Ousmane Ngom indexe à juste titre la prolifération des milices privées et des partis politiques (commentaire du jour de Cheikh Yérim Seck).


Ousmane Ngom indexe à juste titre la prolifération des milices privées et des partis politiques (commentaire du jour de Cheikh Yérim Seck).
DAKARACTU.COM  Ousmane Ngom a mis les pieds dans le plat hier, à l’occasion du vote du budget du ministère de l’Intérieur et dit sa détermination à lutter contre les dérives sécuritaires des partis politiques et des hommes qui les dirigent, en même temps qu’il est revenu sur la particularité sénégalaise qui fait fleurir dans un pays de 11 millions d’habitants la bagatelle de 173 partis politiques. Commençons par sa deuxième mise au point, relative à la flambée des formations politiques, lesquelles se créent il est vrai avec autant de facilité et de désinvolture qu’une association de navétanes. Et encore, les ASC parfois attirent plus de monde en leur sein que certaines officines politiques. Il est effectivement urgent que les formalités nécessaires pour créer un parti ne soient plus soumises à des conditions seulement suffisantes. Tous ces partis dont les membres peuvent se réunir dans une cabine téléphonique ou dans un seul salon, ne contenant que la seule famille du leader, envahissent le paysage politique de leurs sigles aussi fumeux que insignifiants, et surtout brouillent notre vision des vrais enjeux de la chose politique. En plus de cela, ces partis lilliputiens et inutiles au bon fonctionnement de notre démocratie ne servent en général qu’à alimenter en futiles et creuses coalitions le parti au pouvoir. Ce qui est la première marche vers le retour sur investissements en meetings organisés devant leurs « militants » qui ne sont souvent qu’une marée de gamins en t-shirts, n’ayant d’ailleurs pas l’âge de voter. Cependant, il arrive qu’à force de bruits et de buzz savamment entretenus par une certains journalistes qui défendent becs et ongles ces « leaders » dans leurs rédactions, quelques uns parmi eux accèdent au Graal de la politique, en étant nommés ministres d’Etat sans portefeuille, malgré la légèreté de leur contingent, réduit à leurs deux frères et sœurs. On l’a vu récemment. En plus de coûter cher en bulletins de vote que personne ne mettra dans l’enveloppe, ils ne permettent pas de freiner cette tendance à faire des partis des clubs patrimoniaux. Une fois recadrée la vie politique avec cinq ou six partis représentatifs de l’opinion, il sera alors loisible de penser à leur financement. Vivement la mise en œuvre de cette idée.
L’autre bonne idée venue de la bouche même d’Ousmane Ngom est celle relative à l’urgence de réglementer cette nouvelle lubie qu’ont nos hommes politiques  de s’entourer de sécurité. Normal me direz-vous ! Mais quand, sous prétexte de sécurité, certains hommes politiques s’entourent de véritables milices, composées de véritables brutes décervelées ou de fidèles religieux envoûtés par on sait quelle doctrine messianique, il suffit de penser que rajoutée à cette bêtise, la fourniture d’armes s’en mêle, pour avoir très peur. Quand on dit armes, il ne s’agit pas seulement de pétoires en tous genres, ces gens-là manient parfaitement la machette, avec laquelle, souvent, ils faisaient leur boulots nocturnes d’agresseurs des banlieues. Il était bon de rappeler, sous les lambris de notre Assemblée nationale, que la sécurité des Sénégalais et de leurs biens relevait de la puissance publique, c’est-à-dire du ministère de l’Intérieur. Il était bon de le rappeler, quand on voit certains présidentiables arriver dans des lieux publics avec ces escortes musclées qui terrorisent les foules même lors d’un simple… enterrement. La campagne électorale qui va s’ouvrir ne présage rien de bon quant au calme qui va habiter les candidats. Mettre un peu d’ordre dans ce qui ressemble à un jeu à se faire peur est urgent, avant que ces milices et ces nervis, accompagnés maintenant de chiens féroces et incontrôlables, ne commettent l’irréparable.
Mercredi 16 Novembre 2011




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