Main basse sur 1,1 hectare : Wade dépouille le Méridien-Président

Encore et toujours ce Domaine maritime public qu’on dépèce depuis des années sous le régime de l’Alternance. Après la Corniche Ouest, c’est au tour des Almadies, où le Président s’est emparé de 11 333 m2, partie de l’assiette foncière du complexe hôtelier «Méridien Président».


L’expression «vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué» vaut tout son sens dans l’acte posé par les autorités étatiques depuis 2009 et ignoré du grand public. Un acte qui confirme une fois de plus la boulimie foncière – dénoncée à longueur de colonnes dans ce journal – qui habite nos dirigeants. Le 7 août 2009, le président de la république a pris le décret n°2009-837 qui porte dé- classement d’un terrain dépendant du Domaine public maritime, au niveau des almadies, d’une superficie de un hectare, treize ares, trente trois centiares (1 ha 13 a 33 ca). En d’autres termes, onze mille trois cent trente trois (11 333) mètres carrés. Ledit terrain fait partie de l’assiette foncière du complexe hôtelier dénommé «méridien- Président». Et ce décret prescrit l’immatriculation dudit terrain au nom de l’état du sénégal, «en vue de sa cession dans le cadre de la privatisation dudit hôtel». Laquelle privatisation, est-il nécessaire de le rappeler, à fait long feu, dans la mesure où Bmce, à qui le dossier avait été confié, l’a gelé, faute de trouver un acquéreur. En ses articles un et deux, le décret sus-évoqué, publié au Journal officiel, est on ne peut plus clair : «Est prononcé le déclassement et l’incorporation dans le domaine national dans les formes et conditions prévues au titre II de la loi n° 76-66 du 2 juil- let 1976 portant code du domaine de l’Etat, d’un terrain dépendant du Domaine public maritime situé aux almadies, d’une contenance de 1 ha 13 a 33 ca, qui fait partie de l’assiette foncière du complexe hôtelier dénommé ‘méridien-Président’. Est prescrite l’immatriculation dudit terrain au nom de l’Etat du sénégal, dans les formes et conditions prévues au titre II du décret n° 64-573 du 30 juillet 1964, notamment en ses articles 29, 36 et suivants, en vue de sa cession dans le cadre de la privatisation dudit hôtel».
A la lecture de cet énième acte qui participe de l’innommable boulimie foncière des hautes autorités de ce pays, nos sources sont unanimes à dire que la règle voudrait qu’on attende d’abord de privatiser l’hôtel pour ensuite «prendre» cette assiette foncière qui s’étend sur plus d’un hectare. aussi, tout laisse croire que cette précipitation cache mal une volonté de faire main basse sur ces terres, dans une zone réputée hors de prix.

( Yaxam Codou Ndendé Mbaye - Liberation )
Lundi 24 Octobre 2011