La riposte doit être articulée sur une communication cohérente, simple et claire et surtout une solidarité gouvernementale au lieu d’être seulement l’apanage d’un seul ministère, en l’occurrence celui de la Santé. « La bonne gestion de cette crise doit optimiser la complémentarité des rôles des différents ministères et leurs articulations avec les demandes sur le terrain », dit-il. Le Professeur Khadiyatoulah Fall estime aussi qu’il y a un défi scientifique, politique, sociale énorme qui consiste à faire face de manière sérieuse à la gangrène de l'agnotologie, c'est à dire à la gangrène des semeurs de l'ignorance, des fakenews.
L’enseignant pose d’emblée la problématique de la communication gouvernementale par rapport à la définition d’une stratégie de riposte. « Il est impératif que les discours qui émanent du gouvernement décrivent la situation dans toute sa réalité et même si elle est critique. Mais il ne doit pas se dégager l’impression dans la population que l’Etat a baissé les bras, laisse la population à elle-même et que le pays est définitivement condamné.
L’Etat ne doit jamais s’afficher comme ayant oblitéré, entériné la défaite. Il doit être à l’affût du moindre signe qui donne l’espoir que nous pouvons nous en sortir, car il demeure toujours des forces de bonne volonté, de courage, de patriotisme et d’actions à différents niveaux qui sont encore dans la mobilisation. Il ne s’agit pas toujours de mettre la focale sur les obstacles, sur les récalcitrants mais aussi de faire ressortir les modèles de résistance, de résilience qui se tiennent encore debout et qui sont en action sur le terrain.
Il peut arriver que l’Etat ait à prendre des décisions difficiles et si la situation s'aggrave, il aura à les prendre. Il faut alors établir les conditions qui favorisent une bonne écoute ainsi qu’une communication cohérente et bien programmée, c’est à dire fréquente sans être pléthorique, harassante. Il faut éviter la surcharge cognitive qui inhibe, émousse l’écoute active» souligne le Pr Professeur Khadiyatoulah Fall. L’enseignant québécois d’origine sénégalaise ajoute que « les grandes décisions si elles doivent être prises doivent être annoncées et justifiées par le Chef de l’Etat lui même. Elles doivent montrer qu’elles sont l’objet d’une concertation sérieuse avec les acteurs pertinents et que les conditions de leurs applications sont réunies. Les discours confus et les propositions immédiatement défiées amplifient la crise, le désarroi et donnent l’impression d’un gouvernement qui ne maîtrise pas la situation. Il faut un échange sérieux, sincère et sans détour avec les leaders d’opinion et de groupes politiques, religieux, coutumiers qui pourraient, pour différentes raisons, passer outre. Il faudra prendre des décisions fortes, mais avant cela, il faut une concertation honnête et tirer des conclusions claires qui puissent être exécutées. C’est cela aussi le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous. Pour susciter l’adhésion des populations, il faut une fabrique de l’action et de la communication de l’Etat qui illustre bien qu’il y a bien un croisement des compétences effectives des différents acteurs pertinents afin que les soins essentiels puissent être pris en charge. Et pour construire la confiance, il doit se refléter une gestion d’ensemble d’équipe et un leader qui sait organiser même si on est en contexte de webinaire et de télétravail. La bonne gestion de cette crise doit optimiser la complémentarité des rôles des différents ministères et leurs articulations avec les demandes sur le terrain. Il ne s’agit pas du seul travail d’un ministère mais de celui de tout un gouvernement en mouvement et qui sait pousser chaque ministère à jouer efficacement sa partition. Et la consigne doit être de pousser chacun à des livrables pour affronter la situation ».
Le défi scientifique, politique et social… pour contrer l’agnotologie
La riposte appelle aussi à explorer d’autres voies qui ne sont pas seulement médicales. Le Professeur Khadiyatoulah Fall parle aussi d’un défi scientifique, politique, social énorme. « Il consiste à faire face de manière sérieuse, experte à la gangrène de l'agnotologie, c'est à dire à la gangrène des semeurs de l'ignorance, de l'obscurantisme et des fakenews. On a vu, ici chez nous particulièrement, mais aussi ailleurs une montée de l'agnotologie qui réussit par les opinions, les rumeurs, les fausses croyances à ébranler les recommandations de de la science médicale. L'agnotologie renvoie aux mécanismes de production de l'ignorance et des doutes et elle a été surexploitée par la rumeur publique et médiatique durant la crise Covid. Cette exploitation continue d'ailleurs et elle constitue un véritable obstacle à la riposte efficace. Parmi les multiples vulnérabilités de nos pays dévoilées par la pandémie, il y a, à côté des vulnérabilités économiques, celle de leur vulnérabilité à faire face à la désinformation, à l'obscurantisme, à la manipulation des faits mais également l'absence d'acteurs et de stratégies pouvant contrôler leur propagation. Que le Bon DIEU et la sage responsabilité des humains sauvent notre pays et le monde de cette pandémie » conclut l’enseignant.
