DAKARACTU.COM - Le président de la Commission électorale nationale autonome (CENA), Moustapha Touré, n’a en réalité pas démissionné le 26 novembre dernier. Selon Wikileaks, il a quitté son poste sous pure contrainte venant de personne d’autre que du président de la République lui-même.
"Le président de la CENA a démissionné sous la pression du président Abdoulaye Wade. Sachant qu’il ne pouvait pas légalement le congédier, le président Wade a demandé au juge Touré, au cours d’une réunion du 5 novembre, de démissionner. Lorsque Touré a répondu négativement, l’entourage de Wade a commencé à exercer une pression sur sa femme qui est une officielle dans le parti du président », révèle Wikileaks. L'article 4 de la loi instituant la CENA indique que ses membres doivent être neutres et impartiaux, mais énonce aussi clairement qu'ils ne doivent pas recevoir d'instructions ou d'ordres d'aucune autorité publique ou privée. Wikileaks explique que la raison de la mise à la porte de Touré se trouve dans le refus de ce dernier d'arrêter le contentieux électoral qui a eu lieu dans les villages de NDindy et Ndoulo avant mars 2009. La famille de Touré, notamment ses enfants, a également fait pression sur lui afin qu’il ne subisse pas le sort de Me Babacar Seye (assassiné en 1993). Touré a également été écarté pour avoir tenu à appliquer et faire respecter une décision de la Cour Suprême interdisant aux candidats du PDS de participer à l’élection dans les localités ci-dessus citées. Toutefois, le ministre de l'Intérieur de l'époque, Cheikh Tidiane Sy, a ignoré la CENA et les décisions de la Cour suprême et a permis au PDS (son parti) de constituer une liste de candidats. Le PDS sera écrasé par l'opposition, perdant 9 sur 10 districts.
Présidence de la Commission électorale nationale autonome (CENA) : Wikileaks fustige la manière dont Wade a contraint Touré à la démission.
Samedi 27 Aout 2011