L’ex-ministre des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye a été reçu ce mercredi à Rabat par le prince Moulay Rachid du Maroc. L’information, que les médias d’État feignent d’ignorer, a été ébruitée par le site marocain Le Reporter Express, qui se contente de souligner diplomatiquement que l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise était porteur d’un message du Président Macky Sall, pour le roi du Maroc.
Le fait, insolite, semble relever de la diplomatie parallèle, en usage à chaque fois que de sombres nuages obscurcissent les relations entre deux pays. Il coule de source que le Maroc, qui a coupé les ponts avec Israël depuis 2000, ne voit pas d’un bon œil la visite que Me Sidiki Kaba a effectuée à Jérusalem fin mars 2018. En son temps, l’ambassade israélienne à Dakar avait vite fait d’afficher sur sa page Facebook son satisfecit, rappelant que c’était en 1971, la dernière fois qu’un homme d’Etat sénégalais, en la personne du président Léopold Sédar Senghor, foulait le sol de Jérusalem.
En effet, depuis 1975, soit dans la foulée de la victoire israélienne à Kippour, le Sénégal est aux commandes du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du Peuple palestinien. Il avait été reconduit à ce poste au mois de février 2017. En 1973, il a aussi été le premier Etat à accepter que l’Organisation pour la libération de la Palestine (Olp) ouvre son premier bureau à Dakar. Qui plus est, le Sénégal a reconnu l’Etat palestinien depuis le 15 novembre 1988, le jour où le président de l’Olp Yasser Arafat a fait la déclaration de la création d’un Etat palestinien en Algérie. Mieux, le 16 novembre 1988, la représentation diplomatique palestinienne au Sénégal, qui existait auparavant, est devenue une ambassade.
C’est dire que la question palestinienne est au croisement des destins sur l’axe Rabat-Dakar.
Car, le roi du Maroc, ex officio, préside depuis 1975 le comité Al Qods, regroupant, à l’instigation de l’Organisation de la conférence islamique, tous les Etats arabes qui soutiennent la cause palestinienne. En outre, Rabat abrite le siège dudit comité, doté depuis 1998 d’un bras armé financier, Bayt Mal Al Qods Achari. Le royaume chérifien se sert de cette position pour se rendre incontournable dans l’échiquier moyen-oriental.
Au mois de décembre passé, Mohammed VI avait vigoureusement protesté auprès de Donald Trump, qui envisageait de transférer l'ambassade des États-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.
En juin 2017, le roi alaouite avait, à cause de la présence du Premier ministre israélien au Libéria, annulé sa participation au sommet de la CEDEAO, alors que son dossier d’adhésion devait y être examiné. Circonstance aggravante, il se dit qu’en opérant ce rapprochement, Benyamin Netanyahou voudrait bénéficier des voix des pays de la sous-région qui, systématiquement, votent contre son pays à l’ONU.
Toutes choses qui prédisposent à croire que Mankeur Ndiaye s’est rendu en sapeur-pompier à Rabat pour éteindre le feu supposément allumé par son prédécesseur.
Le fait, insolite, semble relever de la diplomatie parallèle, en usage à chaque fois que de sombres nuages obscurcissent les relations entre deux pays. Il coule de source que le Maroc, qui a coupé les ponts avec Israël depuis 2000, ne voit pas d’un bon œil la visite que Me Sidiki Kaba a effectuée à Jérusalem fin mars 2018. En son temps, l’ambassade israélienne à Dakar avait vite fait d’afficher sur sa page Facebook son satisfecit, rappelant que c’était en 1971, la dernière fois qu’un homme d’Etat sénégalais, en la personne du président Léopold Sédar Senghor, foulait le sol de Jérusalem.
En effet, depuis 1975, soit dans la foulée de la victoire israélienne à Kippour, le Sénégal est aux commandes du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du Peuple palestinien. Il avait été reconduit à ce poste au mois de février 2017. En 1973, il a aussi été le premier Etat à accepter que l’Organisation pour la libération de la Palestine (Olp) ouvre son premier bureau à Dakar. Qui plus est, le Sénégal a reconnu l’Etat palestinien depuis le 15 novembre 1988, le jour où le président de l’Olp Yasser Arafat a fait la déclaration de la création d’un Etat palestinien en Algérie. Mieux, le 16 novembre 1988, la représentation diplomatique palestinienne au Sénégal, qui existait auparavant, est devenue une ambassade.
C’est dire que la question palestinienne est au croisement des destins sur l’axe Rabat-Dakar.
Car, le roi du Maroc, ex officio, préside depuis 1975 le comité Al Qods, regroupant, à l’instigation de l’Organisation de la conférence islamique, tous les Etats arabes qui soutiennent la cause palestinienne. En outre, Rabat abrite le siège dudit comité, doté depuis 1998 d’un bras armé financier, Bayt Mal Al Qods Achari. Le royaume chérifien se sert de cette position pour se rendre incontournable dans l’échiquier moyen-oriental.
Au mois de décembre passé, Mohammed VI avait vigoureusement protesté auprès de Donald Trump, qui envisageait de transférer l'ambassade des États-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.
En juin 2017, le roi alaouite avait, à cause de la présence du Premier ministre israélien au Libéria, annulé sa participation au sommet de la CEDEAO, alors que son dossier d’adhésion devait y être examiné. Circonstance aggravante, il se dit qu’en opérant ce rapprochement, Benyamin Netanyahou voudrait bénéficier des voix des pays de la sous-région qui, systématiquement, votent contre son pays à l’ONU.
Toutes choses qui prédisposent à croire que Mankeur Ndiaye s’est rendu en sapeur-pompier à Rabat pour éteindre le feu supposément allumé par son prédécesseur.
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