Plusieurs soldats tués, 7 blessés dans une nouvelle attaque en Casamance


Plusieurs soldats sénégalais ont été tués et sept blessés dans une nouvelle attaque de rebelles présumés mardi contre un cantonnement militaire de la localité de Diégoune en Casamance, région du sud du Sénégal en proie à une rébellion armée, a appris l'AFP de sources militaire, sécuritaire et médicale.
"Nous avons enregistré dans nos rangs un mort, un capitaine, et un blessé, un soldat", a déclaré cette source.
Une source des services de renseignement de Casamance a parlé de "neuf morts et sept blessés dans les rangs de l'armée". Elle a précisé qu'un convoi militaire est tombé dans une embuscade alors qu'il se rendait à Diégoune en renfort après l'attaque et que des lance-roquettes ont été utilisées par les rebelles présumés.
Une source médicale de l'hôpital régional de Ziguinchor, ville principale de Casamance, a confirmé que "7 militaires blessés ont été admis ce matin (mardi) aux urgences".
Cette attaque contre le cantonnement du village de Diégoune, situé à 45 km au nord-ouest de Ziguinchor a été confirmée par une source villageoise qui a précisé qu'elle avait eu lieu vers 07H00 (locales et GMT).
"Il y a eu d'intenses échanges de tirs pendant au moins trente minutes, nous avons eu très peur", a déclaré cette source à l'AFP.
Cette nouvelle attaque des rebelles présumés du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), survient une semaine après celle menée contre un autre cantonnement militaire dans le village de Kambeum, qui, selon des sources militaires sur place, avait tué "plusieurs soldats".
La Direction des relations publiques des armées (Dirpa) avait confirmé l'attaque, mais démenti la mort de soldats.
Lundi, la Dirpa a précisé que "les opérations de ratissage et de sécurisation" étaient toujours en cours après cette attaque de Kambeum, "pour assurer la libre circulation des personnes et des biens, mais aussi pour retrouver cinq de nos éléments manquant toujours à l'appel".
La Dirpa avait ajouté que deux militaires avaient été "blessés, dont un par un engin explosif" dans ces opérations, et que, par ailleurs, un autre soldat avait été tué par une mine vers Nyassia, dans une autre zone de Casamance.
Le 21 novembre, dix civils, partis chercher du bois dans une forêt, "peut-être une base de repli" des rebelles, avaient été tués par des rebelles présumés à une trentaine de kilomètres de Ziguinchor.
Depuis le déclenchement de la rébellion indépendantiste en 1982, la Casamance est le théâtre, avec plus au moins de régularité, d'attaques, braquages et affrontements entre des militaires et des membres réels ou supposés du MFDC divisé en plusieurs factions politiques et armées.
Ces violences ont fait des milliers de morts en 30 ans, bien qu'aucun chiffre n'ait jamais été rendu public.
Fin décembre 2010 et début 2011, une vingtaine de soldats sénégalais avaient été tués lors de différentes attaques rebelles.
Les divisions au sein du mouvement rebelle se sont amplifiées depuis la mort en décembre 2007 du chef historique du MFDC, l'abbé Augustin Diamacoune Senghor, rendant plus difficiles les négociations avec Dakar, annoncées et reportées plusieurs fois.
Une faction politique du MFDC a organisé samedi et dimanche à Ziguinchor les "états-généraux pour la paix", en présence d'environ 150 personnes, dont des représentants de la société civile. Aucun représentant des autres factions politiques ou armées, ni de l'Etat, n'y ont participé.

( AFP )
Mardi 20 Décembre 2011