Borloo, est tombé des nues. Comme d'autres, elle estimait que la période lui était au contraire favorable : Dominique Strauss-Kahn, qui mordait sur l'électorat centriste, était hors jeu ; Nicolas Hulot, qui pouvait aspirer les électeurs de droite sensibles à l'environnement, n'était plus sur la ligne de départ ; la défaite de l'UMP au Sénat démontrait selon elle la faillite d'une droite ignorante de son centre. Mais, patatras, M. Borloo en a décidé autrement.
"Je suis triste mais compréhensive", a-t-elle déclaré dimanche soir à l'AFP. En privé, elle se demande ce qui a pu faire changer d'avis M. Borloo, alors que les raisons de son renoncement étaient déjà valables il y a six mois.
TIR DE BARRAGE
Mme Yade avait rejoint le Parti radical présidé par M. Borloo lorsqu'ils ont, au même moment, quitté le gouvernement, lors du remaniement ministériel de l'automne 2010, où Nicolas Sarkozy avait préféré maintenir François Fillon à Matignon, plutôt que de donner les clés à M. Borloo, qui vantait les mérites d'un "virage social".
En décembre 2010, Mme Yade avait été nommée ambassadrice de la France auprès de l'Unesco par Nicolas Sarkozy. Mais, à peine six mois plus tard, elle avait quitté son poste, en devançant son éviction programmée. Le président de la République considérait que ses prises de position pour M. Borloo étaient incompatibles avec son devoir de réserve. Entre temps, en avril, elle avait annoncé, au lendemain de M. Borloo, qu'elle quittait l'UMP.
Il y a à peine quatre jours, elle a lâché le groupe de la majorité présidentielle au conseil régional d'Ile de France, pour rejoindre celui du Nouveau Centre. L'idée était alors, autour de M. Borloo, de créer des groupes d'élus, notamment au Sénat et à l'Assemblée nationale, qui ressemblent à l'Alliance républicaine écologiste et sociale (ARES), le parti porté sur les fonts baptismaux au printemps pour réunir les partis politiques du centre-droit (Parti radical, Nouveau Centre, Gauche moderne, Convention démocrate).
SON OBJECTIF : LES LÉGISLATIVES
Rama Yade regrette-t-elle, aujourd'hui, d'avoir quitté l'UMP ? "Absolument pas. Je l'ai fait sur la base d'un constat : l'UMP toute seule ne peut pas gagner toute seule les élections. Ça n'a pas changé", assure-t-elle au Monde. Et de réaffirmer son objectif : "J'ai toujours le même : les législatives 2012".
Les rumeurs la donnant tentée par la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine, à cheval sur Asnières et Colombes, où elle réside, entraînent, depuis plusieurs mois, un tir de barrage de Manuel Aeschlimann, l'actuel député UMP. "Rama Yade ? Elle peut avoir l'investiture du Parti radical et encore, c'est pas sûr", raille-t-on au siège de l'UMP, rue de la Boétie, à Paris. La partie s'annonce rude.
Pierre Jaxel-Truer
( Le Monde )
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