Présidentielle au Niger : Vers une transition démocratique historique depuis l'indépendance.


Présidentielle au Niger : Vers une transition démocratique historique depuis l'indépendance.

Il est certain que le président sortant Mahamadou Issoufou passera le témoin à un autre comme il l'avait promis au peuple Nigérien. "La promesse reste une promesse. J'avais donné ma parole au peuple Nigérien" avait souligné le président sortant.

Ainsi, après 10 ans de gouvernance, le peuple Nigérien va devoir choisir entre Mohamed Bazoum et l'ancien président Mahamane Ousmane. D'ailleurs, ce dimanche va se tenir le second tour de l'élection présidentielle au Niger. Avec ce duel historique, le pays va probablement se diriger vers sa première transition démocratique depuis son indépendance et qui a été marquée par plusieurs coups d'État.

 

Dimanche 21 février, lors du second tour de l’élection présidentielle, les Nigériens devront choisir entre l’ancien ministre de l’Intérieur Mohamed Bazoum, arrivé premier lors du scrutin du 27 décembre avec 39,30 % des voix, et son rival, l’ancien président Mahamane Ousmane, qui a emporté 16,98 % des suffrages. Une élection historique, qui marque la fin des dix années de présidence de Mahamadou Issoufou.

 

Bazoum, le candidat de la continuité...

 

Agé de 61 ans, Mohamed Bazoum est le grand favori du scrutin, le candidat du parti au pouvoir, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya), dont il est l’un des membres fondateurs tout comme l’actuel président, Mahamadou Issoufou. Ayant occupé plusieurs fois le poste de député, il a dirigé également à deux reprises le ministère des Affaires étrangères avant de devenir ministre de l’Intérieur. Pour rappel, il a quitté ce poste en juin 2020 pour se consacrer à sa campagne.

C'est un candidat qui s'inscrit dans la continuité car étant le bras droit du président sortant. C'est un homme qui connaît bien l'architecture de l'État, les dossiers, bref, un véritable homme du sérail. 

 

Mahamane Ousmane, le challenger

 

Dans cette dernière ligne droite de la course à la présidentielle, Mohamed Bazoum fait face à une figure politique bien connue du peuple nigérien. Mahamane Ousmane, 71 ans, et qui a dirigé le pays de 1993 à 1996. Un mandat qui a été abrégé par un coup d'État militaire qui l'a forcé à quitter le pouvoir. Ce social-démocrate passionné d'économie a été également le président de l’Assemblée nationale au Niger, puis président du Parlement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). C'est en 2020 qu'il signe son grand retour en politique en tant que candidat présidentiel du parti d’opposition Renouveau démocratique et républicain (RDE-Tchanji).

 

Même avec un écart de 20 points au premier tour, l’ancien président est loin de s’avouer vaincu : "Mes chances sont énormes, ce vote du second tour, je peux affirmer que je vais le gagner", déclarait-il lundi sur RFI. Alors que le président sortant avait garanti une élection libre et transparente, Mahamane Ousmane dénonce lui des fraudes lors du premier tour : "Ce résultat a été annoncé par la Ceni (Commission électorale nationale indépendante). L’opposition n’était pas à la Ceni et c’est pour cela que vous avez ces chiffres bidon", s’est-il indigné, assurant qu’il ne laisserait pas cette situation se reproduire dimanche. De son côté, le parti présidentiel a dénoncé des accusations mensongères, affirmant que l’opposition a bien été représentée auprès de la commission électorale...

Vendredi 19 Février 2021




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