La manifestation de l'opposition et de la société civile de samedi a été marquée par la bouderie des leaders parisiens de l'Alliance pour la République (Apr). Une bouderie qui a été ressentie jusque dans la mobilisation.
(Correspondant permanent à Paris) - C'est sous un climat de 5° que l'opposition et la société sénégalaises à Paris ont manifesté, avant-hier samedi à la Place de la République. Une marche avait été prévue, mais elle a été finalement annulée pour être remplacée par un sit-in. La raison évoquée est liée à la faiblesse de la mobilisation pourtant forte d'une centaine de personnes. Mais ce qui a marqué les observateurs de la scène politique sénégalaise à Paris, c'est l'absence des ténors de l'Alliance pour la République (Apr). Cette absence a été d'autant plus surprenante que les militants de l'Apr de Paris font partie des principaux animateurs des manifestations de l'opposition. Mais samedi dernier, ils ont boudé et leurs militants se comptaient du bout des doigts.
Interrogés, les animateurs ont évoqué ‘un malentendu’ entre les leaders de l'Apr France et ceux des autres partis politiques de l'opposition et de la société civile. Personne ne veut jeter de l'huile sur le feu afin de préserver l'unité de l'opposition sénégalaise à la veille des élections présidentielles qui sont âprement disputées en France. Selon certaines indiscrétions, c'est la façon de conduire la manifestation de samedi qui a opposé l'Apr aux autres parties prenantes de la manifestation. L’Apr n'aurait pas cautionné que la manifestation soit organisée au nom du M23 d'autant plus que cela n'a jamais été le cas.
Interrogé, Demba Sow de l'Apr, très actif dans les manifestations de l'opposition, tente de minimiser la bouderie de son parti. ‘Nous sommes parties prenantes de la manifestation. Nous avons même cotisé les 50 euros réclamés. En plus j'étais présent à la manifestation’, tente-t-il d'éluder la question. S’il a été présent, ce n'est que pour quelques minutes. Et cette présence éphémère était bizarre d'autant plus qu'il fait partie des principaux animateurs des manifs de l'opposition à Paris. ‘Si nous sommes partis, c'est parce que nous préparons l'accueil de notre leader Macky Sall (il est à Paris depuis hier matin et doit participer à une conférence à l'Institut français des Relations internationales, Ndlr). Ensuite nous devons aller valider des secteurs’, explique Demba Sow.
Des explications qui ne sont pas convaincantes d'autant plus que la manifestation de l'opposition était prévue depuis longtemps. Sur notre insistance, il avance une autre explication : ‘C'est un malentendu et ce n'est pas évident de gérer un mouvement’. Finalement il reconnaîtra qu'il avait eu des ‘tensions’ durant les préparatifs de la manifestation. L'Apr n'était pas d'accord qu'elle soit dirigé par le M23 et que sur la banderole qu'on n’écrive pas M23 parce qu'il n'est pas sûr que tout le monde se reconnaisse à travers ce mouvement. ‘Ils ont voulu imposer le M 23. Il y a eu des tensions et des tiraillement’, consent-il à dire.D'ailleurs, cette division s'est ressentie dans les différents discours des intervenants. Pour eux, il faut simplement la ‘dépasser’. Ils estiment que le combat doit être dirigé contre la candidature du président Wade.
En tous les cas, la centaine de personnes a bravé le froid et a manifesté contre ‘la candidature du président Wade, la taxe sur les appels entrants’. Tour à tour, les intervenants, après avoir reconnu la faible mobilisation, ont appelé à ‘la détermination’ pour empêcher la candidature du président Wade. Outre la candidature du président Wade, les manifestants ont fustigé la taxe sur les appels entrants.
‘Sur la période d’application de la mesure, les appels ont baissé de 14 % en moyenne. Cette mesure a contraint la diaspora à appeler moins ou à opérer des arbitrages en transférant moins d’argent à leurs familles’, explique Mamadou Lamine Cissé dit Barési, en marge de la manifestation. Selon lui, en application du décret instaurant la surtaxe sur les appels internationaux entrants, la Sonatel a notifié à ses correspondants ‘les nouveaux tarifs de terminaison effectifs à partir du 1er octobre 2011. Conséquences, plus de 53 % de hausse sur la terminaison sur le mobile et +117 % sur la terminaison sur le fixe’.
