DAKARACTU.COM Sans être caustique en reprenant le titre d’un film comique français des années 70, dont le titre était « Où est passée la 7° Compagnie ? », racontant l’histoire d’une bande de soldats perdus dans les méandres de la défaite de 1942, on peut tout aussi bien se demander où ont bien pu passer ces happy few qui s’étaient érigés, bustes bombés, en ligne Maginot entre le président Wade et le Mouvement des forces vives du 23 juin (M23), au lendemain des soulèvements populaires du 23 et du 27 juin, pour ramener le calme dans un pays qu’on disait alors au bord de l’explosion.
Il y avait dans ce groupe de « mousquetaires de la paix » des personnalités aussi influentes que représentatives de la société civile a priori apolitique : Pierre Goudiaby Atepa, sémillant architecte et conseil du chef de l’Etat, Mansour Kama, patron des patrons, Baïdy Agne, autre icône du peuple des affaires, Ismaila Madior Fall, éminent constitutionnaliste, Anna Bâ, patronne d’une société immobilière, ou encore Mbaye Sidy Mbaye, étiqueté caution morale et porte-étendard de la déontologie journalistique. Ils se portaient alors volontaires pour éteindre l’incendie qui couvait et qui menaçait de transformer Dakar en Nder et d’anéantir des siècles de dialogue politique qui avaient fait la réputation paisible du Sénégal. Ils voulaient être les liens entre Me Wade et une opposition radicalisée autour du M23, qui voulait obliger le président à renoncer à son projet à risques de se représenter à l’élection présidentielle de 2012.
Le pays n’a pas pris feu, les acteurs politiques continuent à s’affronter plutôt calmement en regard de si proches échéances, et les Sénégalais vaquent à leurs occupations. Mission accomplie ? Pas tout à fait, car le Groupe des six (G6) a fait « pschiiit ! », comme aurait dit Jacques Chirac. Il s’est évaporé dans les urgences apparentes de ses membres, lesquels il est vrai étaient bénévoles, urgences personnelles que certains d’entre eux ont préféré privilégier.
Signe des temps, et plus visible cas de désertion du bataillon du G6, l’effacement de l’hyperactif Pierre Goudiaby Atepa, prompt à donner son avis sur toutes choses de la République, qui semblait être un infatigable relais entre le G6 et Abdoulaye Wade. Depuis le jour où sa langue a fourché lors d’un point de presse qui n’avait rien de politique, qui l’a vu déclarer que « le petit Karim était trop jeune pour penser pouvoir nous diriger », avant de se fendre d’excuses écrites certainement dans la douleur, Pierre Goudiaby est aux abonnés absents. Il a décidé de mettre des océans entre Dakar, ses problèmes et lui. Il s’est éloigné du périmètre incandescent et mène un périple qui l’a porté en Chine, à Dubaï, à Abu Dhabi, et au Tchad. Affaires obligent. Il s’est recroquevillé sur ce qu’il sait le mieux faire, c’est-à-dire des affaires. Ismaila Madior Fall, lui qui était si présent et prégnant sur les ondes et sur les écrans de télé, consulté pour chaque virgule évoquée de notre Constitution, une sorte de Babacar Justin Ndiaye de la vulgarisation de notre Loi Fondamentale, est devenu inaudible et invisible. Mansour Kama, lui, semble ne plus être concerné par tout cela. Faisant fi de la réserve imposée par sa position de médiateur dans le cadre du G6, il a pris fait et cause pour les agents de la Sonatel, dans le bras de fer qui les oppose à l’Etat. Il semble plus préoccupé par la sauvegarde des intérêts qui lui ont été confiés, ceux des patrons. Anna Bâ, elle, a repris le chemin des recherches d’investissements et sillonne le monde, en particulier l’Europe, à la recherche de ceux qui pourraient lui en apporter pour rendre son affaire immobilière plus florissante encore. Quant à Baïdy Agne, il court les forums, les expositions, et éprouve tous les jours que Dieu fait son statut de « boy town » élégant et désinvolte, au volant de son bolide parfumé au Havane. Ne parlons même pas de Mbaye Sidy Mbaye qui, comme porte-parole, a perdu la voix, et n’a rien à porter par sa parole.
