Ce 21 Février 2015 était rappelé le 50ème anniversaire de l’assassinat de Malcolm X - alias El-Hajj Malek El-Shabazz- dans l’indifférence quasi générale.
L’icône Malcolm X, ce symbole majeur du militantisme pour la lutte en faveur des droits civiques des noirs d’Amérique des années 1950-60 souffre encore aujourd’hui de son image et surtout des écrits laissés dans les livres d’histoire. Or l’histoire est souvent, sinon toujours, écrite par les vainqueurs. Et comme le dit mon ami awadi, il faut quelques fois savoir écouter « le point de vue du lion ». Pas que celui du chasseur. Les historiens, les politistes et les journalistes ont souvent dépeint Malcom X comme le militant violent, par opposition à Martin Luther King le pacifiste. Les 2 figures de la lutte pour la dignité des noirs d’Amérique de ces années là ont souvent été présentées de manière hollywoodienne : l’ange et le démon.
Martin Luther King, le pasteur baptiste avec une approche non-violente Vs Malcom X de la Nation of Islam, se revendiquant d’un nationalisme noir teinté de violence. Dans ce tableau simpliste, Martin Luther King est placé à côté de Gandhi et de Mandela tandis que Malcom X est du côté des terroristes noirs. On oublie que King, après des années de résistance non violente, a du passer à la lutte armée quand cela n’a pas suffi, notamment après le massacre de Sharpeville en 1960. Tout comme Nelson Mandela a crée en 1961, la branche armée de l'ANC qu’il a appelée «Umkhonto we Sizwe » ou « fer de lance de la Nation ».
Malcom X, « l’instigateur de violence » s’est pourtant souvent défendu : « c’est un mensonge. Je ne suis pas pour la violence, je suis pour la justice. » Pour lui, la loi a failli en ne protégeant pas les noirs contre les attaques des blancs alors que le contraire s’appliquait. « L’homme blanc peut lyncher, bruler et battre les noirs, devrait-on alors simplement réagir en se disant patience, les choses vont aller mieux ? » disait-il. 50 ans après ses paroles raisonnent fortement avec les drames récents de Ferguson, Cleveland, New York et Phoenix. Je ne dis pas que l’Amérique est raciste. Obama ne serait pas devenu Président à l’époque de Malcom X et King. Il s’agit de dire que l’Amérique, notamment sa police, a encore des pratiques racistes banalisées. Et c’est aussi cela que dénonçait Malcom X.
Je trouve foncièrement injuste que ce héros noir soit « black-listé » à ce point. Combien d’établissements, de places ou de rues dans le monde portent son nom ? Personnellement, je n’en connais qu’une : Lenox Avenue (à New York) que les Afro-Américains appellent aussi Malcom X Boulevard.
Pourtant, comme dans une complainte, X écrivait dans son autobiographie: « C’est grâce à nous extrémistes que vous les modérés êtes aujourd’hui écoutés. »
Abdou Khadre LO
DG Primum Africa Consulting
L’icône Malcolm X, ce symbole majeur du militantisme pour la lutte en faveur des droits civiques des noirs d’Amérique des années 1950-60 souffre encore aujourd’hui de son image et surtout des écrits laissés dans les livres d’histoire. Or l’histoire est souvent, sinon toujours, écrite par les vainqueurs. Et comme le dit mon ami awadi, il faut quelques fois savoir écouter « le point de vue du lion ». Pas que celui du chasseur. Les historiens, les politistes et les journalistes ont souvent dépeint Malcom X comme le militant violent, par opposition à Martin Luther King le pacifiste. Les 2 figures de la lutte pour la dignité des noirs d’Amérique de ces années là ont souvent été présentées de manière hollywoodienne : l’ange et le démon.
Martin Luther King, le pasteur baptiste avec une approche non-violente Vs Malcom X de la Nation of Islam, se revendiquant d’un nationalisme noir teinté de violence. Dans ce tableau simpliste, Martin Luther King est placé à côté de Gandhi et de Mandela tandis que Malcom X est du côté des terroristes noirs. On oublie que King, après des années de résistance non violente, a du passer à la lutte armée quand cela n’a pas suffi, notamment après le massacre de Sharpeville en 1960. Tout comme Nelson Mandela a crée en 1961, la branche armée de l'ANC qu’il a appelée «Umkhonto we Sizwe » ou « fer de lance de la Nation ».
Malcom X, « l’instigateur de violence » s’est pourtant souvent défendu : « c’est un mensonge. Je ne suis pas pour la violence, je suis pour la justice. » Pour lui, la loi a failli en ne protégeant pas les noirs contre les attaques des blancs alors que le contraire s’appliquait. « L’homme blanc peut lyncher, bruler et battre les noirs, devrait-on alors simplement réagir en se disant patience, les choses vont aller mieux ? » disait-il. 50 ans après ses paroles raisonnent fortement avec les drames récents de Ferguson, Cleveland, New York et Phoenix. Je ne dis pas que l’Amérique est raciste. Obama ne serait pas devenu Président à l’époque de Malcom X et King. Il s’agit de dire que l’Amérique, notamment sa police, a encore des pratiques racistes banalisées. Et c’est aussi cela que dénonçait Malcom X.
Je trouve foncièrement injuste que ce héros noir soit « black-listé » à ce point. Combien d’établissements, de places ou de rues dans le monde portent son nom ? Personnellement, je n’en connais qu’une : Lenox Avenue (à New York) que les Afro-Américains appellent aussi Malcom X Boulevard.
Pourtant, comme dans une complainte, X écrivait dans son autobiographie: « C’est grâce à nous extrémistes que vous les modérés êtes aujourd’hui écoutés. »
Abdou Khadre LO
DG Primum Africa Consulting