Proposition de Wade relative à la reconversion des ressources du Mca


Est-ce que cela est possible ? Si oui, dans quelles conditions? Si non, pourquoi ?

Est ce que cela est possible ou non ? Je ne pourrais m’aventurer là dessus. Par contre ce que je peux vous dire c’est que l’appréciation de MCA Sénégal, dans sa forme actuelle appelle des considérations essentielles:

1/ MCA Sénégal, appelé COMPACT est une convention internationale, approuvée par le congres américain et le parlement sénégalais et ratifié. Il comprend tous les détails relatifs aux descriptions des projets qui le composent, leurs coûts, les indicateurs de suivi et les conditions préalables que le gouvernement doit remplir pour chaque projet. Tout changement au niveau de ces dispositions contractuelles devra nécessairement entraîner la reprise des procédures initiales. Ce qui n’est pas généralement le cas avec les autres types de projets classiques.

2/ MCA Sénégal est aussi une prime à la stabilité politique du Sénégal, à sa bonne gouvernance, à l’engagement de son gouvernement à accorder des investissements importants aux secteurs sociaux de base (santé, éducation …) et à créer les conditions devant permettre au secteur privé national de prospérer. Ces critères d’éligibilité qui font l’objet d’une évaluation annuelle et le non respect de tout ou partie de ces critères peut entraîner la suspension du financement.


3/ MCA Sénégal est enfin, l’aboutissement d’un long processus d’échanges et d’études entre gouvernements sénégalais et américains, experts, sociétés civiles, secteurs privés et ce depuis 2006, avec des va et vient incessants entre Washington Paris et Dakar et des milliers de kilomètres de visites à travers le Sénégal, des milliers de personnes rencontrées, des centaines de sites visités.


Le 16 septembre 2009, une date importante
Au départ, l’éventail des projets proposés par le Sénégal était énorme. Il a fallu trier de manière participative avec les populations concernées et les différentes parties prenantes, pour afin aboutir à un noyau dur de projets pour lesquels l’unanimité s’est faite. Des projets reconnus et acceptés comme étant un préalable à l’émergence de nouveaux pôles de Développement économique pouvant contrebalancer la macrocéphalie de Dakar sur l’économie sénégalaise.

Il s’y ajoute que les secteurs choisis exigeaient des financements tellement importants qu’il était quasiment impossible de les mobiliser en même temps, ni sur le budget de l’Etat ni sur un financement extérieur. Seul le MCC offrait au Sénégal cette opportunité et à titre de don, non remboursable.


Ce n’est finalement que le 1er avril 2009 que la signature de « l’accord 609 (g) » par lequel le Gouvernement du Sénégal a obtenu du Millennium Challenge Corporation (MCC) un don pour financer les études liées aux projets proposés ainsi que la préparation de la mise en œuvre du Compact est intervenue.
Le 16 septembre 2009 a eu lieu à Washington, la signature du Millennium Challenge Compact. Accord de don par lequel les Etats-Unis d’Amérique, agissant à travers le Millennium Challenge Corporation (« MCC »), accorde au Gouvernement du Sénégal un montant maximum de 540 000 000 $US pour l’aider à mettre en œuvre un programme visant à réduire la pauvreté par le biais de la croissance économique. Et c’est un an après, le 23 septembre 2010 que la Cérémonie d’échange de lettres entre le MCC et le Gouvernement du Sénégal marquant l’entrée en vigueur du Compact pour une période ne pouvant pas dépasser cinq a eu lieu à la Présidence de la République du Sénégal.


Le Pôle Economique de la Zone Nord
Il fallait réhabiliter la RN2 en l’élargissant, aménager les marchés traversés ; construire un nouveau pont à Ndioum.