Tous ces gens-là, ne contestons pas leurs efforts citoyens, ont l’immense mérite d’avoir essayé. Ils ont vraiment cru qu’ils pouvaient peser sur le climat qui se détériorait et le rendre plus respirable. Ils ont d’ailleurs posé des actes et, si on ne le sait pas, ce n’est pas de leur faute. Ils ont fait leur boulot de faiseurs de paix. On se souvient que lors de leur première visite, ce G6 de luxe avait recueilli les premiers diktats de Wade lui-même, qui demandait d’abord et avant toutes choses que l’on respectât son statut de président élu démocratiquement et que l’on reconnût la Constitution et son fonctionnement. En clair, ce n’était pas aux opposants de décider de la recevabilité de sa candidature, mais aux organes créés pour le faire. Toujours dans la rétrospective, on se souvient que l’opposition dans un bras de fer hardi, rétorquait que Wade devait, avant de venir discuter avec elle, renoncer publiquement à sa candidature, et promettre de ne plus toucher à la Constitution. Ce sont là les dernières nouvelles du front. Pourtant, il s’en est passé des choses, et très édifiantes sur les états d’esprit des uns et des autres, on pourrait dire de l’Un et des Autres. Le blocage ne vient pas d’Abdoulaye Wade. Ce qu’on ne sait pas et que dakaractu révèle, c’est que le G6 est retourné voir le président de la République et a réussi la prouesse de lui faire accepter certaines concessions, aboutissant à des propositions de sa part transmises par courrier au M23. Dans ce courrier, Me Wade acceptait le dialogue avec l’opposition et ce, sans conditions. Il admettait que la question de la recevabilité pouvait être abordée, et surtout, il proposait d’ouvrir le gouvernement à toutes les forces vives, y compris à l’opposition, dans le cadre d’un gouvernement d’union nationale.
Le G6 est revenu vers l’opposition présenter les concessions qu’avait faites Abdoulaye Wade. Certains les accueillirent de manière favorable comme Amath Dansokho, mais d’autres se braquèrent et considérèrent que c’était encore ruse de Djombor. Cette dernière ligne était tenue, on s’en doute, par le chat échaudé qu’avait été Moustapha Niasse.
C’est ce blocage qui a fait rendre les armes aux 6 mousquetaires du G6, leur dictant de laisser pouvoir et M23 aller au bout de leurs confrontations, espérant que la réalité objective de la situation nationale impose ses trajectoires, et qu’un choc se produise, émanant d’un rapport de forces, qui créerait les conditions psychologiques d’un dialogue.
D’ici là, le G6 est retourné à ses affaires, pensant qu’il est bon que chacun reste chez soi, pour que les moutons soient bien gardés.
Il y avait dans ce groupe de « mousquetaires de la paix » des personnalités aussi influentes que représentatives de la société civile a priori apolitique : Pierre Goudiaby Atepa, sémillant architecte et conseil du chef de l’Etat, Mansour Kama, patron des patrons, Baïdy Agne, autre icône du peuple des affaires, Ismaila Madior Fall, éminent constitutionnaliste, Anna Bâ, patronne d’une société immobilière, ou encore Mbaye Sidy Mbaye, étiqueté caution morale et porte-étendard de la déontologie journalistique. Ils se portaient alors volontaires pour éteindre l’incendie qui couvait et qui menaçait de transformer Dakar en Nder et d’anéantir des siècles de dialogue politique qui avaient fait la réputation paisible du Sénégal. Ils voulaient être les liens entre Me Wade et une opposition radicalisée autour du M23, qui voulait obliger le président à renoncer à son projet à risques de se représenter à l’élection présidentielle de 2012.
Le pays n’a pas pris feu, les acteurs politiques continuent à s’affronter plutôt calmement en regard de si proches échéances, et les Sénégalais vaquent à leurs occupations. Mission accomplie ? Pas tout à fait, car le Groupe des six (G6) a fait « pschiiit ! », comme aurait dit Jacques Chirac. Il s’est évaporé dans les urgences apparentes de ses membres, lesquels il est vrai étaient bénévoles, urgences personnelles que certains d’entre eux ont préféré privilégier.
