C’est une première depuis 2008 : un face-à-face entre les négociateurs nord-coréen et sud-coréen sur le programme nucléaire de la Corée du Nord. La rencontre a eu lieu ce week-end en marge du sommet de l’Asean à Bali en Indonésie. Un signe d’apaisement qui pourrait amorcer un nouveau cycle de négociations multilatérales. C’est en tout cas le souhait d’Hillary Clinton. La secrétaire d’Etat américaine a invité dimanche 24 juillet le vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères à New York la semaine prochaine pour évoquer une reprise des discussions à six, sans pour autant se dire prête à de nouvelles concessions.
C’est une invitation à double détente : à la fois signe d’encouragement mais aussi mise au point par la voix d’Hillary Clinton. « Nous n’allons pas récompenser le Nord juste parce qu’il revient à la table des négociations », dit-elle.
Difficile en effet de se fier à un régime qui a quitté brutalement les discussions à six en 2009 pour se livrer à peine un mois plus tard à un essai nucléaire. Depuis lors, les négociateurs internationaux se sont montrés très prudents sur une possible reprise des pourparlers.
Mais la donne a changé en novembre dernier. En plus du plutonium, la Corée du Nord annonce alors qu’elle est en train de développer une usine d’enrichissement d’uranium, une nouvelle menace que le groupe des six devra évaluer en reprenant contact avec Pyongyang. Mais là encore, le doute persiste. Beaucoup, au sein des administrations américaine et sud-coréenne, redoutent que la bonne volonté affichée par la Corée du Nord à Bali ne soit qu’un nouvel écran de fumée pour obtenir l’allègement des sanctions internationales et de nouvelles aides économiques.