Aussi, en matière d’irrigation et de gestion des ressources en eau, le potentiel hydraulique du Nord du Sénégal est souvent brandi comme un avantage pouvant aider à faire de cette zone la Californie d’Afrique. On oublie malheureusement de signaler que l’absence d’un système conséquent de drainage des eaux chargés de pesticides et autres produits chimiques est le terreau fertile d’une salinisation et d’une acidification de ces terres qui, si rien n’est fait va hypothéquer d’ici quelques années, toutes les possibilités de production agricole et même l’alimentation en eau potable de Saint-Louis. M. Le Directeur Général de MCA Sénégal rappelle d’ailleurs l’apogée de la Mésopotamie suivie de sa belle mort du fait de l’appauvrissement de ses terres consécutive à l’absence d’un réseau de drainage.

MCA Sénégal travaille à mettre en place un schéma hydraulique du Delta avec un émissaire de drainage.
Le Pôle Economique du Nord
Les travaux prévus au sud sont de la même importance avec la Réhabilitaion de la RN6 sans laquelle, quelquesoit l’importance des projets et productions agricoles , fruitières ou autres, le problème d’accès aux marché restera entier. D’ailleurs sur place, les producteurs se plaignent beaucoup plus d’absences de débouchés du fait de l’impraticabilité de la RN6 que de potentiel de production. Les dossiers d’appel d’appels d’offres des différents lots de la RN6 et de la reconstruction du Pont de Kolda vont être lancés dans les prochaines semaines.

Des infrastructures qui permettront une ouverture certaine des productions du Sud sur tous les marchés nationaux et sous régionaux.

23 septembre 2010 , entrée en vigueur du Compact pour une période de 5 ans
Même si on parle du MCA depuis 2006, son entrée en vigueur n’est effective que le 23 Septembre 2010, il y’a donc moins de deux ans. Depuis lors, un impressionnant travail a été abatu, allant de la mise en place de la structure (Equipements, mobilier, logistiques, système informatique …) ; du recrutement du personnel par des cabinets spécialisés avec obligation d’avoir l’avis de non objection du MCC sur le personnel recruté ; la sélection par appel d’offres international des cabinets chargés de la gestion financière et des passations de marchés ; le recrutement des cabinets chargés de passer en revue les études de bases des différents projets pour les finaliser et proposer des Dossiers d’Appel d’Offres ; la mise en place de d’Entités d’Exécution (avec un personnel complémentaire qualifié à recruter) au sein de l’Agéroute ; de la SAED ; de L’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie et du Laboratoire Genre de l’UCAD pour assurer une parfaite cohérence entre les réalisations du MCA Sénégal et les orientations stratégiques du Gouvernement en la matière et bénéficier de l’expérience et de l’expertise de ces institutions reconnues à travers le monde.



S’y ajoutent que les dossiers d’études proposées par les Cabinets recrutés ne passent pas comme lettre à la poste. Ils sont passés à la loupe aussi bien par les experts de MCA Sénégal, des entités d’exécution que par ceux des Cabinets commis par MCC.

Deux exemples à titre d’illustration

1/Les appels d’offres pour la RN6 et la RN2 auraient pu être lancé depuis trois mois. Mais il s’est posé un débat sur la fiabilité du matériau de base qui est la latérite ciment que des pays africains ont banni dans leurs chantiers de construction de routes. Il fallait que MCA Sénégal réunissent les experts sénégalais (Polytechniques, Ageroute, Cabinets spécialisés, scientifiques …) et des experts de MCC pour y voir clair et trouver une solution acceptée par les différentes parties et validée.

2/ Les projets du MCA vont forcément occasionner des déplacements de personnes. Aujourd’hui il y a une réglementation internationale excrément rigoureuse en la matière. L’ère de l’expropriation forcée pour cause d’utilité publique est en voie disparition. Tant que les personnes affectées ne sont pas rentrées dans leurs droits, vous ne pouvez rien faire. Cela demande des études sérieuses, à la limite même, du porte à porte et des négociations avec les personnes affectées. A titre de comparaison, l’autoroute à péage de Dakar a pratiquement consacré près de deux ans à gérer ces questions extrêmement sensibles, surtout au niveau des agglomérations traversées.

Imaginez combien de temps MCA Sénégal qui travaille sur des distances n fois plus importantes que l’autoroute à péage aurait du consacrer rien qu’à ce dossier des recasements rendu compliqué par l’ élargissement en rase campagne de la plateforme existante (aussi bien pour la RN2 que pour la RN6) et le prolongement jusqu’à 2m des accotements dans les agglomérations traversées.




