« Message of Hope » ou le cri d’une Génération « Mondialisée »
Avec un nom aussi différent, Wagëblë qui signifie « divulguer le message codé aux masses populaires» ne pouvaient avoir un son indifférent. Originaires des quartiers pauvres de Thiaroye dans la banlieue Dakaroise, Waterflow et son compère EyeWitness se sont hissés aujourd’hui au firmament d’artistes qui hier encore, adulaient et regardaient sur la petite lucarne. Leur rapide ascension commencée il y’a presque une dizaine d’années sur les bords de leur quartier natal, Pikine, ne leur a pas du tout fait perdre cette originalité qui fait leur succès, encore moins cette agressivité verbale dont ils sont si fiers.
Etendards d’une jeunesse qui subit douloureusement les soubresauts de la mondialisation, ils représentent aujourd’hui ce que le hip hop Galsen a de mieux : Une voix, une présence mais surtout un discours arrogant et engagé, prônant le respect de soi même et la quête de la connaissance ultime.
Leur premier album « Rap New Generation » sorti en 2003, sera suivi 2 ans plus tard du mythique « Sénégal », qui leur valu en 2005 le titre de « Meilleur groupe et meilleur album » au Sénégal. Cette consécration fut l’entame d’une collaboration avec le label Norvégien Two Thou Entertainment, puis le départ pour l’Europe ou ils s’établissent ensuite pour enrichir et développer leur art. Vivant aujourd’hui entre Washington DC, la Norvège et la Suisse, ils parcourent le monde délivrant leur message d’espoir ou partagent le plateau avec des sommités tels que Nas, Rakim ou Damien Marley, comme récemment a l’occasion du «Distant Relatives panel» tenu par le National Geographic .
Auto produit par Wagëblë, ce troisième album « Message of Hope », montre un groupe au sommet de son art, et dont la maturité est sans équivoque. L’album renferme 15 titres qui traitent certes de différents thèmes, cependant d’une chanson a une autre, le message reste concis : inspirer la jeunesse Africaine a s’auto prendre en charge, et d’être le maitre de sa propre destinée.
La chanson « Message of Hope », qui débute l’album annonce déjà la couleur de ce qui sera un instructif voyage au cœur du Wagëblë, dépeint par Flow et Witness. Sur un fond du présentateur vedette de la chaine Américaine ABC, la voix imposante de Waterflow et le beat lourd vous force immédiatement a tendre l’oreille. Produite par Eye Witness -himself- qui signe lá un pur chef d’œuvre, la chanson dévoile deux poètes dont le message d’espoir est rempli de sens. Originaire d’un des quartiers les plus défavorisés de la capitale, ils rappellent á travers leurs rimes, que la location géographique, ou la pauvreté ne peuvent être des obstacles.
Suivi ensuite du dangereux « Hipolitic », un sombre tableau du mélodrame socio-politique Sénégalais. Derrière un son lourd et agressif faisant étrangement penser a du Dr Dre, EyeWitness et Waterflow interpellent directement le président Sénégalais Abdoulaye Wade qui fait face a une élection controversée en Février 2012, pour lui rappeler les promesses non tenues faites a la jeunesse Sénégalaise qui l’avait propulsé au palais en 2000.
Le refrain cru qui martèle « Hip (hop) Moola Fale, (hip) Hop Molay Fooli » ou « C’est le hip hop qui t’as élu mais c’est le hip hop qui va te déchoir » est lourd de sens et constitue une menace a peine voilée de ce groupe qui se veut le porte parole de toute une jeunesse.
Dans « African Dream », un des titres phares de l’album, la belle voix du célèbre folk Sénégalais Cheikh « Ndigël » Lo, nous entraine pour un voyage imaginaire vers une nouvelle Afrique ou tous les rêves sont enfin permis. « Sufferers » ou Debout, est un appel a l’action dédié a tous les jeunes qui galèrent et qui ont baissé les bras. En duo avec l’artiste Dancehall Jabaman, ils exhortent le jeune Sénégalais a croire en lui-même et en ses propres capacités pour sortir de la galère dans laquelle il patauge, lui et ses pairs.
« Act Now », un mélange de danse et de hip-hop, ainsi que « Ñjikita » en duo avec le Sénégalais Alphawon, suivent également la même direction pour une réelle prise de conscience des masses opprimées. Tandis que « Ils disent », délivre un sévère réquisitoire a l’encontre des politiciens véreux qui prétendent sauver le monde, mais s’occupent plutôt de se remplir les poches avec l’argent public.
