DAKARACTU.COM Les Sénégalais se raréfient à la tête des organisations internationales. Dans un passé récent, nos compatriotes pullulaient à ces postes stratégiques pour les intérêts internationaux de notre pays et pour le rayonnement de notre diplomatie. Elhadji Abdou Sakho est un cadre sénégalais qui connait bien la Commission de l’Uemoa dans laquelle il a occupé des postes de premier plan. Avec la fin des deux mandats du Malien Soumaïla Cissé, il brigue sa succession. Il est opposé à un ancien ministre nigérien des Finances qui ne connaît pas l’institution du dedans. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire, qui représentent presque 70% de la masse monétaire de l’Uemoa, soutiennent le candidat sénégalais. Après deux sommets où le président de la commission n’a pu être désigné, mandat a été donné au chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, président en exercice de l’institution, de rapprocher les positions pour aboutir à un consensus autour d’un des candidats. Selon les informations recueillies par dakaractu.com, un accord n’a toujours pas été trouvé. Le nouveau président nigérien, Mahamadou Issoufou, s’obstine à maintenir son candidat, obsédé par le désir de démarrer son mandat par un succès diplomatique. Et tente d’avoir à l’usure Abdoulaye Wade, connu pour ses positions quelquefois virevoltantes. Le président sénégalais doit refuser de tomber dans ce piège. Il doit rester d’autant plus ferme que la question sera tranchée par un vote si le blocage persiste. Et, si les urnes s’expriment, le candidat de notre pays va l’emporter. Cinq Etats de l’organisation (Sénégal, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Bénin et Togo) le soutiennent, contre trois (Niger, Mali et Burkina Faso) pour son adversaire. Le Mali est influencé par son ressortissant Soumaïla Cissé, qui ne veut pas, pour des raisons crypto-personnelles, que son ex-adjoint lui succède. Le Burkina en veut au Sénégal de lui disputer le poste de président de la commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Pourquoi d’ailleurs retarder la solution des urnes alors qu’elle nous est favorable ? Qu’est-ce qui empêche notre diplomatie de la demander hic et nunc ?
Le Sénégal, qui avait occupé à deux reprises le poste (nos compatriotes Ousmane Seck et Moussa Touré se sont succédés à la tête de l’organisation), l’a perdu parce que Wade a retiré son soutien à Touré en 2003. Il est temps que nous retrouvions une position que nous avions réussi à prendre et à consolider. Il y va du rayonnement international de notre pays.