Un groupement malien qui avait contribué à la chute de l'ancien président malien Ibrahim Boubakar Keïta en 2020 a exprimé son opposition au projet de nouvelle Constitution de la junte au pouvoir, dans un communiqué reçu jeudi par l'AFP.
Le projet de nouvelle Constitution constitue un élément clé du vaste chantier invoqué par la junte pour se maintenir jusqu'en 2024 à la tête de ce pays plongé dans une crise profonde. Un référendum devait se tenir le 19 mars mais a été reporté à une date non précisée.
Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a estimé que le processus d'élaboration d'une nouvelle Constitution n'a pas été respecté. "Les membres de la commission de finalisation n'ont pas été élus ni librement choisis", a-t-il affirmé.
Selon le M5, le projet de la Constitution renforce "le déséquilibre des pouvoirs au profit du président de la République qu'il érige en monarque".
Dans la nouvelle Constitution, ce serait le président qui "détermine la politique de la Nation", et non plus le gouvernement. Le président nommerait le Premier ministre et les ministres et mettrait fin à leurs fonctions.
Un autre mouvement critique de la junte, "l'Appel du 20 février pour sauver le Mali", avait annoncé son rejet du texte, tout comme les groupes armés du nord du Mali et une influente organisation d'imams qui rejetaient le principe de laïcité de l'Etat.
Depuis la chute de l'ex-président Ibrahim Boubakar Keïta, le M5-RFP s'est scindé entre les partisans du Premier ministre Choguel Maïga et une autre frange plus critique de la junte.