Signe des temps, et plus visible cas de désertion du bataillon du G6, l’effacement de l’hyperactif Pierre Goudiaby Atepa, prompt à donner son avis sur toutes choses de la République, qui semblait être un infatigable relais entre le G6 et Abdoulaye Wade. Depuis le jour où sa langue a fourché lors d’un point de presse qui n’avait rien de politique, qui l’a vu déclarer que « le petit Karim était trop jeune pour penser pouvoir nous diriger », avant de se fendre d’excuses écrites certainement dans la douleur, Pierre Goudiaby est aux abonnés absents. Il a décidé de mettre des océans entre Dakar, ses problèmes et lui. Il s’est éloigné du périmètre incandescent et mène un périple qui l’a porté en Chine, à Dubaï, à Abu Dhabi, et au Tchad. Affaires obligent. Il s’est recroquevillé sur ce qu’il sait le mieux faire, c’est-à-dire des affaires. Ismaila Madior Fall, lui qui était si présent et prégnant sur les ondes et sur les écrans de télé, consulté pour chaque virgule évoquée de notre Constitution, une sorte de Babacar Justin Ndiaye de la vulgarisation de notre Loi Fondamentale, est devenu inaudible et invisible. Mansour Kama, lui, semble ne plus être concerné par tout cela. Faisant fi de la réserve imposée par sa position de médiateur dans le cadre du G6, il a pris fait et cause pour les agents de la Sonatel, dans le bras de fer qui les oppose à l’Etat. Il semble plus préoccupé par la sauvegarde des intérêts qui lui ont été confiés, ceux des patrons. Anna Bâ, elle, a repris le chemin des recherches d’investissements et sillonne le monde, en particulier l’Europe, à la recherche de ceux qui pourraient lui en apporter pour rendre son affaire immobilière plus florissante encore. Quant à Baïdy Agne, il court les forums, les expositions, et éprouve tous les jours que Dieu fait son statut de « boy town » élégant et désinvolte, au volant de son bolide parfumé au Havane. Ne parlons même pas de Mbaye Sidy Mbaye qui, comme porte-parole, a perdu la voix, et n’a rien à porter par sa parole.
Tous ces gens-là, ne contestons pas leurs efforts citoyens, ont l’immense mérite d’avoir essayé. Ils ont vraiment cru qu’ils pouvaient peser sur le climat qui se détériorait et le rendre plus respirable. Ils ont d’ailleurs posé des actes et, si on ne le sait pas, ce n’est pas de leur faute. Ils ont fait leur boulot de faiseurs de paix. On se souvient que lors de leur première visite, ce G6 de luxe avait recueilli les premiers diktats de Wade lui-même, qui demandait d’abord et avant toutes choses que l’on respectât son statut de président élu démocratiquement et que l’on reconnût la Constitution et son fonctionnement. En clair, ce n’était pas aux opposants de décider de la recevabilité de sa candidature, mais aux organes créés pour le faire. Toujours dans la rétrospective, on se souvient que l’opposition dans un bras de fer hardi, rétorquait que Wade devait, avant de venir discuter avec elle, renoncer publiquement à sa candidature, et promettre de ne plus toucher à la Constitution. Ce sont là les dernières nouvelles du front. Pourtant, il s’en est passé des choses, et très édifiantes sur les états d’esprit des uns et des autres, on pourrait dire de l’Un et des Autres. Le blocage ne vient pas d’Abdoulaye Wade. Ce qu’on ne sait pas et que dakaractu révèle, c’est que le G6 est retourné voir le président de la République et a réussi la prouesse de lui faire accepter certaines concessions, aboutissant à des propositions de sa part transmises par courrier au M23. Dans ce courrier, Me Wade acceptait le dialogue avec l’opposition et ce, sans conditions. Il admettait que la question de la recevabilité pouvait être abordée, et surtout, il proposait d’ouvrir le gouvernement à toutes les forces vives, y compris à l’opposition, dans le cadre d’un gouvernement d’union nationale.
Le G6 est revenu vers l’opposition présenter les concessions qu’avait faites Abdoulaye Wade. Certains les accueillirent de manière favorable comme Amath Dansokho, mais d’autres se braquèrent et considérèrent que c’était encore ruse de Djombor. Cette dernière ligne était tenue, on s’en doute, par le chat échaudé qu’avait été Moustapha Niasse.
C’est ce blocage qui a fait rendre les armes aux 6 mousquetaires du G6, leur dictant de laisser pouvoir et M23 aller au bout de leurs confrontations, espérant que la réalité objective de la situation nationale impose ses trajectoires, et qu’un choc se produise, émanant d’un rapport de forces, qui créerait les conditions psychologiques d’un dialogue.
D’ici là, le G6 est retourné à ses affaires, pensant qu’il est bon que chacun reste chez soi, pour que les moutons soient bien gardés.