Pour la paix sociale et la stabilité politique du pays, oui au Pr Abdoulaye Bathily.

Invité de l’émission « Grand Jury » de la Rfm, le Pr Abdoulaye Bathily, Secrétaire Général de la Ld et Président du Directoire de campagne de Moustapha Niasse, s’est prononcé en faveur de l’ouverture de discussions entre l’opposition, du moins les forces (partis politiques, organisations et personnalités) qui soutiennent le candidat de Benno siggil sénégal et la majorité présidentielle, autour des conditions de retrait de la candidature du Président Wade à l’élection présidentielle du 26 février 2012, pour garantir la paix et la stabilité, face à la situation d’incertitudes dans laquelle, le Sénégal est plongé


Au-delà de la solennité du ton utilisé, la personnalité de l’auteur pour tout ce qu’il représente dans l’échiquier politique national ces quarante dernières années, fait que la proposition ne manque pas d’intérêt, si tant est que l’on croit encore à l’exception sénégalaise. En effet, aujourd’hui les Sénégalais sont inquiets, les amis du Sénégal ne le sont pas moins et l’économie du pays en prend un coup dans la mesure où les investisseurs qui veulent venir sont dans l’attente alors que ceux qui sont déjà là n’assurent que le service minimum. Tout cela consécutivement à la contestation justifiée ou non de la candidature de Wade à un troisième mandat. La surenchère est telle que les observateurs les plus avertis en sont arrivés à l’idée que, quelle que soit la décision du Conseil Constitutionnel, le Sénégal n’est pas à l’abri du chaos. Les contestataires de la candidature de Wade sont prêts à mettre le pays « à feu et à sang » en cas de validation et les partisans d’une telle candidature ne semblent pas moins déterminés à en faire de même en cas d’invalidation. L’on a même entendu un leader politique faire appel à l’armée en cas de blocage.

Or notre pays ne mérite pas ça et ces positions tranchées n’honorent pas son parcours démocratique qui en fait, quoiqu’on puisse en penser, un exemple dans une Afrique où les dictatures et les guerres fratricides ne sont pas encore totalement dissipées.



Dès lors, la seule alternative qui s’offre est le consensus politique issu d’un dialogue franc et sincère de tous les acteurs. Ce dialogue qui ne devrait rien occulter, comme le propose Abdoulaye Bathily, pourrait permettre de déboucher sur des accords forts et consensuels pour négocier, dans la paix, le virage de février 2012. Les accords pourraient s’articuler autour des points suivants :
1- Report de l’élection présidentielle jusqu’en 2014
2- Retrait de la candidature du Président Wade à cette date
3- Formation d’un gouvernement d’union nationale et de transition
4- Parachèvement du processus électoral
5- Engagement des réformes institutionnelles et constitutionnelles
Le gouvernement d’union nationale qui sera issu des discussions pourrait avoir comme tâches de finaliser les questions liées au processus électoral, notamment, la question du bulletin unique, l’intégration des 108 recommandations des observateurs étrangers. Il pourra aussi reformer la Constitution notamment en ses articles 27 et 104 pour permettre une lecture et une compréhension partagées par tous. De même, le statut actuel du Conseil constitutionnel pourrait être revu et sa transformation éventuelle en une Cour constitutionnelle envisagée.
Durant les deux ans de transition, pendant que le gouvernement d’union nationale s’attèle à asseoir les fondements d’accords définitifs sur les conditions acceptées par tous pour aller aux élections, les états majors politiques auront davantage de temps pour peaufiner leurs coalitions et leur participation aux élections alors que la mouvance présidentielle pourra trouver l’opportunité d’avoir un candidat et le temps pour ce candidat de se préparer.
Dans tous les cas, seul un sursaut patriotique national des acteurs politiques pourrait nous éviter le chaos éventuel que craignent les observateurs. C’est tout le sens qu’il faut donner à la proposition du Pr Bathily et c’est notre conviction.

Yatma FALL
Rufisque
Lundi 16 Janvier 2012
Yatma FALL, Rufisque