Matam/Kanel : La COSYDEP promeut un modèle de classes passerelles financé par les ressources issues de l'extraction minière.


Au Sénégal, beaucoup d’enfants et de jeunes ne bénéficient toujours pas du droit à une éducation de qualité du fait de contraintes économiques, environnementales mais aussi de représentations socio-culturelles qui affectent leurs communautés. En effet, des études de la COSYDEP (2016) et de l’USAID (2017) montrent que 1.498.286 enfants et jeunes âgés de 6 à 16 ans sont hors du système éducatif (37%). Les enfants qui n’ont jamais été scolarisés représentent 1.196.953 enfants (78,6%) et les déscolarisés représentent 21,4% de l’effectif, majoritairement des garçons (57%) contre 43% de filles.

Pour accompagner l’Etat et les Collectivités dans la recherche de solutions pertinentes aux problèmes d’accès et d’efficacité dans l’éducation mais aussi de solutions durables de financement, notamment à la base et soulager les ménages, la COSYDEP et l’ONG 3D ont mis en place le programme intitulé « USAID/KAWRAL », un dispositif de participation citoyenne financé par l’USAID. 

Ledit programme vise à renforcer la mobilisation de ressources financières au profit de l’éducation dans la région de Matam en faisant de sorte que l’exploitation des ressources minières puisse permettre d’accroître le financement du système éducatif. 

Dans ce programme qui repose sur l’engagement de la SOMIVA en faveur du «financement de l’éducation avec les ressources minières, la COSYDEP assure le lead pour l’atteinte du résultat 3 : « Promouvoir la collaboration entre les organisations locales et intermédiaires pour inciter les municipalités à financer le plan de développement de l'éducation locale de Kanel au moyen des recettes de la taxe minière ». 

C’est dans ce cadre que s’effectue la mission de trois jours dans la région de Matam, conduite par Cheikh MBOW, Directeur Exécutif de la COSYDEP accompagné des chargés du programme et de l'équipe locale. Des visites de courtoisie auprès du Gouverneur, du Président du Conseil départemental, de l’Inspecteur d’académie, de l’Inspecteur de l’éducation et d'une école de la commune de Matam ont été organisées, en prélude de l’atelier sur le financement des priorités de l’éducation par le biais de l'extraction minière.

Présidé par le préfet de Kanel, un département minier, l’atelier a permis de partager le modèle de classes passerelles RSE. Ce modèle qui se veut original en ce sens qu’il intègre la formation professionnelle, l’utilisation des langues nationales et la valorisation des savoirs et savoir-faire locaux, vise l’implantation de classes passerelles à l’élémentaire et dans la formation professionnelle par le biais du financement par la RSE. Le modèle répertorie les enfants en situation de décrochage dans les communes impactées, intègre les enfants déscolarisés ou non scolarisés de 8 à 14 ans à l’élémentaire et permet aux jeunes de bénéficier d’une formation qualifiante dans les CPF et ateliers artisanaux pour une insertion socio professionnelle.  


En effet, le Code minier prévoit des dispositions dans ce sens, à savoir :
- Le Fonds d’Appui et de péréquation pour les Collectivités Territoriales qui est alimenté par une quote-part annuelle de 20% de la redevance et des droits fixes payés par les entreprises minières ; 
- Le fonds d’appui au secteur minier ; 
- Le Fonds d’Appui au Développement Local qui est constitué de 0,5% du chiffre d’affaire hors taxe des entreprises sur place ; 
- Les Droits de Stationnement payés par les entreprises minières ; 
- La contribution économique locale (CEL) qui est un impôt local tiré sur la valeur locative ; 
- La Responsabilité Sociétale d’Entreprise. 
Ces fonds devraient financer des projets pour booster le développement local.
Mardi 7 Juillet 2020




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