Au total, MCA n’est pas du tout en retard sur son Programme. Le niveau d’exigence en qualité et en performance imposé par les hautes autorités du Sénégal et par le MCC ; les normes internationales en la matière et les nouvelles exigences de la CDEAO dans le domaine des infrastructures requièrent du temps et de l’expertise. Heureusement que nous sommes presque au bout du tunnel et les appels d’offres devraient commencer à être lancer dans les semaines à venir.




Encadré :
Profils techniques des infrastructures de MCA Sénégal issus des dossiers d’avant projets détaillés et des dossiers d’Appels d’Offres à lancer dans les semaines à venir.

DANS LA ZONE SUD


La reconstruction du pont de Kolda

Le nouveau pont sera en béton Précontraint. Un choix opéré suite à une analyse multicritère tenant compte de l’esthétique et de la nécessité de faire peu d’entretien.

Sa longueur sera de 91 ml, sa largeur de chaussée de 7,50 m avec deux trottoirs de 3,00 m de chaque côté

2. La réhabilitation de la route Ziguinchor – Vélingara :

Les travaux consistent à réhabiliter et à élargir la route pour passer à une chaussée de 7,20 m de large pour respecter les normes de la CEDEAO.

Les travaux sont divisés en trois lots. Le lot n°1 concerne le tronçon Ziguinchor – Tanaff sur 118 Km; le lot n°2 concerne le tronçon Tanaff – Kolda sur 70 Km et le lot N°3, le tronçon Kolda – Kounkané – Vélingara : 93 Km (64 Km de tranche ferme entre Kolda et Kounkané et 29 Km de tranche optionnelle entre Kounkané et Vélingara).


DANS LA ZONE NORD

La construction d’un nouveau pont à Ndioum et ses bretelles d’accès
Le projet consiste en la construction du pont de N’Dioum et ses bretelles d’accès. D’une longueur globale de 160 mètres, l’ouvrage est un pont à poutres sous chaussée en béton armé avec préfabrication des poutres et des prédalles et coulage de la dalle de compression sur place. L’ouvrage projeté comporte neuf (9) travées isostatiques de 17,80 mètres de portée chacune.

Le profil en travers est constitué par une chaussée de 7,40 m et deux trottoirs de 1,50 m. Deux bretelles d’accès au site du pont de N’Dioum seront réalisées. Une première bretelle reliant le pont à la route nationale N°2 (RN2) et une deuxième bretelle reliant ce même pont à la route régionale RR40.


2. La réhabilitation et l’élargissement de la Route nationale N° 2 (RN2) de Richard Toll à N’Dioum sur une longueur 120 km.
Le projet consiste en la réhabilitation de la route Richard Toll - N’Dioum sur une longueur 120 km avec élargissement de la plateforme existante pour passer à une chaussée de

7,20 m, selon les normes de la CDEAO et deux accotements de 1,50 m dans les sections en rase campagne. Dans les agglomérations, les accotements auront une largeur de 2,00 m.. Dans la grande agglomération de Ndioum, il sera réalisé une route d’une largeur totale de 11 mètres, soit 5,50 mètres pour chaque sens de circulation. Cela permettra au trafic de s’écouler plus facilement en fonction des flux du moment.

Aussi bien au Nord qu’au Sud, la réhabilitation et la construction des infrastructures se feront suivant les meilleures normes du moment dans la sous région (. Les projets intègrent également la mise en œuvre de mesures de :
Recasement des populations affectées par les projets suivant les normes internationales admises en la matière ;

Prise en compte des aspects sociaux et genre

Atténuation des impacts environnementaux,

Sensibilisation sur la sécurité et la santé (Plan VIH/Sida).

