PAPA HAMADY NDAO PRESIDENT DU MOUVEMENT EULEUK PCA DE L’APDA : « CE PAYS N’A JAMAIS ETE AUSSI BIEN GOUVERNE QU’AUJOURD’HUI »



Vous êtes le leader du Mouvement Euleuk membre de la coalition Macky 2012  votre régime semble être versé dans la réaction alors que c’est vous qui devait donner le ton. Qu’est ce qui vous arrive ?
Je ne pense pas qu’on peut décrire la situation actuelle comme telle .Il ne s’agit pas de ça. Le régime  est dans une belle posture et les élections locales l’ont témoigné, la mouvance présidentielle est largement majoritaire  .Le pays est dans une réelle dynamique de progrès social amorcé par le président de la République son excellence monsieur Macky SALL qui a une idée claire de ce qu’il faut pour le Sénégal. Ce pays est sorti il ya deux ans seulement d’une monarchie de la pire espèce marquée par la gabegie, la corruption, la mal gouvernance  que les sénégalais ont tous vécu et combattu qui les ont poussé à s’en détourner. Nous nous sommes tous battus contre ce régime car il n’y avait plus d’issue. Et c’est dans ce contexte que 65% de la population a porté son choix sur l’unique alternative crédible de l’époque.  Tout ce bruit est causé par le procès de Karim WADE.Et aujourd’hui tous ceux qui « bougent » actuellement, WADE en premier, contre le pouvoir sont dans le dispositif du plan de défense de Karim orchestré par des professionnels de la manipulation. Etant  donné que  Karim a du mal à justifier ses biens, ils ont opté pour les batailles de procédures, le sabotage du procès à défaut ; le boycott du procès et maintenant ils planifient  l’instabilité du pays après la condamnation de Karim .Mais sachez que le pays n’a jamais été aussi  bien gouverné qu’aujourd’hui. Pour le seul fait que l’argent du pays n’est plus « bouffé » par une minorité de privilégiés je peux dire que ce pays n’a jamais été aussi gouverné qu’aujourd’hui .Maintenant il faut faire face intelligemment face aux plans  des manipulateurs qui font malheureusement  beaucoup de victimes.

Que pensez des propos de WADE ?

C e que  tous les sénégalais en pensent. Je suis consterné par ces propos d’un autre âge et je les condamne .Je pense que  WADE est tombé très bas pour quelqu’un qui a dirigé le pays pendant 12 ans. Et j’ai peur que WADE  est entrain de nous montrer son vrai visage, ce qui serait dommage pour le Sénégal. La deuxième chose que je  remarque à partir des réactions de tout bord après cette sortie malheureuse de WADE c’est qu’il ya un consensus  fort des sénégalais contre ce genre de propos .Et ça c’est formidable. Car un peuple murit en commençant à construire des consensus autour des quels tout le monde s’accorde en dépit des différences et des appartenances.

 Beaucoup d’observateurs pensent que le Président Macky SALL doit prendre ses gardes.

Moi je pense plutôt que c’est ceux  qui ont pris l’argent du pays, ceux qui sont habitués à la facilité, ceux qui vivent de la politique, ceux qui pensent qu’ils peuvent accéder au pouvoir par des raccourcis qui doivent prendre leur garde. Ce pays est entrain de vivre une révolution silencieuse et  les révolutions sont douloureuses. Il n’y a rien d’autre. Macky SALL est entrain  d’éradiquer dans ce pays la gabegie  , l’impunité , le culte de l’argent facile ,la délinquance financière, avec Macky SALL la politique n’est plus un moyen de s’enrichir ;et je pense que  les jeunes devraient  défendre le projet  puisque le Président travaille pour les générations futures  en restaurant les fondamentaux de la république ,en construisant les bases économiques d’une véritable émergence . Et je suis persuade que le président Macky SALL ne reculera pas sur la traque des biens mal acquis ,sur l’assainissement des finances publiques ,sur la rationalisation des dépenses publiques, sur la reddition des comptes, sur la distribution  de nos richesses, sur la réforme de nos institutions et sur le changement de comportement pour ne pas dire mentalité. Car il en sera jugé en 2017 par le peuple. Et il en est conscient. Ce sont là des préalables à toute émergence qui sont aussi essentielles que le projet en  lui-même.