L’un des meilleurs tubes de l’album demeure sans aucun doute « One day » en duo avec El Axel. Produit par Nasty Kutt, l’un des « producers » fétiches de Method Man, la forte dose des synthétiseurs vous fait bouger la tète des les premières notes. Sans vous laisser le temps de souffler, l’entrainante mélodie du refrain chanté par Alphawon rappelle que malgré le « Hard Life », le bien triomphera toujours du mal. La légitimité du Wagëblë comme toujours un groupe « conscient » et non commercial, est également posée dans cette chanson a travers les lyrics de Waterflow quand il dit : “How Many Years Ñongi Try Handle Suñu Biz / Every Biis Ñu Realize Lisi Diis /Lisi Siis Lisi Tiss Mane Mooma Freeze/ Ñaata Bomb Lañu Mëssë Release/ No Money, No Fame, No Honey Low Game, Hustle / Struggle deme tour rolling / recording, dropping, bañ naangu sopi”...
Cet album selon Waterflow, est une transition de l’adolescence a l’âge de la maturité artistique, mais aussi intellectuelle. Il représente cet état d’esprit ou l’artiste prend conscience même de son propre fondement, de sa position et de son rôle dans la société dans laquelle il évolue et participe. Pour lui, c’est en fait la synthèse de tout un vécu, de toute une aventure commencée il y’a fort longtemps, qu’ils ont compilé pour en faire un disque. C’est pourquoi le titre de l’album « Message of Hope » n’est point fortuit. A travers leur message d’espoir, ils redonnent a la communauté qui les a forgé ce qui lui est du.
EyeWitness enchaine dans la même direction en rappelant qu’ils auraient pu dénaturer leur musique « for Money & Fame », puisse qu’ils en ont eu plusieurs fois l’occasion, mais qu’ils sont restes fidèles a leur serment du premier jour : représenter la voix des sans voix. Et c’est effectivement ce sentiment du « Devoir accompli » qui se ressent nettement lorsque l’on écoute attentivement la chanson « Come Back » qui annonce le retour d’un Wageble « On Top Its Game. »
Personnellement et a titre de critique, la chanson qui m’a rendu très émotif demeure la mélodieuse « Doom » ou « Enfant », une hymne dédiée a Sundjata et Amani, les deux enfants de Waterflow et de EyeWitness qui doivent être bien fiers de ce beau témoignage d’amour de deux pères comblés. Dans la chanson, ils sont le Roi et la Reine qui sont aujourd’hui ce que leurs parents étaient hier : deux jeunes africains destinés a marquer leur époque.
Enregistré entre Washington DC, New York, Oslo, Dakar et Genève, « Message of Hope » est un MUST pour tout amateur de « réel » positif Hip hop.
Avec un nom aussi différent, Wagëblë qui signifie « divulguer le message codé aux masses populaires» ne pouvaient avoir un son indifférent. Originaires des quartiers pauvres de Thiaroye dans la banlieue Dakaroise, Waterflow et son compère EyeWitness se sont hissés aujourd’hui au firmament d’artistes qui hier encore, adulaient et regardaient sur la petite lucarne. Leur rapide ascension commencée il y’a presque une dizaine d’années sur les bords de leur quartier natal, Pikine, ne leur a pas du tout fait perdre cette originalité qui fait leur succès, encore moins cette agressivité verbale dont ils sont si fiers.
Etendards d’une jeunesse qui subit douloureusement les soubresauts de la mondialisation, ils représentent aujourd’hui ce que le hip hop Galsen a de mieux : Une voix, une présence mais surtout un discours arrogant et engagé, prônant le respect de soi même et la quête de la connaissance ultime.
Leur premier album « Rap New Generation » sorti en 2003, sera suivi 2 ans plus tard du mythique « Sénégal », qui leur valu en 2005 le titre de « Meilleur groupe et meilleur album » au Sénégal. Cette consécration fut l’entame d’une collaboration avec le label Norvégien Two Thou Entertainment, puis le départ pour l’Europe ou ils s’établissent ensuite pour enrichir et développer leur art. Vivant aujourd’hui entre Washington DC, la Norvège et la Suisse, ils parcourent le monde délivrant leur message d’espoir ou partagent le plateau avec des sommités tels que Nas, Rakim ou Damien Marley, comme récemment a l’occasion du «Distant Relatives panel» tenu par le National Geographic .
Auto produit par Wagëblë, ce troisième album « Message of Hope », montre un groupe au sommet de son art, et dont la maturité est sans équivoque. L’album renferme 15 titres qui traitent certes de différents thèmes, cependant d’une chanson a une autre, le message reste concis : inspirer la jeunesse Africaine a s’auto prendre en charge, et d’être le maitre de sa propre destinée.
La chanson « Message of Hope », qui débute l’album annonce déjà la couleur de ce qui sera un instructif voyage au cœur du Wagëblë, dépeint par Flow et Witness. Sur un fond du présentateur vedette de la chaine Américaine ABC, la voix imposante de Waterflow et le beat lourd vous force immédiatement a tendre l’oreille. Produite par Eye Witness -himself- qui signe lá un pur chef d’œuvre, la chanson dévoile deux poètes dont le message d’espoir est rempli de sens. Originaire d’un des quartiers les plus défavorisés de la capitale, ils rappellent á travers leurs rimes, que la location géographique, ou la pauvreté ne peuvent être des obstacles.
