‘’Ce ne sont pas des cabinets de lobbyistes ou de juristes, furent-ils internationaux, qui vont venir au secours de Wade pour faire valider sa candidature, largement désavouée par les Sénégalais’’
Le président Macky Sall, secrétaire général du parti APR/Yakar et candidat à la présidentielle de février 2012, a rencontré, jeudi dernier, la communauté sénégalaise vivant en Mauritanie. L’hôtel Atlantic a entendu résonner les tambours, sabars et tamas, accompagnés des belles voix des vedettes du Yela de Nouakchott. Lieu et occasion, pour les sénégalais de Nouakchott, d’introniser le candidat Macky Sall. Le Calame était présent.
Le Calame: Vous venez de rencontrer des sénégalais vivants en Mauritanie. Quelles sont vos impressions ?
Macky Sall: Je suis très heureux de ce que j’ai vu ici, à Nouakchott, d’autant plus que la délégation de l’APR en Mauritanie n’a pas été informée de notre arrivée à temps. Je suis venu de façon presque impromptue mais la forte mobilisation, accomplie en moins de douze heures, me rassure, quant à l’issue du vote à Nouakchott. Ici, j’ai trouvé des compatriotes qui éprouvent des difficultés liées au problème du Sénégal, notamment les cartes d’identité et d’électeur. Je souhaite que le ministre chargé des élections puisse informer l’opinion nationale et la diaspora sur les modalités et l’état d’avancement du retrait des cartes d’électeur et de l’obtention des cartes d’identité. Ce problème se pose dans d’autres pays et, pour la transparence du scrutin, je crois qu’il doit informer, régulièrement, la population sur cette situation. Nous sommes venu aussi expliquer, à nos compatriotes, la situation qui prévaut au Sénégal, une situation marquée par l’obstination du président actuel à imposer, coûte que coûte, sa candidature, pour un troisième mandat, alors que, tout le monde le sait, de façon claire et nette, il n’en a pas droit, la Constitution de notre pays le lui interdit. Il est important que nos compatriotes qui vivent ici soient informés et mobilisés, autour de la coalition Macky 2012. Que nous gagnons ou non les élections, ici, en Mauritanie, que ce soit à Nouakchott, à Nouadhibou ou à Rosso, je leur ai donné, en tout cas, l’engagement de prendre en charge, une fois élu, l’ensemble de leurs doléances et de faire le tour de la question pour nous attaquer aux questions sociales et économiques de notre pays.
- Après avoir convoqué, en séminaire à Dakar, un panel de juristes étrangers, pour statuer sur sa candidature, le président Wade vient de s’attacher, si l’on en croit la presse sénégalaise, les services d’un cabinet d’avocats américains, pour exercer un lobbying, auprès des autorités américaines opposées à son troisième mandant. Est-ce à dire que le président Wade continue à douter de la recevabilité de sa candidature par le Conseil constitutionnel?
- C’est clair qu’il en doute, parce que, tout simplement, son dossier n’est pas recevable. Maintenant, s’il s’avère que les lobbyistes ont été payés, par la présidence de la République, sur les deniers de l’Etat, là, il y a un problème de détournement. Si c’est sur des fonds privés, c’est discutable. S’il s’avère que les factures, dont la presse sénégalaise a publié des fac-similés, sont exactes et que les lobbyistes sont engagés aux frais des contribuables sénégalais, c’est une faute lourde, première en son genre. De toutes les façons, ce ne sont pas des cabinets de lobbyistes ou de juristes, furent-ils internationaux, qui vont venir à son secours pour faire valider sa candidature, largement désavouée par les Sénégalais. Je crois que le meilleur service que le président Wade puisse rendre aux Sénégalais – et à lui-même – c’est de tirer sa révérence et dire au revoir aux Sénégalais, en février 2012, en organisant un scrutin transparent au cours duquel les Sénégalais choisiront, librement, leur président de la République. S’il le fait, il aura rempli une partie de son contrat; dans le cas contraire, ce serait véritablement dommage pour sa sortie.
