Pourquoi Kéba Keinde a-t-il été exclu de la course à la présidence ?

DAKARACTU.COM  Le candidat Kéba Keinde a vu son dossier rejeté pour défaut de signatures nécessaires pour concourir à la présidentielle du 26 février. Après un premier examen, le Conseil constitutionnel n’avait retenu, sur environ 15 000 signatures déposées, qu’un peu plus de 8000 signatures valables pour étayer son dossier. Kéba Keinde a introduit un recours dans lequel il a démontré la fragilité des arguments juridiques de la haute juridiction, et a demandé le motif de l’annulation de la moitié de ses signatures. Pour toute réponse, le banquier sénégalais établi à Dubaï a reçu une invalidation définitive. Cette décision est l’aboutissement logique de la spirale dans laquelle s’étaient installés les rapports entre Kéba Keinde et le pouvoir. Celui-ci, qui semble avoir vu d’un mauvais œil la survenue du mouvement citoyen « Sénégal 2.0 », a soumis son fondateur à des tracasseries et humiliations allant de fouilles intempestives à l’aéroport à des brimades administratives dans l’exercice de son métier et de ses affaires. En fait, Kéba Keinde intrigue. La doctrine de son mouvement « Sénégal 2.0 » sonne comme une leçon à une partie de la classe politique. L’étendue de sa fortune qu’on dit immense fait peur car elle lui octroie une singulière capacité de nuisance, dans un pays où l’argent en période électorale a une grande importance. Cet inconnu en politique pose de surcroît une inconnue financière. Kéba Keinde suscite des questions qui ne rassurent point quant à son maintien dans la course à la présidence. Interrogé après sa mise à l’écart définitive, il a confié à dakaractu : « L’invalidation de toutes les candidatures de la société civile a une conséquence catastrophique : elle empêche l’expression citoyenne dont le Sénégal a besoin pour sortir de l’étau des politiciens qui l’ont ruiné. »