Portrait de la semaine : Mansour Sy Djamil, véridique politique.


DAKARACTU.COM  Mansour Sy Djamil est député. Elu sous la bannière de son association Bës Du Niak, il arrive Place Soweto, pas comme un cheveu sur la soupe, mais décidé à vivre les idées qui l’ont toujours animé. Il a été la surprise des législatives, en remportant quatre sièges. Malgré son soutien à la coalition Benno Bokk Yaakaar à la présidentielle, il a décidé de se compter et de jauger ce qu’il représentait sur l’échiquier électoral. Un peu vite rangé dans la catégorie des « partis religieux », la composition de sa liste démontre à l’envi que ses choix politiques sont laïcs, et que ses camarades proviennent de toutes confessions religieuses et de toutes confréries, surtout de tous milieux socioprofessionnels. Il décroche en prime l’emblématique rebelle Hélène Tine, qui vient achever l’image de sincérité qui dessine son mouvement. Voilà un homme, qui sous son élégante bonhomie, se prépare à être un véritable poil à gratter les apparatchiks du consensus unanimiste qui plane sur l’Assemblée nationale. C’est que Mansour Sy Djamil a des convictions qui datent de bien longtemps, du temps de sa jeunesse et de ses combats pour l’indépendance au sein de la Feanf à Paris, où il côtoie des hommes qui seront à la pointe du combat pour notre démocratie comme son éternel ami Sémou Pathé Diouf. Fils de Serigne Moustapha Djamil, qui a tenu à aussi transmettre à tous ses enfants les enseignements de l’école française et à leur faire faire leurs humanités, Mansour est curieux du monde et ouvert sur lui. Partisan de la justice et du dialogue islamo-chrétien, il dit tenir ses exigences en termes de liberté et de démocratie du Saint Coran et estime que le rôle du guide religieux est de tout faire pour que les hommes au nom desquels il parle soient respectés et éduqués et surtout bien gouvernés dans la justice et le respect de leurs droits. Il ne se tait pas face à l’arbitraire et dit toujours ce qu’il estime être en relation avec la vérité. Lors de l’installation de la nouvelle Assemblée nationale, il a insisté pour que les députés aient comme priorité l’abrogation des lois scélérates votées lors des précédentes législatures. Piqûre de rappel utile lorsqu’on voit le confort et ses attraits planer au-dessus des consciences des nouveaux élus. Il n’aura pas l’attitude tonitruante d’un maître Elhadji Diouf, mais il gardera toujours cette vigilance aiguisée qui lui fera mettre le doigt où il faut au risque de faire mal. Ce marabout introduit dans la finance, grand interprète de conférences internationales, voyage beaucoup et est rompu aux relations internationales. Il est à présent un des vice-présidents de notre Assemblée nationale. Il serait bon qu’avec d’autres, il soit le « Gardien du Temple du 23 juin » et des Assises Nationales dont il a été un acteur important. Pour qu’on ne dénature pas les vérités qui ont donné l’élan et la force à tout un peuple de dénoncer et de combattre l’insupportable et l’injustice. Serigne Mansour Sy Djamil, plutôt que de revendiquer le titre de « Député du Peuple », devra juste s’appliquer à être le curseur qui pointe nos urgences et désigne les actes de nos combats pour une plus grande démocratie qui fasse vraiment le lit du développement.
Samedi 4 Aout 2012
Dakar actu