Macky Sall fait trois précisions, deux mises au point et un souhait.


Mesdames, mesdemoiselles, messieurs les journalistes, chers amis

Je vous remercie d’avoir répondu présents à notre invitation. Je vous remercie aussi d’avoir donné de larges échos à la première Université des jeunesses de l’APR organisée à Mbodiène le week-end dernier.

J’ai estimé nécessaire de m’entretenir et de partager avec vous autour de :

- trois (3) précisions

- deux (2) mises au point et

- un (1) souhait.

TROIS PRECISIONS
La première précision est relative aux interprétations du titre à la Une du journal L’Observateur dans son édition, me prêtant les propos suivants : « Je suis prêt si le PDS veut faire de moi son candidat en 2012… ». La compréhension qui en a été faite, notamment dans certaines revues de presse, est aux antipodes de mon propos reproduit, par ailleurs, très fidèlement dans le contenu de l’article de l’observateur dans son édition du jour.


En effet, dans le corps de l’article, voici ce qui a été écrit, et ce sont là mes propos : « Si la candidature de Wade est invalidée et que le PDS estime que je peux constituer un recours, ils n’ont qu’à venir à l’APR, ou intégrer la coalition qui va soutenir ma candidature. Oui, ça, je ne peux pas le refuser, puisque j’ai lancé un appel à l’ensemble des Sénégalais ». Elément important de ma déclaration que le journal en question rapporte immédiatement après : « Quotidiennement, je fais tout pour massifier l’APR, donc s’il y a un bloc qui vient, je lui souhaite la bienvenue, mais dans le cadre du projet politique qui est défini, et de la refondation de notre société. A ce moment, oui, ils seront les bienvenus. Mais il est exclu que je retourne au PDS pour en porter les couleurs bleues et jaunes que j’ai même oubliées au profit du marron –beige de l’APR… Si les libéraux du PDS veulent faire de moi leur candidat, je leur ouvre ma porte, mais à condition qu’ils viennent nous rejoindre ».

Il est ainsi clair qu’il n’est nullement question, pour ma part, d’être le candidat du PDS comme le suggèrent le titre et certaines revues de presse dans les radios et sur internet.

Deuxième précision, je réaffirme solennellement, et de la manière la plus ferme, que ma rupture avec le Président Wade est une rupture politique. Elle est substantielle, c’est-à-dire qu’elle touche à des contenus, à des questions essentielles. Il ne s’agit donc pas d’un dépit amoureux ou d’un banal divorce du fait d’intérêts particuliers. Ma rupture, tout le monde le sait, est nourrie par le choix des valeurs et principes républicains contre l’instrumentalisation des institutions, le choix de la démocratie contre les velléités de transmission héréditaire du pouvoir, le choix d’un nouvel ordre de priorités qui fait des attentes du peuple sénégalais le centre de l’action politique contre la logique de création d’une oligarchie qui s’accapare toutes les ressources nationales, le choix de la transparence et de la rigueur contre l’impunité. Ma rupture est donc principielle. Elle plonge ses racines dans les traditions de résistance de notre peuple contre l’injustice et l’arbitraire. C’est pour cette raison que je me suis toujours défendu de regarder dans le rétroviseur, convaincu que le regard lucide pour le futur du Sénégal est autrement plus impératif et impérieux que des manœuvres autour d’enjeux personnels.

Troisième précision, je reste plus que jamais ancré dans la conviction que le Sénégal est dans un tournant et qu’il lui faut bien effectuer le virage. Toute erreur de direction aura forcément un coût très élevé et pour la démocratie et pour les conditions de vie des Sénégalaises et des Sénégalais. C’est au regard de cette situation grave que l’APR et ses alliés mesurent leur responsabilité et appellent l’ensemble des forces vives de la nation à œuvrer pour un vaste mouvement social, démocratique et populaire pour faire des prochaines échéances électorales le point de départ pour un Sénégal ancré dans la démocratie, un Sénégal prospère et en paix avec ses voisins et le reste du monde. C’est autour de ces exigences d’ailleurs que nous appelons les Sénégalaises et les Sénégalais autour de la coalition que nous sommes en train bâtir patiemment. Que ces Sénégalais proviennent de partis politiques, de la société civile ou de toutes autres entités, pourvu qu’ils soient des citoyens imbus de nos valeurs qui acceptent notre projet et s’alignent sur la discipline de notre parti et la rupture que le Sénégal attend, ils sont les bienvenus à l’APR.

DEUX MISES AU POINT
La première mise au point concerne notre appartenance à Benno Siggil Senegaal et au M23. Nous sommes et demeurons membres à part entière de ces deux dynamiques unitaires. Aucune manœuvre dilatoire ne saurait nous couper de ces deux réalités politiques.
La deuxième mise au point est relative au faux débat aux relents ethniques que certains esprits retors ont voulu susciter. Je condamne de la manière la plus ferme ces tentatives dangereuses d’introduire dans le débat public des thématiques qui n’ont rien avec la démocratie et la République. Ce sont des Sénégalaises et des Sénégalais qui, convaincus que nous incarnons le pôle du progrès et du Sénégal émergent, ont mobilisé leur générosité pour prendre en charge entièrement la caution de notre futur candidat. J’ose espérer que ce mauvais débat est clos, définitivement clos.

UN SOUHAIT
Mon souhait ardent est que le Sénégal traverse victorieusement l’échéance de 2012 dans la paix, l’unité nationale et la stabilité. Mon souhait ardent est que les Sénégalaises et les Sénégalais que nous avons rencontrés, que nous avons écoutés et en tendus depuis trois ans à travers tout le pays, mon souhait, donc, est qu’ils se mobilisent pour des victoires éclatantes qui replacent le Sénégal dans une nouvelle trajectoire de développement.

Je vous remercie de votre aimable attention et accepterais, volontiers, de me soumettre à vos questions.
Mardi 4 Octobre 2011