L’enseignant pose d’emblée la problématique de la communication gouvernementale par rapport à la définition d’une stratégie de riposte. « Il est impératif que les discours qui émanent du gouvernement décrivent la situation dans toute sa réalité et même si elle est critique. Mais il ne doit pas se dégager l’impression dans la population que l’Etat a baissé les bras, laisse la population à elle-même et que le pays est définitivement condamné.
L’Etat ne doit jamais s’afficher comme ayant oblitéré, entériné la défaite. Il doit être à l’affût du moindre signe qui donne l’espoir que nous pouvons nous en sortir, car il demeure toujours des forces de bonne volonté, de courage, de patriotisme et d’actions à différents niveaux qui sont encore dans la mobilisation. Il ne s’agit pas toujours de mettre la focale sur les obstacles, sur les récalcitrants mais aussi de faire ressortir les modèles de résistance, de résilience qui se tiennent encore debout et qui sont en action sur le terrain.
Il peut arriver que l’Etat ait à prendre des décisions difficiles et si la situation s'aggrave, il aura à les prendre. Il faut alors établir les conditions qui favorisent une bonne écoute ainsi qu’une communication cohérente et bien programmée, c’est à dire fréquente sans être pléthorique, harassante. Il faut éviter la surcharge cognitive qui inhibe, émousse l’écoute active» souligne le Pr Professeur Khadiyatoulah Fall. L’enseignant québécois d’origine sénégalaise ajoute que « les grandes décisions si elles doivent être prises doivent être annoncées et justifiées par le Chef de l’Etat lui même. Elles doivent montrer qu’elles sont l’objet d’une concertation sérieuse avec les acteurs pertinents et que les conditions de leurs applications sont réunies. Les discours confus et les propositions immédiatement défiées amplifient la crise, le désarroi et donnent l’impression d’un gouvernement qui ne maîtrise pas la situation. Il faut un échange sérieux, sincère et sans détour avec les leaders d’opinion et de groupes politiques, religieux, coutumiers qui pourraient, pour différentes raisons, passer outre. Il faudra prendre des décisions fortes, mais avant cela, il faut une concertation honnête et tirer des conclusions claires qui puissent être exécutées. C’est cela aussi le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous. Pour susciter l’adhésion des populations, il faut une fabrique de l’action et de la communication de l’Etat qui illustre bien qu’il y a bien un croisement des compétences effectives des différents acteurs pertinents afin que les soins essentiels puissent être pris en charge. Et pour construire la confiance, il doit se refléter une gestion d’ensemble d’équipe et un leader qui sait organiser même si on est en contexte de webinaire et de télétravail. La bonne gestion de cette crise doit optimiser la complémentarité des rôles des différents ministères et leurs articulations avec les demandes sur le terrain. Il ne s’agit pas du seul travail d’un ministère mais de celui de tout un gouvernement en mouvement et qui sait pousser chaque ministère à jouer efficacement sa partition. Et la consigne doit être de pousser chacun à des livrables pour affronter la situation ».
Le défi scientifique, politique et social… pour contrer l’agnotologie
La riposte appelle aussi à explorer d’autres voies qui ne sont pas seulement médicales. Le Professeur Khadiyatoulah Fall parle aussi d’un défi scientifique, politique, social énorme. « Il consiste à faire face de manière sérieuse, experte à la gangrène de l'agnotologie, c'est à dire à la gangrène des semeurs de l'ignorance, de l'obscurantisme et des fakenews. On a vu, ici chez nous particulièrement, mais aussi ailleurs une montée de l'agnotologie qui réussit par les opinions, les rumeurs, les fausses croyances à ébranler les recommandations de de la science médicale. L'agnotologie renvoie aux mécanismes de production de l'ignorance et des doutes et elle a été surexploitée par la rumeur publique et médiatique durant la crise Covid. Cette exploitation continue d'ailleurs et elle constitue un véritable obstacle à la riposte efficace. Parmi les multiples vulnérabilités de nos pays dévoilées par la pandémie, il y a, à côté des vulnérabilités économiques, celle de leur vulnérabilité à faire face à la désinformation, à l'obscurantisme, à la manipulation des faits mais également l'absence d'acteurs et de stratégies pouvant contrôler leur propagation. Que le Bon DIEU et la sage responsabilité des humains sauvent notre pays et le monde de cette pandémie » conclut l’enseignant.