Que va faire Abdoulaye Wade au soir du 31 décembre ?


DAKARACTU.COM  Le Sénégal vit un moment de grande incertitude. Glaçante, paralysante. Le problème de la recevabilité ou non de la candidature d’Abdoulaye Wade est au cœur de la campagne électorale, et tous les Sénégalais ont les pensées tournées vers le traditionnel discours des vœux à la Nation que le chef de l’Etat prononce le 31 décembre. Ce discours de 2011 est attendu, plein de supputations en tous genres, au sujet de son contenu. C’est presque psychologique, cette date marque un haut fait de notre histoire nationale, c’est un 31 décembre que Léopold Sédar Senghor avait annoncé qu’il quittait le pouvoir et qu’il le remettait à Abdou Diouf choisi comme dauphin, ce qui lui valut les félicitations du monde entier en cette époque des présidents-fondateurs à vie. Comme un fantasme, les Sénégalais semblent espérer revivre un tel moment. D’abord par affection pour celui qui a porté haut les combats nationaux pour l’avènement de notre démocratie. Les Sénégalais souhaitent voir Wade sortir par une porte glorieusement ouverte, qui ne carbonise pas cette histoire qui est la sienne. Au fond d’eux-mêmes, ils souhaitent et l’espèrent en Mandela, quittant le pouvoir sans mettre son pays en péril. Avec les honneurs dus à son combat et à ce qu’il a accompli. C’est un rêve, un désir enfoui dans l’esprit de bien de nos compatriotes. Alors, on y va en conjectures sur ce que va dire Abdoulaye Wade, le soir du 31 décembre. D’aucuns pensent, parmi ses détracteurs comme parmi ses adversaires qu’il va annoncer son retrait. D’autres, au contraire, penchent plutôt pour l’annonce de sa candidature, après avoir tâté le terrain, et le pouls de l’opinion. Dakaractu est en mesure de révéler une confidence qu’Abdoulaye Wade a faite à un de ses proches : « J’aurais bien quitté le pouvoir, mais le pouvoir ça ne se jette pas, ça ne se bazarde pas. Je me donne jusqu’au 31 décembre pour me fixer définitivement sur mon choix et sur la personne à qui je le transmettrai.» Ces propos contrastent avec l’attitude de Wade sur le terrain politique. Il multiplie les meetings, reste combatif en diable, débloque des sommes colossales pour acheter les grands électeurs, débauche à tout-va des militants d’autres partis, et par-dessus tout, a déjà choisi avec Viviane sa femme, et son fils Karim, les photos qu’il devra utiliser pour les affiches durant sa campagne électorale, certaines d’entre elles étant en fabrication. Mais Abdoulaye Wade, fidèle à ses habitudes d’homme insaisissable, entretient savamment le flou, et reste le maître du jeu et du « JE ». Il n’aime rien de plus que cela, annoncer qu’il va aller à droite, savoir qu’on va le connaissant l’attendre à gauche pour avoir la jouissance extrême de finir par passer par le milieu. Le 31 décembre 2011 sera assurément le jour de l’An de tous les possibles. Historiquement crucial.  
Mardi 29 Novembre 2011