Mais pourtant c’est le même peuple qui réclame la liberté pour Karim

Ah oui le peuple de Karim peut-être, ce peuple des réseaux sociaux, de quelques débatteurs  à travers les medias qui occupent la scène médiatique, ce peuple  devant le palais de justice, qui vivent pour la plupart à Dakar composé essentiellement de «  politiciens ». C’est cette frange de la population que vous appelez peuple qui ne font pas plus de 1000 et qui malheureusement prennent en otage l‘opinion .Je suis convaincu que le vrai peuple est pour la reddition des comptes, elle est d’ailleurs une demande sociale. Et d’ailleurs au Sénégal. La plupart de nos hommes politiques ne rencontrent pas souvent le peuple. Ils sont emmurés ,fermés, passent la plupart de leur temps dans leur bureau ,leur voiture et leur maison, dans les avions .Au Sénégal  les gens prennent toujours  le pouls de Dakar en toutes circonstances même dans beaucoup de sondages pour nous parler du peuple. Le peuple ;  c’est tout le Sénégal ; toutes les régions du pays, des villes aux villages les plus reculés. Dans le peuple il faut  mettre toutes  les préoccupations de tous les hommes et de  toutes les femmes, de toutes corporations, de tous les départements du pays qui ont aussi leur mot à dire qui ne sont pas souvent  différents de ceux du peuple de Dakar. C’est la raison pour laquelle je suis pour le referendum quand il s’agit de décider sur des questions d’importance nationale qui réclament l’avis du peuple.

N’ont-ils pas raison puisque tout se passe à Dakar et Dakar est en quelque sorte le Sénégal en miniature?

C’est ça qui est grave, c’est l’un des problèmes qui plombent le développement du Sénégal car tout le monde, pour combler son manque  ou pour «  compter » dans ce peuple dont vous parlez ,rue vers Dakar ce qui fait que c’est le trop plein partout dans la capitale notamment a l’université Cheikh Anta DIOP de Dakar.  Le président l’a bien compris en créant le pole urbain de Diamniadio et en lançant l’acte 3 de la décentralisation.  La réforme  voudrait à la longue que les populations restent chez elles qu’elles n’aient plus besoin de quitter leur terroir pour aller chercher un travail ; un service, un bien Est là tout le sens de la territorialisation des politiques publiques…. Si les objectifs de cette reforme sont bien traduits en actes, avec des ressources  humaines bien choisies, et s’appuyant sur le PSE bien sûre, rien n’empêchera ce pays de décoller.

La crise universitaire semble perdurée malgré la réforme avec cette grève du SAES ya t-il vraiment une solution ?

Mais que si !je vous ai parlé de la troisième phase de la décentralisation qui est une des solutions. Car moi je fais partie de ceux qui pensent que le principal facteur de crise à l’université de Dakar c’est le pléthore  .Les problèmes sociaux comme ceux académiques tirent leur origine de la pléthore d’étudiants .Même quand on attaque la généralisation des bourses  et  des aides par WADE  c’est à cause de la pléthore. A mon avis le mal est identifié .Il faut forcement désengorger l’UCAD.Et je pense que les autorités qui prévoient  la construction d’une université à Diamniadio ,à Toubacouta ,à Tambacounda etc. …sont sur la bonne voie. Si on arrive à rester dans sa région ou même dans son département après son bac ou au moins dans une des régions du Sénégal pour les spécialités, on aura réussi. Et tous les problèmes que nous avons de nos jours seront vaincus.  Maintenant pour le contenu globale de la reforme sur  l’enseignement supérieur privilégions  la concertation .De la concertation jaillira la vérité et la raison .Et le président de la république l’a si bien compris, Sur la réforme tous ceux qui sont dotés de raison se sont accordés sur la majorité des points. Sur les inscriptions par exemple tout le monde est d’accord qu’un étudiant ne peut pas payer cinq fois moins cher qu’un enfant du préscolaire.il s’agira maintenait de  s’accorder sur les étapes de la reforme .Une réforme d’une telle ampleur doit prendre le temps nécessaire pour asseoir définitivement les bases d’un nouvel élan pour  notre université qui est malheureusement gangrénée. A propos de la grève du SAES je pense qu’un dénouement est entrain d’être observé, de toutes les façons il faut toujours privilégier la  concertation saine, sincère et objective en fonction du possible et du raisonnable.

