Présidentielles 2012 : La République des Huées (te) [désuète]


Présidentielles 2012 : La République des Huées (te) [désuète]
Des huées. Encore des huées ! Toujours des huées ! Lame de fond d’une désapprobation sociale qui ne trouve les moyens de s’exprimer à travers des Idées…

Des huées et de la caillasse. Modes d’expression de la « Rue Publique », bête immonde dont aucun Sénégalais ne veut comme alternative à la République fondée par le Poète-Président Léopold Sédar SENGHOR et consolidée, à travers l’émergence d’une Démocratie garantissant l’expression de l’ensemble des sensibilités politiques, par le technocrate Abdou DIOUF.

Nous devons à la vérité de reconnaitre que, par la force de la dialectique, aucune de ces deux figures emblématiques de notre démocratie cinquantenaire ne serait restée dans la mémoire collective sans le rôle décisif de l’opposant historique qu’a été Abdoulaye WADE !

Des huées, de la caillasse, de la fureur et, comble de l’ignominie, du SANG…. Le sang de Sénégalais morts sans jamais être sûrs que l’Idéal démocratique, dont ils ont tant rêvé, se réalisera le 26 février 2012. Abdoulaye WADE leur doit d’être plus qu’ « une brise marine » aux relents pestilentiels car porteuse de l’odeur nauséabonde d’une démocratie en putréfaction ! Les membres du « Mouvement du 23 juin leur doivent encore plus : ne jamais oublier que ces hommes, morts dans la force de l’âge, n’ont pas consenti au sacrifice suprême pour combattre un régime aux abois mais pour l’avènement d’une République prometteuse de lendemains meilleurs.

Les huées de la « Rue Publique » marquent la désuétude de la République. République des espérances déçues et de l’errance oiseuse des jeunes. Huées ! République du délitement des valeurs ancestrales et de l’arrogance de barons à la richesse subite. Re-huées ! République du népotisme et de la « panne de l’ascenseur social ». Huées assourdissantes ! République des hôpitaux aux urgences bondées de misère crasseuse et des cliniques aux tarifs prohibitifs. Huées de colère et de désespoir ! République de l’Ecole otage de la surenchère syndicale et de l’irresponsabilité étatique. Huées d’un Sénégal à l’agonie. République de la corruption des Juges et de l’impunité outrancière. Les rues de Dakar crépitent encore de la fureur assourdissante de la caillasse populaire et de la riposte policière charriant hoquets, toux, yeux larmoyants et bavures mortelles… Mais aussi République d’une Opposition friande du salon douillet d’Amath DANSOKHO et blâmable de son silence coupable face aux errements du régime libéral !

Huées de la « Rue Publique » contre la désuétude de la République !

Ces huées s’adressent à chacun d’entre nous ! A toutes les parties prenantes de la Démocratie sénégalaise.

Nous sommes nombreux à avoir frémi de honte en apprenant que l’ex Général OBASANJO viendrait nous aider à sortir de l’impasse politique dans laquelle s’est mis le Sénégal…

Vous êtes nombreux, aussi, à avoir du mal à accepter la présence d’observateurs de l’Union Européenne qui oublient que nous votons depuis 1848. Que Blaise DIAGNE, Lamine GUEYE et Valdiodio NDIAYE valent autant que De GAULLE et ADENAUER.

Ils sont nombreux les Sénégalais qui s’accrochent, avec l’énergie du désespoir, aux battants de la porte de l’Histoire (la Grande Histoire) pour que, jamais, elle ne se referme sans laisser entrer Abdoulaye WADE dans la Postérité !

Il faut que le Président de la République nous y aide !

Abdoulaye WADE mérite d’entrer au Panthéon ! Si nous prenons la peine de le juger, non pas sur les derniers moments d’une vie que nous lui souhaitons longue, mais sur l’ensemble de son œuvre politique.

Parce qu’il vaut, nécessairement, mieux que l’image de Vieux Tyran que nous servent, à longueur d’écrans de télévision, CNN et France 24!

Parce qu’il a l’épaisseur du Grand Charles se retirant à Colombey-les-Deux-Églises après un referendum dont les résultats sonnaient comme un désaveu pour le vieux Général…

Parce, qu’à n’en pas douter, il aime ses familles politique et naturelle ! Qu’il ne souhaite pas, pour ses compagnons des heures de braise, les affres d’une longue opposition ponctuée de poursuites judiciaires et d’humiliations sans bornes. Et pour ses enfants, un exil injuste pour une progéniture dont le père aura écrit de belles pages de l’Histoire politique du Sénégal.

Parce l’Opposition nous doit, nous Sénégalais, de laisser une porte de sortie honorable à Abdoulaye WADE s’il consent à revenir à l’orthodoxie constitutionnelle qui prévoit une transition pilotée par le Président du Sénat…

Parce que la disparition de la « Rue Publique » et la résurgence de la République passe par un acte politique de grande portée ; qu’Abdoulaye WADE quitte le Pouvoir !

Tout simplement…

Abdoulaye WADE peut et doit le faire !

Il le fera !
Mohamed J-H SARRE

Ecole des Hautes Etudes Politiques de Paris

Ecole Supérieure de Journalisme de Paris

Ex Directeur Général de l’Agence de Presse Sénégalaise
Jeudi 23 Février 2012
Mohamed J-H SARRE




1.Posté par Observateur le 23/02/2012 14:42
Belle contribution !!! Pour la première fois je commente ! Je savais que tu n'avais pas démissioner de la direction de l'APS par hasard, C'est qu(il y'a des choses que tu ne pouvais pas laisser passer !!! Grd respect Mr SARR !
Ns avons besoins de belles plumes comme toi, Babacar Justin Ndiaye et Latif Coulibaly !!!

2.Posté par amary le 23/02/2012 16:26
Grand! vous avez fait ressurgir des tréfonds de ma conscience ce subtil pamphlet que j'aurais pu écrire mais dont je ne me sens pas capable peut être par manque d'assiduité scripturale et littéraire, mais je sens que ce que vous avez écrit je l'ai en moi comme un potentiel, une sorte de survivance virtuelle

3.Posté par ABBA le 23/02/2012 18:46
Good job Mr.Sarr.Tres belle contribution!
Depuis New York,
Ton Grand...

4.Posté par elhadji le 24/02/2012 09:27
l'analyse est pertinente.mais ce qui m'étonne un peu chez ce monsieur, c'est son retournement subite de veste.je l'ai souvent suivi sur walf avec l'émission actu en sept alors qu'il était dg de l'aps. je me rappelle des efforts intellectuels qu'il faiasait pour défendre wade et la république, en ce moment, il se taisait sur la clameur de la rue publique.et dans l'émission suivant son éviction ou démission forcée, il a complètement changé de discours, je me rappelle ce jour, il était invité en même tant abou abel thiam. quelle versatilité chez nos chers intellectuels.



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