Propos recueillis par Dalay Lam (Le Calame)
Le président Macky Sall, secrétaire général du parti APR/Yakar et candidat à la présidentielle de février 2012, a rencontré, jeudi dernier, la communauté sénégalaise vivant en Mauritanie. L’hôtel Atlantic a entendu résonner les tambours, sabars et tamas, accompagnés des belles voix des vedettes du Yela de Nouakchott. Lieu et occasion, pour les sénégalais de Nouakchott, d’introniser le candidat Macky Sall. Le Calame était présent.
Le Calame: Vous venez de rencontrer des sénégalais vivants en Mauritanie. Quelles sont vos impressions ?
Macky Sall: Je suis très heureux de ce que j’ai vu ici, à Nouakchott, d’autant plus que la délégation de l’APR en Mauritanie n’a pas été informée de notre arrivée à temps. Je suis venu de façon presque impromptue mais la forte mobilisation, accomplie en moins de douze heures, me rassure, quant à l’issue du vote à Nouakchott. Ici, j’ai trouvé des compatriotes qui éprouvent des difficultés liées au problème du Sénégal, notamment les cartes d’identité et d’électeur. Je souhaite que le ministre chargé des élections puisse informer l’opinion nationale et la diaspora sur les modalités et l’état d’avancement du retrait des cartes d’électeur et de l’obtention des cartes d’identité. Ce problème se pose dans d’autres pays et, pour la transparence du scrutin, je crois qu’il doit informer, régulièrement, la population sur cette situation. Nous sommes venu aussi expliquer, à nos compatriotes, la situation qui prévaut au Sénégal, une situation marquée par l’obstination du président actuel à imposer, coûte que coûte, sa candidature, pour un troisième mandat, alors que, tout le monde le sait, de façon claire et nette, il n’en a pas droit, la Constitution de notre pays le lui interdit. Il est important que nos compatriotes qui vivent ici soient informés et mobilisés, autour de la coalition Macky 2012. Que nous gagnons ou non les élections, ici, en Mauritanie, que ce soit à Nouakchott, à Nouadhibou ou à Rosso, je leur ai donné, en tout cas, l’engagement de prendre en charge, une fois élu, l’ensemble de leurs doléances et de faire le tour de la question pour nous attaquer aux questions sociales et économiques de notre pays.
- Après avoir convoqué, en séminaire à Dakar, un panel de juristes étrangers, pour statuer sur sa candidature, le président Wade vient de s’attacher, si l’on en croit la presse sénégalaise, les services d’un cabinet d’avocats américains, pour exercer un lobbying, auprès des autorités américaines opposées à son troisième mandant. Est-ce à dire que le président Wade continue à douter de la recevabilité de sa candidature par le Conseil constitutionnel?
- C’est clair qu’il en doute, parce que, tout simplement, son dossier n’est pas recevable. Maintenant, s’il s’avère que les lobbyistes ont été payés, par la présidence de la République, sur les deniers de l’Etat, là, il y a un problème de détournement. Si c’est sur des fonds privés, c’est discutable. S’il s’avère que les factures, dont la presse sénégalaise a publié des fac-similés, sont exactes et que les lobbyistes sont engagés aux frais des contribuables sénégalais, c’est une faute lourde, première en son genre. De toutes les façons, ce ne sont pas des cabinets de lobbyistes ou de juristes, furent-ils internationaux, qui vont venir à son secours pour faire valider sa candidature, largement désavouée par les Sénégalais. Je crois que le meilleur service que le président Wade puisse rendre aux Sénégalais – et à lui-même – c’est de tirer sa révérence et dire au revoir aux Sénégalais, en février 2012, en organisant un scrutin transparent au cours duquel les Sénégalais choisiront, librement, leur président de la République. S’il le fait, il aura rempli une partie de son contrat; dans le cas contraire, ce serait véritablement dommage pour sa sortie.
Propos recueillis par Dalay Lam (Le Calame)
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