Netanyahu accuse le Hezbollah pro-iranien d'avoir tenté de l'assassiner


Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé le Hezbollah libanais d'avoir tenté de l'assassiner et menacé de faire payer un "prix élevé" à l'Iran et ses alliés, après qu'un drone a visé sa résidence privée samedi.

Ces accusations amplifient les craintes d'une escalade militaire au Moyen-Orient, alors qu'Israël a maintes fois menacé de riposter à une attaque de missiles de l'Iran, son ennemi juré, le 1er octobre, et mène la guerre au Hamas à Gaza et au Hezbollah au Liban.

Malgré les coups infligés à ces deux mouvements islamistes avec la mort de leurs dirigeants tués par Israël, ces alliés de l'Iran ont juré de continuer le combat contre l'ennemi israélien.

Samedi, un drone a été lancé vers la résidence privée de Benjamin Netanyahu à Césarée (centre), mais ni M. Netanyahu ni son épouse ne s'y trouvaient, a indiqué son bureau, alors que l'armée a dénombré au moins 200 projectiles tirés du Liban voisin.

"Le Hezbollah, allié de l'Iran qui a tenté de m'assassiner, moi et ma femme, a fait une grave erreur", a dit M. Netanyahu dans un communiqué. "Je dis aux Iraniens et à leurs partenaires de l'axe du Mal: quiconque essaie de faire du mal aux citoyens d'Israël paiera un prix élevé."

Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'est entretenu samedi avec son homologue israélien et s'est dit "alarmé" par cette attaque de drone.

Le Hezbollah n'a pas revendiqué le tir de drone contre la résidence de M. Netanyahu, mais la mission iranienne à l'ONU a affirmé que le mouvement libanais était derrière l'attaque.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. En représailles, Israël a lancé une offensive dévastatrice à Gaza où le Hamas a pris le pouvoir en 2007. Le lendemain, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, en soutien au Hamas.

Dans le nord de la bande de Gaza, la défense civile a fait état de "plus de 400 morts", dont des enfants, depuis l'offensive lancée par l'armée israélienne le 6 octobre pour empêcher selon elle le Hamas de reconstituer ses forces.


- "Horreurs indescriptibles" -

"Des nouvelles épouvantables en provenance du nord de Gaza, où les Palestiniens continuent de subir des horreurs indescriptibles sous le siège des forces israéliennes", a dénoncé Joyce Msuya, la cheffe intérimaire de l'ONU pour l'aide humanitaire.

Le directeur de l'hôpital indonésien à Beit Lahia (nord), Marouane Sultan, a accusé l'armée israélienne d'avoir "bombardé et encerclé l'établissement, et coupé l'électricité". Deux patients sont morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

L'armée a, elle, annoncé la mort de deux soldats dans le nord de Gaza, ce qui porte à 357 le nombre de militaires tués dans ce territoire depuis le début de son offensive terrestre le 27 octobre 2023.

Réunis en Italie, les ministres de la Défense du G7 ont demandé "une augmentation significative et durable" de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, où les 2,4 millions d'habitants sont assiégés par Israël et menacés de famine selon l'ONU.

Ils ont aussi appelé "l'Iran à s'abstenir de fournir un soutien au Hamas, au Hezbollah, aux Houthis", les rebelles yéménites, et à éviter toute mesure "susceptible de déclencher un processus d'escalade incontrôlé".


- Poursuivre le combat -

Après la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, tué mercredi par des soldats israéliens à Gaza, le mouvement a affirmé que le combat contre Israël continuerait "jusqu'à la libération de la Palestine".

Sinouar est considéré comme le cerveau de l'attaque du 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels, incluant les otages morts en captivité.

Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 sont toujours otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.

Le Hamas a affirmé que les otages ne seraient pas libérés avant "l'arrêt" de l'offensive israélienne à Gaza qui a coûté la vie à au moins 42.519 Palestiniens, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.


- Frappes au Liban -

Après un an d'échanges de tirs frontaliers avec le Hezbollah et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, l'armée israélienne a déplacé mi-septembre le front de la guerre au Liban en menant d'intenses frappes contre le Hezbollah.

Israël, qui mène aussi depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du Liban, dit vouloir neutraliser le Hezbollah dans cette région pour permettre le retour chez eux de quelque 60.000 déplacés du nord d'Israël, cible des roquettes de ce mouvement.

Les ministres de la Défense du G7 ont réclamé le respect de la mission de maintien de la paix de l'ONU (Finul) déployée dans le sud du Liban, qui accuse Israël de viser ses positions.

Une position de la Finul, "qui n'avait pas pu recevoir d'approvisionnement depuis le 29 septembre en raison des routes bloquées" et n'avait plus d'eau depuis vendredi, a pu être réapprovisionnée dans la soirée, a annoncé la force de maintien de la paix.

Samedi, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé des caches d'armes du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth. Des frappes ont aussi visé l'est et le sud du Liban, ainsi qu'un secteur au nord de Beyrouth.

Le Hezbollah a lui revendiqué des tirs de roquettes sur le nord d'Israël. Les secours israéliens ont fait état d'un mort près d'Acre.

Au moins 1.454 personnes ont été tuées au Liban depuis l'intensification des frappes israéliennes le 23 septembre, d'après un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. Mi-octobre, l'ONU recensait près de 700.000 déplacés.
Samedi 19 Octobre 2024
Dakaractu



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