PDS: le Comité directeur des démentis et des manoeuvres pour rebondir.


DAKARACTU.COM La réunion convoquée d’urgence du Comité directeur du PDS a été une occasion pour les libéraux d’étudier les voies et moyens pour rebondir. Tout un plan de reprise en main a été concocté : conférence de presse de Babacar Gaye, porte-parole du parti, ce 8 juillet à 16heures pour communiquer officiellement sur la reunion; rencontre du chef de l’Etat avec les élus locaux le 14 juillet pour re-mobiliser les troupes à la base; méga-meeting d’Abdoulaye Wade le 23 juillet pour exhiber ses muscles et sa force de frappe populaire... Il est prévu également un regroupement populaire ce jeudi en banlieue dans le but de ne pas laisser le terrain à l'opposition qui projette de tenir une assemblée générale à Guédiawaye. Dans le cadre de cette stratégie de survie, le comité directeur a vivement exhorté les jeunes du parti à continuer à former les "comités de défense du parti et des institutions de la République". Sortes de milices pivées ? Décision a été prise de recoller les morceaux partout où le parti souffre de dissensions de ses responsables. A commencer par Kaolack. Un comité dirigé par Iba Der Thiam et comprenant Khouraïchi Thiam, Oumar Sarr, Adama Sall... a été mis en place avec pour mission de réconcilier les factions opposées dans cette région. Une commission communication a été mise en branle pour faire entendre la part de vérité du parti dans les médias. Pilotée par Me Amadou Sall, elle a coopté Thierno Lô, le ministre du Tourisme. 
Sur le dialogue politique, le chef de l'Etat a réitéré sa volonté de discuter avec l'opposition, non sans préciser que sa candidature est "non négociable". Réaction d'un des intervenants : "Il faut que le professeur Serigne Diop monte au créneau pour démontrer la recevabilité de votre candidature."
A défaut de parler aux Sénégalais, Wade a pris le cadre du Comité directeur comme prétexte pour répondre aux accusations et attaques qui se multiplient contre lui ces derniers temps. A Alain Juppé, le chef de la diplomatie française, il a rétorqué : «Juppé est frustré d’avoir été mis à l’écart du déplacement à Benghazi. Il y a plusieurs cercles d’influence en France.» A Seif el Islam Kaddafi, il a répondu : «Il n’a que des bribes d’information. La femme de l’émir du Qatar voulait construire des hôtels à Gorée. Et devait demander l’autorisation de l’Unesco puisque Gorée appartient au patrimoine culturel de l’humanité. » Karim, fils et ministre du chef de l’Etat, a pris le relais pour démentir les propos de Robert Bourgi : «C’est au contraire lui qui m’a envoyé un texto pour me dire qu’il s’inquiétait et qu’il fallait alerter nos amis Sarkozy et Guéant. Je lui ai répondu que la situation était déjà suffisamment sous contrôle.» Prenant à témoin Me Madické Niang pour crédibiliser son propos, Karim Wade a ajouté : «Quand j’ai voulu démentir la journaliste de l’Express, Robert Bourgi a appelé le ministre d’Etat Madické Niang pour lui demander de me convaincre qu’un droit de réponse était inutile.» Le clou de la cérémonie, qui a fait éclater tout le monde de rire, est intervenu quand Mamadou Seck a proposé un ticket présidente-secrétaire générale à la tête du mouvement des femmes qui prépare les renouvellements. «Ne me parlez plus de ticket, a coupé net Wade. Kou ndobine rey sa maam bou guissee lou nioul daw (traduisez «chat échaudé craint l’eau froide»)». La journée de soulèvement populaire du 23 juin contre le ticket président-vice-président continue visiblement de traumatiser Abdoulaye Wade.  

Vendredi 8 Juillet 2011