Moustapha BARRY
( Walf)
(Correspondant permanent à Paris) - C'est sous un climat de 5° que l'opposition et la société sénégalaises à Paris ont manifesté, avant-hier samedi à la Place de la République. Une marche avait été prévue, mais elle a été finalement annulée pour être remplacée par un sit-in. La raison évoquée est liée à la faiblesse de la mobilisation pourtant forte d'une centaine de personnes. Mais ce qui a marqué les observateurs de la scène politique sénégalaise à Paris, c'est l'absence des ténors de l'Alliance pour la République (Apr). Cette absence a été d'autant plus surprenante que les militants de l'Apr de Paris font partie des principaux animateurs des manifestations de l'opposition. Mais samedi dernier, ils ont boudé et leurs militants se comptaient du bout des doigts.
Interrogés, les animateurs ont évoqué ‘un malentendu’ entre les leaders de l'Apr France et ceux des autres partis politiques de l'opposition et de la société civile. Personne ne veut jeter de l'huile sur le feu afin de préserver l'unité de l'opposition sénégalaise à la veille des élections présidentielles qui sont âprement disputées en France. Selon certaines indiscrétions, c'est la façon de conduire la manifestation de samedi qui a opposé l'Apr aux autres parties prenantes de la manifestation. L’Apr n'aurait pas cautionné que la manifestation soit organisée au nom du M23 d'autant plus que cela n'a jamais été le cas.
Interrogé, Demba Sow de l'Apr, très actif dans les manifestations de l'opposition, tente de minimiser la bouderie de son parti. ‘Nous sommes parties prenantes de la manifestation. Nous avons même cotisé les 50 euros réclamés. En plus j'étais présent à la manifestation’, tente-t-il d'éluder la question. S’il a été présent, ce n'est que pour quelques minutes. Et cette présence éphémère était bizarre d'autant plus qu'il fait partie des principaux animateurs des manifs de l'opposition à Paris. ‘Si nous sommes partis, c'est parce que nous préparons l'accueil de notre leader Macky Sall (il est à Paris depuis hier matin et doit participer à une conférence à l'Institut français des Relations internationales, Ndlr). Ensuite nous devons aller valider des secteurs’, explique Demba Sow.
Des explications qui ne sont pas convaincantes d'autant plus que la manifestation de l'opposition était prévue depuis longtemps. Sur notre insistance, il avance une autre explication : ‘C'est un malentendu et ce n'est pas évident de gérer un mouvement’. Finalement il reconnaîtra qu'il avait eu des ‘tensions’ durant les préparatifs de la manifestation. L'Apr n'était pas d'accord qu'elle soit dirigé par le M23 et que sur la banderole qu'on n’écrive pas M23 parce qu'il n'est pas sûr que tout le monde se reconnaisse à travers ce mouvement. ‘Ils ont voulu imposer le M 23. Il y a eu des tensions et des tiraillement’, consent-il à dire.D'ailleurs, cette division s'est ressentie dans les différents discours des intervenants. Pour eux, il faut simplement la ‘dépasser’. Ils estiment que le combat doit être dirigé contre la candidature du président Wade.
En tous les cas, la centaine de personnes a bravé le froid et a manifesté contre ‘la candidature du président Wade, la taxe sur les appels entrants’. Tour à tour, les intervenants, après avoir reconnu la faible mobilisation, ont appelé à ‘la détermination’ pour empêcher la candidature du président Wade. Outre la candidature du président Wade, les manifestants ont fustigé la taxe sur les appels entrants.
‘Sur la période d’application de la mesure, les appels ont baissé de 14 % en moyenne. Cette mesure a contraint la diaspora à appeler moins ou à opérer des arbitrages en transférant moins d’argent à leurs familles’, explique Mamadou Lamine Cissé dit Barési, en marge de la manifestation. Selon lui, en application du décret instaurant la surtaxe sur les appels internationaux entrants, la Sonatel a notifié à ses correspondants ‘les nouveaux tarifs de terminaison effectifs à partir du 1er octobre 2011. Conséquences, plus de 53 % de hausse sur la terminaison sur le mobile et +117 % sur la terminaison sur le fixe’.
Moustapha BARRY
( Walf)