Dans une interview avec l'équipe de Dakaractu Mbour, Moustapha Junior Thiam, Président du mouvement « Ensemble, C’est Possible », a rappelé que « la gouvernance d’un pays n’est pas un jeu de Voltaire. "Il faut arrêter les tâtonnements, les urgences sont ailleurs dans ce pays... Entre la conquête du pouvoir et l'exercice du pouvoir, il y a une différence énorme".
Le référendum, la présence du chef de l'État au Conseil Supérieur de la magistrature, la suppression des fonds politiques et la question des inondations feront partie des sujets abordés.
Il rappellera donc que les principes républicains sont biens structurés, organisés avec une bonne planification des projets et un programme de développement durable. »
Il a insisté aussi sur le fait que certains citoyens demandent l'organisation d’un référendum pour procéder à des réformes afin de pouvoir adopter de nouvelles règles.
Selon lui, "l’urgence est ailleurs dans la mesure où le référendum nous coûte beaucoup d’argent. La question des inondations doit être une priorité première en cette période d’hivernage. Mis à part ça, l’éducation, la santé, l’emploi des jeunes sont autant de facteurs qui méritent l’attention de son excellence, le président de la République. Pour qu’un pays puisse se développer il lui faut une administration organisée, une justice indépendante et des finances saines.
Par rapport à la justice indépendante, il fustige l’idée selon laquelle, "certains citoyens qui se disent intellectuels prônent à ce que le président de la République quitte le Conseil supérieur de la magistrature", car il estime que "dans tous les pays qui se respectent, dans les grandes démocraties, l’autorité du président de la République sur le Conseil supérieur de la magistrature apparaît de manière encadrée, et le président de la République doit présider le conseil supérieur de la magistrature pour mieux suivre le bon fonctionnement et l’organisation de la justice. Cela ne veut pas dire qu’il s’immisce dans les décisions de justice ainsi que les carrières des magistrats qui sont bien protégés par certaines règles telles que « l’inamovibilité » etc... Fort heureusement que les magistrats eux-mêmes prônent à ce que le président reste dans le conseil." Concernant les fonds politiques qui suscitent énormément d’indignation de la part de certains citoyens qui souhaitent qu’ils soient supprimés, Moustapha Junior Thiam rappelle que « les fonds politiques font partie de la tradition républicaine et qu’il en existe dans tous les pays du monde qui se respectent. Les fonds sont biens encadrés en plus de cela, ces fonds ne se trouvent pas seulement à la présidence de la République, il existe dans d’autres ministères et institutions de ce pays tels que la primature, l’assemblée nationale, le ministère des affaires étrangères et dans d’autres ministères de souveraineté tels que le ministère de l’intérieur, le conseil économique social et environnemental, etc... » Mais, selon lui, « la cible de la présidence de la République pour que ces fonds soient supprimés est incompréhensible et ne repose sur aucune base légale. »
Il rappellera que suite au regrettable problème qui a eu lieu à Médina Gounass, « les moyens que le ministre de l’intérieur a déployés font partie des fonds politiques de ce ministère. Donc, il est hors de question que ces fonds soient supprimés parce qu’ils sont spéciaux et doivent servir à une intervention rapide en cas d’urgence. »
De ce fait, il invite le mouvement "ensemble, c’est possible" à « être mobilisé autour de l’essentiel pour aborder les bonnes questions pour les vraies ruptures afin que le pays se dirige vers une émergence incontestable. » Sur le plan des inondations, il exige qu’ « un plan d’assainissement soit mis en place pour les résoudre dans certaines villes du Sénégal, notamment à Dakar, la capitale, à Kaolack, Taïba Niassène pour ne citer que celles là. Le constat est unanime, la ville de Kaolack par exemple est inondée dès la première pluie. Cela est dû à l’augmentation de la population et au plan de lotissement qui n’est pas du tout respecté comme il se doit. Donc, le ministère chargé de l’assainissement doit réfléchir à l’urgence pour éradiquer ce problème une bonne fois »