Les neuf maraîchers de Lendeng ont fait face au juge du tribunal de grande instance de Dakar, ce mardi 12 mars 2024. Ces derniers ont été trainés en justice par le promoteur Pierre Mboup, travaillant pour le compte de MKA Excellence, une société spécialisée dans la distribution d’hydrocarbures raffinés, station d’essence -carburants.
Ce dernier les accuse d' injures et menaces, voie de fait et violence.
Si l’on revient sur les faits, M. Mboup avait obtenu un terrain dans le périmètre maraîcher de Lendeng en vue d’y implanter une station d’essence sur une superficie de 1.750 m² que le sieur Abdoulaye Ngom (maraîcher) lui aurait vendu. Chose que les maraîchers refusent d’admettre avant de contester l’installation annoncée de la station service à travers une mobilisation fortement médiatisée.
Le directeur exécutif de CICODEV Africa (l’Institut Panafricain pour la Citoyenneté, les consommateurs et le Développement), par ailleurs partenaire des maraîchers de Lendeng a d’emblée remercié tous les avocats des maraîchers qui ont plaidé le droit sur les trois chefs d’accusation car pour lui, ils ont montré que la partie adverse était prise en flagrant délit de mensonge. Il rappelle que le chef de l’État avait déclaré lors d’un conseil des ministres que la zone allait être érigée en zone agro écologique réservée uniquement au maraîchage.
Selon le partenaire des maraîchers, le procureur et la partie adverse ont plaidé en disant que leur papier était en ordre tout en soulevant des risques de manifestation. Ce qui selon lui n’est nullement prouvé parce que, dit-il, ces maraîchers ne sont préoccupés que par une seule chose, leur outil de travail qui est le foncier.
Quant à Pape Konaté, président du comité pour le développement local (CODEL) de Colobane Gouy-mouride, un quartier riverain du site Lendeng, « on ne peut pas se lever un beau jour, déposer une plainte au niveau du procureur général, et qu’on prenne des pères de familles innocents et les mettre en prison », a-t-il fustigé.
Au terme des plaidoiries, quatre maraîchers ont été purement et simplement relaxés par le juge, tandis que les cinq autres ont été condamnés à un mois de sursis.