DAKARACTU.COM Mamadou Seck, le président de l’Assemblée nationale, a décidément de la suite dans les idées. Au lendemain de la violente manifestation populaire du 23 juin, qui a imposé le retrait du projet de loi instituant un ticket président – vice-président, il a été le seul responsable du parti présidentiel à conseiller au chef de l’Etat de réintroduire le texte à l’Assemblée nationale. Non sans le rassurer qu’il parviendra à remettre les députés de la majorité dans les rangs et à leur faire voter le texte. Il suffit tout juste, à l’entendre, que l’Etat prenne ses dispositions cette fois-ci de façon à éloigner les manifestants éventuels de l’Hémicycle voir du centre-ville de Dakar.
Si Abdoulaye Wade, téméraire mais pas suicidaire, ne l’a pas suivi, il faut se demander la raison de l’activisme du locataire du perchoir. La réponse à cette interrogation est basique : il est convaincu que c’est avec lui qu’Abdoulaye Wade composerait le ticket si la loi passait. D’où tient-il cette certitude ? A-t-il reçu une promesse dans ce sens du président de la République ? Pour être au cœur du pouvoir, Mamadou Seck ne peut pas ignorer qu’Abdoulaye Wade peut promettre la même chose à plusieurs personnes, tout en conseillant à chacune d’entre elles de garder jalousement le secret pour que le plan ne soit pas entravé. Le premier poste de vice-président qu’il avait créé avait ainsi été promis simultanément à une multitude de personnalités dont Aïda Mbodj et Awa Ndiaye.
Mamadou Seck croit toutefois mordicus, sur la base de garanties reçues du président lui-même, que la place de vice-président lui était destinée. D’autant que Wade a multiplié à son égard ces derniers temps des gestes qui ont fait croire à certains qu’il est le dauphin que le président s’est choisi. Etre dans un ticket avec Wade lui aurait permis de remporter les querelles de leadership qui l’opposent aux autres gros bonnets du parti. La rivalité sourde qui l’oppose au Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, aurait du coup tourné en sa faveur.