Vous êtes pour la suppression de  l’article 80 ?

Dans un pays ou l’on donne plus de respect à son président  d’association  qu’au président de la République, dans un pays ou les hommes politiques sont partisans et ne se retrouvent sur aucun consensus national, dans un pays ou l’on peut traiter sans sourciller le président de la république de tout ce qu’on veut, dans un pays où l’on peut dire des contrevérités pour faire le « buzz »dans un pays ou les intérêts des individus priment sur celui de la nation, dans ce pays là  l’article 80 comme l’article 254 sont nécessairement  utiles afin de protéger l’Etat et ses institutions en décourageant ces types de « libertés ». Je pense que cette disposition de la loi est aussi destinée à certains types de personnes qui font facilement des confusions de schèmes et qui ne respectent pas les institutions de la république. Et il faut qu’on arrête de comparer le Sénégal à d’autres pays, le Sénégal est  un pays culturellement d’exception où l’individualisme est très poussée .Raison pour laquelle nous avons tous intérêt à mettre au « frais » par l’utilisation de garde-fous ,notre commun vouloir de vie  commune. Et pour cela il faudra aussi communiquer.

Que dire encore de votre communication ?

A mon avis elle s’est améliorée ces derniers temps .Un régime ne peux pas se permettre de reposer sa communication sur l’expression orale seulement, mieux dans la réaction ,  l’invective et les diatribes .Nous devons communiquer de manière simple et diversifiée sur nos réalisations qui sont nombreux mais paradoxalement comme inexistants. Et pour cela nous devons avoir comme cible le peuple et utiliser tous les canaux  qui s’en ont proches. Et d’ailleurs la meilleure communication pour un régime c’est au gouvernement de réaliser les projets du président. Il faut que le gouvernement fasse comme le Président de la République et les décideurs publiques descendent à la base le plus souvent possible et discuter avec les populations au lieu de vouloir le faire uniquement à partir de Dakar et à travers les télévision.

Le retard des pluies a causé une situation difficile dans le monde rural. Ne pensez vous pas que ces difficultés vont vous rattrapez ?

Je dois dire d’abord que le gouvernement n’a pas été surpris par cette situation pour avoir pris des mesures pratiques dés que les spécialistes ont annoncé l’impact du niño sur la baisse de la pluviométrie  dans la sous région en son temps pour la mise en place des semences et des intrants dés avril et pour avoir mis à la disposition des paysans  des variétés de  semences à cycle court et à fort valeur ajouté. De toute les façons quand la situation est arrivée le gouvernement a fait face et il n’y en aucune raison pour que les conditions ne s’améliorent pas dans le monde rural avec la batterie de mesures qui a été prises ,en plus de celles structurelles entreprises par le gouvernement  à travers le PSE notamment les corridors céréaliers, les projets d’appui à l’agriculture familiale et la promotion des produits à haute valeur ajoutée souvent même importés .En plus de tout cela la politique sociale du président de la République touche le monde rurale à travers l’aide alimentaire, la couverture maladie universelle, les bourses familiales, le financement des projets etc.

Vous semblez mettre toutes vos espérances sur le dos de l’agriculture ?

Aujourd’hui avec la politique de l’autosuffisance alimentaire lancé par le président,  le Sénégal arrivera sous peu à vivre de sa propre agriculture ce qui va sans aucun doute, avec moins d’importation, agir sur sa croissance .Nous l’avons atteint sur l’oignons, bientôt sur le riz, nous devons l’atteindre sur le blé  à cause du pain. Mais le développement est un tout et le PSE a pris en compte  tous les aspects. Ce n’est pas un simple projet c’est une référence qui conforte un objectif de développement. Et à la longue nous pourrons tendre vers l’indépendance agricole qui devra s’étendre aux autres secteurs comme l’artisanat puisque nous avons tout ce qu’il nous faut dans ce domaine il suffit juste de croire à notre propre savoir faire. En  octroyant un pourcentage de la commande publique aux artisans sénégalais, le président a donné le ton il faudra que tous les sénégalais suivent en changeant leur rapport avec le « made in Sénégal »
 
Vendredi 6 Mars 2015
Daddy Diop