Portrait de la semaine: Le calot bleu, curiosité politique libérale.


Portrait de la semaine: Le calot bleu, curiosité politique libérale.
DAKARACTU.COM  Cette semaine, le portrait que dakaractu a fait est véritablement actuel. Le calot bleu est à l’honneur, et ce n’est pas fortuit. Les bons comptes faisant les bons amis, les retours d’ascenseurs se font au grand jour. Pourquoi donc ? Voici l’histoire du calot bleu, version Parti démocratique sénégalais.
L’origine des calots bleus n’a rien de vraiment glorieux pour vouloir aujourd’hui s’approprier ce vocable. En effet, l’histoire des calots bleus appartient aux heures les plus sombres et les plus méconnues de la guerre d’Algérie. Dès décembre 1959, la guerre traverse la Méditerranée, et les attentats se multiplient à Paris notamment. Le préfet, Maurice Papon, met alors en place une unité d’intervention arabo-kabyle, dont la mission est de contrer les activités des indépendantistes algériens. Une milice privée en somme, chargée de défendre les intérêts des colonies françaises. Le calot bleu version tropicalo-sénégalaise, c’est cet homme de la rue qui a donné au candidat Abdoulaye Wade aux diverses élections auxquelles il a participées entre 1974 et 2000 le surnom de « président de la rue publique », en regard du talent qu’il avait de mobiliser des foules de jeunes en général désœuvrés, qui en firent leur héros. Il savait parler à ces jeunes désespérés du régime socialiste qui les avait sur le bord du chemin. Parmi ceux-ci, il y en avait de plus musclés et des plus têtes brûlées, qui se proposèrent comme gardes du corps d’un homme qui subissait souvent les foudres de la police et de la justice du président Diouf. Le calot bleu servit à des tâches parfois de garde, mais aussi firent d’inavouables choses pour paraphraser Ousmane Ngom qui dit un jour que « Wade lui a appris beaucoup de choses qu’un homme ne doit pas faire », pour lesquelles il demande pardon à Dieu. Le calot bleu n’est ni plus ni moins que le membre de ce qu’on appelle pudiquement une milice privée. Ses actes sont supposés être protecteurs d’une personne ou d’idéaux plus ou moins revendiqués. Qu’ont-ils fait de si honorable que l’on ne puisse savoir, pour que dès que le président Wade accéda au pouvoir, une flopée de privilèges s’abattit sur ces hommes que personne n’avait jamais vu rendre des services à la nation sénégalaise ? Contre quels services à Abdoulaye Wade ces hommes se sont vus intégrer dans la police nationale, à des grades souvent insoupçonnés, qui leur valent aujourd’hui des avantages que les hommes de ce corps n’ont pas ? La gendarmerie nationale s’était d’ailleurs émue en son temps, face à la tentative d’intégrer certains calots bleus dans ce corps d’élite, à des grades supérieurs, et opposa son veto net et franc, disant clairement que cela nécessitait études, cursus et surtout moralité. L’armée de protecteurs bodybuildés d’Abdoulaye Wade était alors sous la responsabilité de Pape Samba Mboup, qui régentait ce petit monde très particulier en relayant leurs doléances auprès de son chef. Parmi les hommes les plus en vue de ces calots bleus, il y avait bien sûr, et en premier, son neveu, Lamine Faye, qui s’acheta une conduite en devenant le garde du corps particulier de son oncle président, voire son « oreille », son confident. Les calots bleus sont symbolisés par Feu Ismaïla Mbaye, décédé sur la route de Touba quelques jours après l’agression contre Talla Sylla, alors qu’il devait répondre le surlendemain à une cruciale convocation du juge d’instruction, pour éclairer sa lanterne concernant sa présence notée sur les lieux par tous les témoins. Qu’a fait pour la République Feu Ismaïla Mbaye pour que le chef de l’Etat assiste à la levée du corps de celui-ci, et fasse recouvrir son cercueil du drapeau national ? L’autre calot bleu célèbre est Baye Moussé Ba dit Bro. Au cœur du dispositif de la sécurité, il est incontournable dans toutes les affaires sensibles qui partent du palais et reviennent au palais. Qu’a-t-il fait pour la République pour être au cœur de la sécurité présidentielle ? Pourquoi est-il traité de cette manière dans la si sensible affaire Barthélémy Dias ? Pourquoi a-t-on mis tant de temps pour lui demander d’aller répondre au juge d’instruction ? Ce sont des questions que les Sénégalais se posent puisque souvent ils ont vu ou entendu les calots bleus aller en grève (de quoi au juste ?), ou menacer de dire des choses qu’ils savaient par exemple quand certains se sont vus écartés de certaines distributions de prébendes, ou de maisons, comme ce fut le cas lorsqu’on leur attribuera 150 villas. Au nom de quoi ? En contrepartie de quels actes glorieux pour notre République leur-a-t-on attribué ces avantages ? Toutes ces questions sans réponses laissent accroire que ces calots bleus tiennent peut-être certains par la barbichette. En tous cas, le calot bleu a trouvé son rôle et le tient bien : Il tient la baguette du chef et fait chanter l’orchestre.
Dimanche 8 Janvier 2012
Cheikh Yerim Seck




1.Posté par calot zéro le 08/01/2012 12:51 (depuis mobile)
cet bande de farfelus, de drogué n'ont rien foutu pour le sénégal,des anciens bandit actuel flic pourri,corompu



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