Moustapha Diop alias Abou Hatem, l’émir des djihadistes sénégalais de Syrte a été tué

Coup dur pour les djihadistes sénégalais de l’aile libyenne de l’Etat islamique. Leur émir, Moustapha Diop plus connu sous son nom de guerre Abou Hatem aurait été tué à Syrte.


Connu pour être le « cheikh » des djihadistes sénégalais ayant rejoint la branche libyenne de l’Etat islamique, Moustapha Diop alias Abou Hatem aurait été tué. C’est du moins ce qu’a annoncé mercredi 14 décembre un compte pro-Etat islamique sur le réseau social telegram. 
Sur les circonstances de sa mort, ledit compte qui présente le djihadiste sénégalais comme un « martyr », consent à dire que ce dernier a été tué par les
forces de l’opération « Al Bunyan al Marsous ». Qui ont vaincu les djihadistes de l’Etat islamique à Syrte, après six mois d’intenses combats. 
Cependant, les opérations de ratissage se poursuivent aux fins de « nettoyer »
complétement de la présence djihadiste la ville qui a vu naître le défunt guide de la révolution libyenne, Mouammar Kadhafi. 
Produit de l’Université de Médine, en Arabie Saoudite, Moustapha Diop fait partie des premiers sénégalais ayant rallié la Libye pour se battre aux côtés de « Daesh ». À l’instar d’Abdourahmane Mendy, d’Elimane Diop et de Sadio Gassama, il occupait les réseaux sociaux pour les besoins de la propagande du groupe terroriste né des flancs d’Al Qaïda en Irak. Sa mort porte sans doute un sacré coup aux Sénégalais de la filiale libyenne de l’Ei en ce sens qu’ils le considéraient comme leur « émir » en raison de son bagage intellectuel. 
Il était un « muhadith » (agrégé de hadiths) même s’il n’a pas, selon nos sources, terminé ses études car, nous confie-t-on, il récusait le modèle
occidental des examens à l’Université islamique de Médine. Il nous revient de
sources proches du djihadiste sénégalais qu’il était un disciple du dissident
saoudien Suleyman Al Alwan, condamné à 15 ans de prison en Arabie Saoudite pour avoir soutenu le jihad syrien et irakien. Ayant accompli sa « hijra » avec son épouse et leur enfant, il n’hésitait pas à poster la photo de celui-ci sur Facebook avec le commentaire « tel père, tel fils ».




Les djihadistes sénégalais tués en Libye
Il n’est cependant pas la première victime sénégalaise de cette propension de l’Etat islamique à vouloir s’emparer de pans importants de la Libye. Le 19 juillet dernier, des sources sécuritaires de l’opération BAM affirmaient avoir tué l’ancien peintre en bâtiment, Abdourahmane Mendy.
Quelques jours plus tard, c’était au tour d’un certain « Abu Jafar as Senegali » d’être annoncé mort sans qu’on sache sa véritable identité. Ne s’agirait-il pas d’Elimane Diop, puisqu’il avait le même nom de guerre ? 
Les autres djihadistes sénégalais tués en Libye l’ont été avant le lancement, le 12 mai dernier, de l’opération « Al Bunyan al Marsous ». C’est le cas d’Hassane Diène dit Abu Khalid, qui a été pris vers octobre 2015 dans une embuscade près de Sidra et ne s’en est pas sorti vivant.
Son corps a été diffusé sur Facebook par Abdourahmane Mendy qui annonçait en même temps son « martyr ». 
Pour sa part, Zeïd Bâ alias Abou Oussama, il a perdu la vie durant les trois jours d’affrontements entre djihadistes de l’Ei et des populations du district 03 de Syrte. Ce, suite à l’assassinat par les premiers d’un imam Khalid bin Rajab Ferjani de la très influente tribu des Ferjani qui s’était désolidarisé de la méthode des nouveaux occupants de la ville. S’aggissant d’Abu Zeïnab ou Abdallah Sine de son vrai nom, il a été visé au mois de juillet 2015 par un bombardement à Nofilia, à l’est de Syrte. Abdallah Dièye, Ibrahima Bah (frère de Zeïd Ba) auraient également été tués en Libye... 


 
Mercredi 14 Décembre 2016
Yusufa Niang