Publié tout juste la veille, le 17 avril 2024, par l'association indépendante Suisse baptisée Public Eye, un récent rapport intitulé "Comment Nestlé rend les enfants accros au sucre dans les pays à revenu plus faible", révèle une outrageuse inégalité en terme de préparations pour nourrissons et des céréales, produites et mises en vente par la multinationale Nestlé.
Au regard de l'entreprise alimentaire suisse Nestlé, une grande différence sépare apparemment les jeunes enfants d'Europe de ceux du reste du monde ; plus particulièrement des pays à faible revenu.
C'est ce que nous révèle les résultats des dernières recherches des militants de Public Eye, une organisation d’investigation suisse, en collaboration avec le Réseau international d’action pour l’alimentation infantile (IBFAN),
qui ont envoyés des échantillons de produits alimentaires pour bébés de la multinationale suisse vendus en Asie, en Afrique et en Amérique latine à un laboratoire belge pour analyse.
En effet, cinquante ans après le scandale des laits en poudre « tueurs de bébés », Nestlé est incriminé pour contenir "des niveaux élevés de sucre ajouté" dans du Cerelac et du Nido, "plus vendus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire."
"Notre enquête montre que, pour Nestlé, tous les bébés ne sont pas égaux en matière de sucre ajouté. Alors qu’en Suisse, où la société a son siège, les principales marques de céréales infantiles et de laits de croissance vendus par le géant agroalimentaire sont exemptes de sucre ajouté, la plupart des produits Cerelac et Nido commercialisés dans les pays à revenu plus faible en contiennent, à des niveaux souvent élevés ", peut-on lire sur la site officiel de Public Eye.
Afin d'illustrer, le rapport démontre qu'en Suisse, Nestlé fait la promotion de ses céréales pour bébés de 6 mois « saveur biscuit » avec la mention « sans sucre ajouté » ; tandis qu’au Sénégal ou en Afrique du Sud, les céréales Cerelac de la même saveur contiennent 6 grammes de sucre ajouté par portion. Et pourtant, en 2022, l’agence onusienne a appelé à bannir tous les sucres ajoutés de la nourriture pour bébés et jeunes enfants de moins de trois ans.
L’OMS avertit qu’une exposition précoce au sucre peut créer une préférence nocive pour les produits sucrés qui durera tout au long de la vie, et augmente le risque de développer des problèmes de santé, tels que l’obésité et d’autres maladies chroniques associées.