L’IRRIGATION ET LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU

Le Projet concerne le Delta et la Vallée du Fleuve Sénégal. Il s’agit de tirer profit de la disponibilité de cette ressource et assurer sa maîtrise pour une production agro industrielle et industrielle compétitive et durable. MCA Sénégal va donc réaliser des aménagements hydrauliques structurants pour une accessibilité permanente de l’eau dans des zones à fortes potentialités de production agricole. A termes, ils permettront la sécurisation de plus de 36 000 hectares de terres aménagées et l’extension de plus de 3 000 autres hectares. Tout comme le Projet de réhabilitation des routes, le Projet Irrigation et Gestion des ressources en eau accordera une place de choix au Recasement des populations affectées par les projets, à la prise en compte des aspects sociaux et genre ; à l’atténuation des impacts environnementaux et à la sensibilisation sur les maladies d’origine hydrique
Activités dans le Delta

La réhabilitation des axes hydrauliques du Delta est subdivisée en deux sous ensembles :
La réalisation du schéma hydraulique du Delta pour garantir une production agricole sécurisée en toutes saisons (pour plus de 25000 ha existants et 5000 ha nouveaux) et à moindre coût. Les travaux concernent la construction de nouveaux ouvrages (adducteurs, stations de pompages, pont barrages, curages et endiguement, relèvement de digues, reprofilage de canaux…)

La réalisation de l’émissaire du Delta pour juguler l’absence de système de drainage des eaux à cause de la salinisation et de l’acidification des terres qui menace la viabilité à moyen terme des aménagements hydro agricoles et l’écosystème du Delta. Les travaux concernent en outre, la construction de grands ouvrages dont la station de relevage de Diama et les ouvrages de franchissement de l'Emissaire.


Activités dans la zone de Podor

Les activités dans la zone de Podor comportent deux parties :

L’élaboration d’études d’éxecution de cinq cuvettes :Ngalenka sur 440 ha; Podor sur 4.334 ha ; Gamadji sur 1.233 ha; WAWA sur 2.244 ha et Sinthiou sur 1.233 ha.

2. L’aménagement de la cuvette de Ngalenka avec une augmentation de sa surface irrigable approximativement 440ha. Des travaux de terrassement et génie civil pour les infrastructures structurantes de la cuvette seront réalisés avec notamment la construction de deux stations de pompage (irrigation et drainage) équipées ; la réalisation des réseaux d’irrigation primaire et secondaire, de drainage, de pistes primaires et de ligne électrique.

Sécurisation foncière dans la zone Nord du projet

Le Projet Irrigation et Gestion des Ressources en Eau intègre une importante composante Sécurisation foncière dans la zone Nord du projet (Département de Dagana, Saint –Louis et Podor).

Les études préparatoires ont été finalisées en 2011. D’un coût de plus d’un milliard 200 millions de FCFA, les travaux qui ont duré 15 mois ont été conduits de manière participative et concertée avec tous les partenaires locaux concernés et ont permis de réaliser :

un inventaire de l’Occupation des Terres et des Droits,
une analyse des institutions, des acteurs, des systèmes et pratiques actuels d’administration et de gestion du foncier,
la production de livre foncier et d’autres documents de Gestion Foncière pour les Collectivités Locales et les Organisations de Producteurs,
l’Adoption des Principes fondamentaux de l’Affectation des Terres et de la Conception d’un manuel de procédures de gestion foncière,
des réformes institutionnelles locales.
Ces études constituent une contribution significative dans la gestion de la problématique liée à l’occupation des terres et à la sécurisation foncière dans la Vallée du Fleuve Sénégal et même sur toute l’étendue du territoire national. La prochaine étape au courant de l’année 2012, concerne l’opérationnalisation de la démarche et des outils dans les Collectivités locales concernées.

Mesures d’accompagnement et de protection sociale

la Construction de centres de stockage et d'information dans le Delta et le Podor/Ngallenka ;

la Construction de centres d'impulsion pour l’élevage dans le Delta et Podor/Ngallenka ;

la Construction, l’équipement et l’appui-conseil de garderies communautaires d’enfants dans le Delta et Podor/Ngallenka.

Amadou Ndiaye

Directeur Communication

MCA SENEGAL
Vendredi 17 Février 2012
Amadou Ndiaye