Suivi ensuite du dangereux « Hipolitic », un sombre tableau du mélodrame socio-politique Sénégalais. Derrière un son lourd et agressif faisant étrangement penser a du Dr Dre, EyeWitness et Waterflow interpellent directement le président Sénégalais Abdoulaye Wade qui fait face a une élection controversée en Février 2012, pour lui rappeler les promesses non tenues faites a la jeunesse Sénégalaise qui l’avait propulsé au palais en 2000.
Le refrain cru qui martèle « Hip (hop) Moola Fale, (hip) Hop Molay Fooli » ou « C’est le hip hop qui t’as élu mais c’est le hip hop qui va te déchoir » est lourd de sens et constitue une menace a peine voilée de ce groupe qui se veut le porte parole de toute une jeunesse.
Dans « African Dream », un des titres phares de l’album, la belle voix du célèbre folk Sénégalais Cheikh « Ndigël » Lo, nous entraine pour un voyage imaginaire vers une nouvelle Afrique ou tous les rêves sont enfin permis. « Sufferers » ou Debout, est un appel a l’action dédié a tous les jeunes qui galèrent et qui ont baissé les bras. En duo avec l’artiste Dancehall Jabaman, ils exhortent le jeune Sénégalais a croire en lui-même et en ses propres capacités pour sortir de la galère dans laquelle il patauge, lui et ses pairs.
« Act Now », un mélange de danse et de hip-hop, ainsi que « Ñjikita » en duo avec le Sénégalais Alphawon, suivent également la même direction pour une réelle prise de conscience des masses opprimées. Tandis que « Ils disent », délivre un sévère réquisitoire a l’encontre des politiciens véreux qui prétendent sauver le monde, mais s’occupent plutôt de se remplir les poches avec l’argent public.
L’un des meilleurs tubes de l’album demeure sans aucun doute « One day » en duo avec El Axel. Produit par Nasty Kutt, l’un des « producers » fétiches de Method Man, la forte dose des synthétiseurs vous fait bouger la tète des les premières notes. Sans vous laisser le temps de souffler, l’entrainante mélodie du refrain chanté par Alphawon rappelle que malgré le « Hard Life », le bien triomphera toujours du mal. La légitimité du Wagëblë comme toujours un groupe « conscient » et non commercial, est également posée dans cette chanson a travers les lyrics de Waterflow quand il dit : “How Many Years Ñongi Try Handle Suñu Biz / Every Biis Ñu Realize Lisi Diis /Lisi Siis Lisi Tiss Mane Mooma Freeze/ Ñaata Bomb Lañu Mëssë Release/ No Money, No Fame, No Honey Low Game, Hustle / Struggle deme tour rolling / recording, dropping, bañ naangu sopi”...
Cet album selon Waterflow, est une transition de l’adolescence a l’âge de la maturité artistique, mais aussi intellectuelle. Il représente cet état d’esprit ou l’artiste prend conscience même de son propre fondement, de sa position et de son rôle dans la société dans laquelle il évolue et participe. Pour lui, c’est en fait la synthèse de tout un vécu, de toute une aventure commencée il y’a fort longtemps, qu’ils ont compilé pour en faire un disque. C’est pourquoi le titre de l’album « Message of Hope » n’est point fortuit. A travers leur message d’espoir, ils redonnent a la communauté qui les a forgé ce qui lui est du.
EyeWitness enchaine dans la même direction en rappelant qu’ils auraient pu dénaturer leur musique « for Money & Fame », puisse qu’ils en ont eu plusieurs fois l’occasion, mais qu’ils sont restes fidèles a leur serment du premier jour : représenter la voix des sans voix. Et c’est effectivement ce sentiment du « Devoir accompli » qui se ressent nettement lorsque l’on écoute attentivement la chanson « Come Back » qui annonce le retour d’un Wageble « On Top Its Game. »
Personnellement et a titre de critique, la chanson qui m’a rendu très émotif demeure la mélodieuse « Doom » ou « Enfant », une hymne dédiée a Sundjata et Amani, les deux enfants de Waterflow et de EyeWitness qui doivent être bien fiers de ce beau témoignage d’amour de deux pères comblés. Dans la chanson, ils sont le Roi et la Reine qui sont aujourd’hui ce que leurs parents étaient hier : deux jeunes africains destinés a marquer leur époque.
Enregistré entre Washington DC, New York, Oslo, Dakar et Genève, « Message of Hope » est un MUST pour tout amateur de « réel » positif Hip hop.
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