Prétextant certaines défaillances notées dans le fonctionnement des "daaras" du Sénégal, l'Etat a décidé de faire voter un projet de loi. Ces défaillances sont entre autres, un environnement précaire marqué par l’insécurité physique et sanitaire des enfants,la multiplicité des curricula, la prolifération incontrôlée de "daaras", l’augmentation de la mendicité et des situations de maltraitance des enfants, un contexte international marqué par la montée des extrémismes.
Dans le projet de loi, il est proposé entre autres solutions, de redéfinir la notion de "daara" en le libellant ainsi : "Est un « daara » toute institution islamique qui scolarise des apprenants âgés de 5 à 18 ans pour la mémorisation du Coran et l’éducation religieuse", non sans signaler que le "daara" aura désormais pour objectif, d'assurer aux apprenants l’acquisition des compétences de base du cycle élémentaire.
La scolarité telle qu'elle est dessinée, dure désormais huit ans et se déroule en trois étapes :
- une première étape de trois ans, consacrée à la mémorisation du Coran;
- une deuxième étape de deux ans, alliant mémorisation du Coran et programme des classes de Cours d’Initiation (CI), de Cours préparatoire (CP) et de Cours élémentaire-première année (CE1).
- une troisième étape de trois ans, réservée au programme des classes de Cours élémentaire deuxième année (CE2), de Cours moyen-première année (CM1) et de Cours moyen-deuxième année (CM2).
L’innovation telle qu'elle est présentée par le projet de loi, a irrité l'ensemble des maîtres coraniques qui estiment que la volonté de l'Etat du Sénégal est de chercher à faire disparaître les "daaras". El Fallou Ndiaye Cheikh Ndindy, parlant au nom de ses pairs, se proposera de décrier le projet qui veut aliéner les écoles coraniques. Le moral au raz des pâquerettes, ils promettent d'user de tous les moyens légaux, dont le Coran principalement, pour combattre toute tentative de valider ce projet.
Les maîtres coraniques de démentir tout soutien du Khalife Général des Mourides au ministre Serigne Mbaye Thiam, estimant que ce dernier ne lui a jamais expliqué l'ensemble des contours de son texte. "Nous affirmons que le Khalife est avec nous dans ce combat que nous menons." ont déclaré ces derniers...